Le patron du groupe italien Eni : «Nous importerons plus de gaz algérien en 2025»

De Rome, Mourad Rouighi – Le patron du géant énergétique italien Eni, Claudio Descalzi, a, devant les assises du groupe à Milan, tracé le bilan de l’année 2024 et ébauché les lignes directrices de la stratégie du «chien à six pattes», et notamment en ce qui concerne ses intérêts en Méditerranée du sud.

Claudio Descalzi, aux manettes depuis onze ans, a présidé cette réunion sur fond de bouleversements internationaux un peu partout dans le monde, qui ne manqueront pas d’impacter le secteur énergétique, et ce, alors que la demande de gaz et d’autres énergies fossiles ne cesse d’augmenter.

«L’Afrique du Nord [Algérie, Libye, Tunisie et Egypte, ndlr], a-t-il entamé, est à tous les égards devenue une alternative majeure en matière d’énergie à ce qui était autrefois la Russie, et pas seulement pour le gaz. A cet effet, Eni augmentera cette année ses importations de gaz naturel en provenance d’Algérie, notre premier fournisseur absolu et s’engagera davantage dans les programmes de modernisation et de diversification lancés par le gouvernement algérien», a-t-il souligné

«Dans le contexte méditerranéen, nos partenaires sont si importants qu’il faudra hausser davantage notre coopération avec eux, compte tenu de leur boum industriel et leur démographie croissante, ils auront à court terme besoin de plus d’énergie», a-t-il ajouté. «Nous le faisons d’autant plus que l’Afrique du Nord est traditionnellement notre deuxième pays», a encore dit le patron d’Eni. «Notre fondateur est très respecté dans ces pays, et nous y avons grandi puis nous nous y sommes diversifiés. Pendant longtemps, nous y avons consacré 50% de nos investissements et de nos ressources», a-t-il appuyé.

«Certes, a poursuivi Claudio Descalzi, notre position est excellente en Afrique du Nord, mais nous sommes également très présents dans la zone subsaharienne et celle plus au sud». «Après la crise énergétique, cet engagement à fournir du gaz à l’Afrique nous est revenu. Lorsque l’Italie en a eu besoin, il n’a pas été difficile de convaincre nos partenaires de nous fournir du gaz et de remplacer partiellement d’importants volumes [en provenance de Russie, ndlr]», a précisé le PDG d’Eni.

«Pour ce faire, nous devons donc développer le gaz, le pétrole est peut-être moins important et il y a toute une discussion sur le développement des énergies renouvelables, à porter à accomplissement avec nos principaux partenaires, dont bien sûr Sonatrach», a-t-il conclu.

A noter que les importations italiennes de gaz ont enregistré une nette augmentation en provenance d’Algérie au cours des deux premiers mois de 2025, avec une croissance de 31% par rapport à la même période de l’année précédente. Parallèlement à cela, les importations de gaz en provenance de Libye ont connu une réduction drastique, en baissant de 75% par rapport aux deux premiers mois de 2024.

Dans l’ensemble, les importations italiennes de gaz en provenance d’Afrique du Nord sont en hausse de 21%, grâce au dynamisme de l’axe algéro-italien, qui se renforce, tout en se diversifiant.

M. R.

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