Pontificat

Rarement un pape, dans l’ère moderne, aura autant divisé le monde que le pape François Ier qui s’est éteint hier matin à l’âge de 88 ans après douze ans passés à la tête du Vatican, un mois après une hospitalisation de 38 jours pour une grave pneumonie bilatérale. Dès le commencement de son mandat de […]

Avr 21, 2025 - 21:10
 0
Pontificat

Rarement un pape, dans l’ère moderne, aura autant divisé le monde que le pape François Ier qui s’est éteint hier matin à l’âge de 88 ans après douze ans passés à la tête du Vatican, un mois après une hospitalisation de 38 jours pour une grave pneumonie bilatérale. Dès le commencement de son mandat de pape, François bouscule le protocole. Quelques jours à peine après sa nomination, le jeudi saint, il se rend dans la maison d’arrêt de Rome pour laver les pieds de jeunes détenus, quel que soit leur religion. Faisant déjà grincer quelques dents. François instaure l’idée d’une « Église pauvre pour les pauvres » et conjugue la simplicité de sa personne à une certaine rigueur, qu’il demande à tous les catholiques. Pour lui, il n’est pas possible de rencontrer les pauvres, si l’on n’a pas soi-même une expérience de la pauvreté. Il met en garde contre « le danger de la mondanité » et demande à ce que les fidèles s’en dépouillent :« C’est triste de voir un chrétien mondain », dira-t-il, ou encore : « On ne peut pas servir deux maitres, Dieu et l’argent ». Des piques qui agacent ses fidèles les plus fortunés, qui goutent très peu ce type d’attaques. Il fait de la défense des migrants un axe majeur de son pontificat. En déplacement à l’île de Lampedusa, en mer Méditerranée, en juillet 2013, il affirme : « Nous avons perdu le sens de la responsabilité, dans la globalisation de l’indifférence ». Il lui oppose la globalisation de la « coopérative ». De quoi exaspérer de nombreux italiens, qui doivent faire face aux conséquences de l’immigration illégales incontrôlée et qui n’apprécient pas de voir leur pape les sermonner aussi cavalièrement. Surtout alors que le pape lui-même vit au Vatican, protégé du monde extérieur. Mais loin d’écouter les complaintes de ses fidèles, le pape François a continué à les sermonner et à les culpabiliser. Mais les griefs du souverain pontife contre les politiques migratoires de l’Occident ont aussi causé des frictions avec des pays tels que les États-Unis de Donald Trump de nombreux débats houleux, le président américain n’appréciant pas la volonté du pape François de s’ingérer dans les affaires de son pays pour critiquer, notamment, sa politique migratoire. Toutefois, sans surprise, Trump a salué la mémoire de François Ier. Le président américain s’est toutefois contenté d’un message laconique sur son réseau Truth Social. « Repose en paix, pape François ! Que Dieu le bénisse, ainsi que tous ceux qui l’aiment », a-t-il écrit. Son vice-président, J.D. Vance, a été la dernière personnalité politique à avoir rencontré le Saint-père. Une rencontre privée qui n’a duré que quelques minutes ce dimanche. Elle s’est tenue avant la dernière apparition publique du souverain pontife au balcon de la basilique Saint-Pierre, pour souhaiter de joyeuses Pâques aux fidèles. « J’étais très heureux de le voir hier, même s’il était visiblement très malade. Je me souviendrai toujours de lui pour l’homélie qu’il a prononcée au tout début de la Covid. C’était vraiment très beau », a loué l’ancien sénateur sur X. Reste à voir désormais qui sera le prochain pape, et quelle politique il choisira, celle de la voie traditionnelle, comme l’avant-dernier pape Benoit XIV, qui ne s’occupait que des affaires de l’Église et qui a pris sa retraite lorsque sa santé a commencé à défaillir, ou un autre François Ier dont l’activisme a autant séduit qu’agacer et qui a fait de son pontificat une plateforme pour ses idéologies politiques.
F. M.