L’Aïd El-Adha à Béjaïa: Le prix du mouton flambe
Décidément, l’Aïd El-Adha est un cap difficile à franchir pour les Béjaouis, notamment les petites et moyennes bourses. Par Hocine Cherfa Le rituel de l’Aïd est désormais ardu à accomplir du fait qu’il intervient dans des conditions difficiles, marquées par une inflation galopante et un pouvoir d’achat des plus rudes pour les ménages. Pour les […]
Décidément, l’Aïd El-Adha est un cap difficile à franchir pour les Béjaouis, notamment les petites et moyennes bourses.
Par Hocine Cherfa
Le rituel de l’Aïd est désormais ardu à accomplir du fait qu’il intervient dans des conditions difficiles, marquées par une inflation galopante et un pouvoir d’achat des plus rudes pour les ménages. Pour les besoins de cette fête religieuse, la bourse des ménages est encore une fois soumise à rude épreuve, car pour acheter un mouton pour le rituel de l’Aïd El Adha, c’est aussi un autre sacrifice vu que la spéculation sur les prix de l’ovin a atteint son paroxysme ces derniers jours et à mesure que la fête approche. Les marchés à bestiaux de la Soummam, notamment à Akbou, Tazmalt et Sidi-Aïch, sont pris d’assaut par les citoyens dans l’espoir de rentrer chez eux avec un mouton à sacrifier. La fréquentation de ces lieux s’est multipliée par quatre, voire plus. Cependant, les revendeurs qui arrivent à l’aube dans les marchés ne laissent aucune chance aux citoyens désireux d’acheter une bête pour le sacrifice à un prix raisonnable, puisqu’ils apostrophent les éleveurs dès leur arrivée au marché et s’emparent de toutes les quantités d’ovins et caprins disponibles pour les revendre plus tard avec des bénéfices de 30 % et parfois 50 %, surtout en période de fête. Après une virée effectuée dans différents marchés à bestiaux, le constat est identique. La hausse du prix du mouton est vertigineuse. Les bêtes sont inabordables et sont inaccessibles aux citoyens de la classe moyenne. Elles varient entre 75 000 et
90 000 DA (9 à 12 kg environ) pour les petits moutons et entre 95 000 et 12 500 DA (13 à 16 kg environ) pour les moutons de taille moyenne et au-delà pour les béliers surtout de taille importante. Les prix ont augmenté de 20 à 50 % au moins en l’espace d’un peu plus d’un mois seulement. Mais la spéculation a gagné un degré avancée ces derniers jours, car faute de lieux et d’espaces, les gens préfèrent acheter le mouton de l’Aïd quelques jours avant la fête et attendre de réunir la somme qu’il faut pour cela. Chose qui encourage les revendeurs qui n’hésitent pas à augmenter les prix. Il est de plus en plus difficile pour les consommateurs d’accomplir le rituel et la sunna, ne faisant que tourner en rond plusieurs heures dans les marchés pour rentrer déçus chez eux sans mouton et avec l’intime conviction de faire abstraction du sacrifice. Nous l’avons, hélas, vérifié à nos dépens. Des personnes que nous avons rencontrées nous ont aussi confié avoir décidé de faire abstraction du rite cette année et se contenter de quelques kilos de viande pour passer l’Aïd. Notons que la direction du commerce et de la promotion des exportations a désigné cette année 11 marchés à bestiaux dans les grands centres urbains de la wilaya, notamment à Akbou, Sidi-Aïch, Tazmalt, Amizour, Kherrata, Aokas, Béjaïa, Souk Et-Tennine, etc., pour la vente des moutons. Des vétérinaires de la Direction des services agricoles (DSA) sont réquisitionnés dans chaque commune et appuyés par des vétérinaires privés afin de constater la santé du cheptel et intervenir chez les citoyens durant l’Aïd pour vérifier les moutons sacrifiés et en cas de maladie, prendre les mesures nécessaires.
H. C.
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