Le djinn de l’Elysée a réussi son coup de génie
Une contribution de Khider Mesloub – Comme je l’avais prévu, dès l’annonce de la dissolution surprise (ou plutôt machiavéliquement bien calculée)... L’article Le djinn de l’Elysée a réussi son coup de génie est apparu en premier sur Algérie Patriotique.
Une contribution de Khider Mesloub – Comme je l’avais prévu, dès l’annonce de la dissolution surprise (ou plutôt machiavéliquement bien calculée) de l’Assemblée nationale, la France se dirige vers la formation d’un gouvernement d’Union nationale de bric et de broc, mais surtout de fric et en toc. Car composé de divers et divergents blocs dont la force morale et la fiabilité politique peuvent être comparées, non pas à celles d’un roc, mais celle d’un coq.
Certes le coq est réputé pour son agressivité, mais c’est l’expression d’une grande fragilité. Il compense sa fragilité par une incontrôlable agressivité. Le coq est réputé également pour sa méchanceté et son imprévisibilité. Or, le coq est le symbole de la France. L’emblème du pays de Gaulle.
Et longtemps, dès l’époque romaine, tout au long du Moyen-Age et jusqu’au XIXe siècle, les Français (au vrai les Gaulois, en latin Gallus, homonyme de Gallus, le coq) étaient traités de coqs de basse-cour à cause de leur orgueil et de leur caractère belliqueux. Curieusement, dans le monde entier, avant l’invention de l’horloge mécanique et de la montre, le cri du coq a servi pour donner l’heure. En France, le coq (le Gallus), lui, s’adonnait exclusivement aux heurts, à toute heure.
Lentement mais sûrement, la France se dirige ainsi vers la formation d’un gouvernement bariolé, bricolé par le braconnier Macron, ce baron de la drague politique, expert en racolage électoral public.
Un gouvernement au programme économique et social borderline et bordélique, concocté par la coterie politique germanopratine dans l’improvisation et la précipitation.
Un gouvernement bonapartiste régenté par l’ancien argentier de la banque de Rothschild, présidant aux destinées d’une France désargentée, désindustrialisée et surendettée. Un gouvernement néanmoins militariste et belliciste, arrimé à l’OTAN. En somme, une France fidèle à ses racines : une France de basse-cour et va-t-en-guerre.
Ainsi, Macron, ce djinn de la gouvernance, aura réussi son coup de génie. Non pas à diviser les Français, dresser la population contre lui, comme le martèlent les naïfs observateurs (journalistes et politiques), mais à organiser, en l’espace de quelques jours, un référendum de soutien à son régime bonapartiste et de relégitimation des différents partis bourgeois républicains, bientôt intronisés triomphalement à Matignon.
Pour rappel, dans la tradition islamique et l’imaginaire musulman, les djinns peuvent voir et entendre ce que font les humains, et certains ont la capacité d’influencer l’action humaine, en incitant discrètement les hommes et les femmes à faire des choix qui ne sont pas dans leur intérêt. Cette définition s’applique parfaitement au djinn Macron, au pouvoir doté d’une puissance de contrôle social et de conditionnement des esprits extraordinaires.
Macron aura surtout réussi le tour de force à redorer le blason de la farce électorale. Trois électeurs sur cinq auront adoubé la démocratie bourgeoise, un moment déclarée en état de «mort (cérébrale) électorale», par leur participation massive au premier tour des élections législatives. La participation au second tour s’annonce encore historique, pléthorique.
Tous les partis, de l’extrême-droite à l’extrême-gauche, en passant par le centre, électrocutés par la commotionnelle dissolution de l’Assemblée nationale, se seront mobilisés à l’unisson pour briguer les suffrages des électeurs électrisés par l’électrochoc reçu par l’élection du courant alternatif politique, le foudroyant Rassemblement national qui avait pulvérisé son record électoral.
Tous ces partis auront ainsi participé au référendum présidentiel ordonné par Macron. Tous ces partis auront mobilisé leurs troupes de chasseurs de voix pour rabattre le «gibier électoral» vers les urnes, offrir au général en chef des armées françaises, le président Macron, une légitimité référendaire pour déclencher dorénavant, sans rencontrer aucune opposition politique ni résistance sociale, sa guerre contre la Russie. Instaurer son économie de guerre. Poursuivre la militarisation de la production et de la société.
Contrairement à ce que bafouillent depuis trois semaines, en guise d’analyses pusillanimes, tous les bouffons et capitulards commentateurs (journalistes et politiques), encore désarçonnés et désemparés par la dissolution surprise de l’Assemblée nationale, Macron n’aura pas bafoué la démocratie.
Au contraire, ce génie de la gouvernance aura su la régénérer, lui redonner ses lettres de noblesse. Lui ramener ses électeurs depuis longtemps fâchés avec elle. La repeupler de votants, débauchés par des campagnes électorales racoleuses et ensorceleuses.
Pour preuve. Le «bloc central» de Macron, le parti Ensemble est passé, aux législatives, de 5 887 376 voix en juin 2022, à 6 425 525 en juin 2024. Le «bloc de gauche» est passé, quant à lui, de 5 836 079 pour la NUPES en 2022 à 8 974 463 voix pour le Nouveau Front populaire (NFP) en 2024. Le «bloc de droite» du RN fait plus que doubler, en passant de 4 248 537 voix en 2022 à 9 377 109 voix en 2024.
Au final, outre l’adhésion massive de la population française au régime bonapartiste, c’est le ralliement de tous les partis de gouvernement au programme de guerre et d’économie de guerre que Macron aura obtenu de main de maître.
Ce ralliement politique sera prochainement acté officiellement par la formation d’un gouvernement d’Union nationale prêt à poursuivre la guerre sociale contre les travailleurs et à livrer des guerres impérialistes contre plusieurs pays, notamment la Russie.
K. M.
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