Le ciel s’Assombrit pour les céréaliers français : Les producteurs demandent à la France de renouer rapidement avec l’Algérie

Les céréaliers français sont en proie à une crise profonde. Les exportations de blé, un pilier de l’agriculture en France, ont chuté de manière drastique, marquant un tournant inquiétant pour un secteur déjà fragilisé par les crises économiques successives et la situation géopolitique mondiale. Cette baisse est d’autant plus préoccupante qu’elle touche l’un des marchés […]

Mars 25, 2025 - 14:27
 0
Le ciel s’Assombrit pour les céréaliers français :  Les producteurs demandent à la France de renouer rapidement avec l’Algérie

Les céréaliers français sont en proie à une crise profonde. Les exportations de blé, un pilier de l’agriculture en France, ont chuté de manière drastique, marquant un tournant inquiétant pour un secteur déjà fragilisé par les crises économiques successives et la situation géopolitique mondiale.

Cette baisse est d’autant plus préoccupante qu’elle touche l’un des marchés les plus importants pour les producteurs français : l’Algérie.

L’Algérie, l’un des plus grands importateurs mondiaux de blé, a décidé de se détourner progressivement des approvisionnements français. Une décision stratégique qui marque un tournant dans les relations commerciales entre les deux pays.

L’Algérie, historiquement l’un des plus grands clients du blé français, a vu ses importations chuter de manière spectaculaire. En 2019, la France n’exportait pas moins de 5,6 millions de tonnes de blé et 4 millions en 2022 vers l’Algérie.

Mais en 2024, ce chiffre pourrait tomber à moins de 50 000 tonnes, soit une réduction de plus de 99%. Cette baisse est une catastrophe pour les producteurs français, qui ont perdu un marché majeur et se retrouvent dans une situation de plus en plus précaire.

L’impact de cette chute est majeur, non seulement en raison de la perte d’un marché stratégique, mais aussi en raison de la baisse générale des prix du blé sur les marchés internationaux. Ces derniers mois, les prix ont connu une chute importante, exacerbée par la volatilité géopolitique, notamment la guerre en Ukraine, ainsi que la perturbation des chaînes d’approvisionnement mondiales.

La combinaison de ces facteurs crée une tempête parfaite pour les producteurs français qui, déjà confrontés à une inflation galopante et aux séquelles de la crise du COVID-19, peinent à maintenir leur rentabilité.

Des céréaliers en détresse

Les céréaliers, dans plusieurs départements français, tirent la sonnette d’alarme. De nombreux producteurs se retrouvent dans l’incapacité de vendre leur production, malgré la qualité du blé français. La perte de l’Algérie, un client stratégique en Afrique du Nord, pèse lourdement sur la rentabilité du secteur, déjà fragilisé par des années d’incertitudes économiques. De plus, les agriculteurs français dénoncent un manque de soutien et d’initiatives gouvernementales pour les aider à faire face à cette situation.

Jacques Dupont, céréalier dans la région des Hauts-de-France, exprime son désarroi : « Nous avons l’impression d’être laissés pour compte. Nous avons tout donné pour produire un blé de qualité, et aujourd’hui, nous perdons nos principaux marchés sans que le gouvernement ne fasse grand-chose pour réparer les relations avec l’Algérie. » Les producteurs insistent sur l’urgence d’une intervention de l’État afin de renouer les liens commerciaux avec ce pays et retrouver une certaine stabilité.

Un marché fragilisé par la géopolitique

La situation géopolitique mondiale joue également un rôle majeur dans la crise actuelle. En raison de la guerre en Ukraine, les exportations de blé ukrainien, qui étaient un concurrent de poids pour la France, ont été perturbées. Cependant, les conséquences de cette guerre ne se limitent pas à l’Ukraine. La crise énergétique, la flambée des prix du carburant et l’instabilité économique dans de nombreuses régions du monde ont également contribué à la volatilité des prix du blé, touchant directement les céréaliers français.

Dans ce contexte, les relations commerciales avec l’Algérie, qui a traditionnellement importé une large quantité de blé français, sont devenues tendues. L’Algérie, en réponse à des divergences politiques et économiques, a réduit ses achats de blé en provenance de France, au profit d’autres partenaires comme la Russie et le Canada. Ce rééquilibrage des achats agricoles a exacerbé la crise pour les producteurs français.

Un secteur fragilisé par l’inflation et la crise sanitaire

L’inflation est un autre facteur qui pèse lourdement sur la rentabilité du secteur. La hausse des coûts de production, notamment en raison de la hausse des prix des engrais, des semences et des carburants, a considérablement impacté les marges des céréaliers. La crise sanitaire du COVID-19 a également laissé des séquelles sur l’ensemble du secteur agricole, avec des chaînes d’approvisionnement perturbées et des difficultés accrues pour accéder aux marchés.

En conséquence, les prévisions pour les exportations de blé français en 2025 sont inquiétantes. Selon des experts du secteur, les exportations pourraient chuter de manière significative, passant de 10 millions de tonnes l’année dernière à moins de 3 millions d’ici 2025. Une diminution qui, si elle se confirme, mettrait en péril la stabilité économique de nombreuses régions rurales françaises dépendantes de l’agriculture.

Les producteurs demandent notamment que la France renoue rapidement avec l’Algérie et d’autres pays partenaires pour garantir une reprise des exportations. Ils appellent également à des politiques publiques de soutien aux prix et à la mise en place de solutions pour encourager la compétitivité du secteur face à la concurrence internationale.

En France, les professionnels du secteur reconnaissent un « signal alarmant » et appellent à une réflexion sur la compétitivité de la filière. Certains experts estiment qu’un dialogue renforcé entre les deux pays pourrait permettre de rétablir la confiance, mais la tendance semble irréversible à moyen terme.