Le "Boulfaf", star incontestée de la table au 1er jour de l'Aïd El Adha dans les Aurès

BATNA - Le "Boulfaf", mets traditionnel associé à l'Aïd El Adha dans les Aurès, garde à ce jour son statut de vedette incontestée de la table du déjeuner, au premier jour de cette fête religieuse. Le "Boulfaf", dont tout le monde, grands et petits, raffole en ce jour d'Aïd, se décline en petits morceaux de foie d'agneau soigneusement enveloppés d'une fine couche de graisse provenant des entrailles de l'animal sacrifié, avant d'être grillés sur de la braise. Ce plat traditionnel, qui demeure très populaire parmi les habitants de la région, n'a pas perdu ses marqueurs d'origine, étant toujours agrémenté d'un soupçon d'épices ordinaires avant d'être cuit sur les braises incandescentes, ce qui lui confère une saveur particulière où domine la sapidité du foie d'agneau grillé, différent de la saveur que peut avoir un barbecue ordinaire. Les familles de la wilaya de Batna, du moins la plupart d'entre elles, s'accordent à affirmer que ce plat délicieux et si caractéristique doit être "le premier mets provenant des abats du mouton immolé le jour de l'Aïd, et qui doit être dégusté très chaud, en présence de tous les membres de la famille".   Un plat traditionnel à l'originalité intacte   Aujourd'hui âgée de 80 ans, Mme Hadda Mezoudj affirme avoir appris, toute petite, à préparer le "Boulfaf" grâce à sa grand-mère, puis aux côtés de sa mère, avant de faire part de son "immense joie" de voir, aujourd'hui, ses propres filles et petites-filles enseigner les méthodes de préparation de ce plat qui est resté, de ce fait, "authentique et inchangé". Mme Zahira Baâli, une ménagère de la petite localité de Bridh, dans la commune de Menaâ, souligne, quant à elle, que le secret du "Boulfaf" réside dans "le choix de la fine couche de graisse enveloppant les entrailles du mouton", car c'est ce qui donne, selon elle, cette "saveur distinctive aux petits morceaux de foie". C'est pour cette raison, tient-elle à souligner, que les ménagères expérimentées des Aurès prennent grand soin à ne pas abîmer ou déchirer la couche de graisse car sans elle, le plat est "forcément moins bon". Quant à la préparation de ce plat, elle débute, selon Mme Baâli, aussitôt après le sacrifice car, explique-t-elle, la couche de graisse a tendance à sécher rapidement alors qu'elle doit être "fraîche et molle" pour que les morceaux de foie soient correctement enveloppés avant d'être cuits, d'où le nom du plat, le "Boulfaf" L'assaisonnement du "Boulfaf" se limite au sel, à une petite quantité de piment rouge en poudre et à une gousse d'ail, même si certaines ménagères préfèrent aujourd'hui ajouter d'autres épices pour exalter davantage le goût. Mais tout le monde s'accorde à affirmer que le "Boulfaf" ou "Melfouf", comme on l'appelle dans certaines régions, reste un mets traditionnel populaire par excellence sans lequel la joie de l'Aïd El Adha n'est pas complète.

Juin 6, 2025 - 19:21
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Le "Boulfaf", star incontestée de la table au 1er jour de l'Aïd El Adha dans les Aurès
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BATNA - Le "Boulfaf", mets traditionnel associé à l'Aïd El Adha dans les Aurès, garde à ce jour son statut de vedette incontestée de la table du déjeuner, au premier jour de cette fête religieuse.

Le "Boulfaf", dont tout le monde, grands et petits, raffole en ce jour d'Aïd, se décline en petits morceaux de foie d'agneau soigneusement enveloppés d'une fine couche de graisse provenant des entrailles de l'animal sacrifié, avant d'être grillés sur de la braise.

Ce plat traditionnel, qui demeure très populaire parmi les habitants de la région, n'a pas perdu ses marqueurs d'origine, étant toujours agrémenté d'un soupçon d'épices ordinaires avant d'être cuit sur les braises incandescentes, ce qui lui confère une saveur particulière où domine la sapidité du foie d'agneau grillé, différent de la saveur que peut avoir un barbecue ordinaire.

Les familles de la wilaya de Batna, du moins la plupart d'entre elles, s'accordent à affirmer que ce plat délicieux et si caractéristique doit être "le premier mets provenant des abats du mouton immolé le jour de l'Aïd, et qui doit être dégusté très chaud, en présence de tous les membres de la famille".

 

Un plat traditionnel à l'originalité intacte

 

Aujourd'hui âgée de 80 ans, Mme Hadda Mezoudj affirme avoir appris, toute petite, à préparer le "Boulfaf" grâce à sa grand-mère, puis aux côtés de sa mère, avant de faire part de son "immense joie" de voir, aujourd'hui, ses propres filles et petites-filles enseigner les méthodes de préparation de ce plat qui est resté, de ce fait, "authentique et inchangé".

Mme Zahira Baâli, une ménagère de la petite localité de Bridh, dans la commune de Menaâ, souligne, quant à elle, que le secret du "Boulfaf" réside dans "le choix de la fine couche de graisse enveloppant les entrailles du mouton", car c'est ce qui donne, selon elle, cette "saveur distinctive aux petits morceaux de foie".

C'est pour cette raison, tient-elle à souligner, que les ménagères expérimentées des Aurès prennent grand soin à ne pas abîmer ou déchirer la couche de graisse car sans elle, le plat est "forcément moins bon".

Quant à la préparation de ce plat, elle débute, selon Mme Baâli, aussitôt après le sacrifice car, explique-t-elle, la couche de graisse a tendance à sécher rapidement alors qu'elle doit être "fraîche et molle" pour que les morceaux de foie soient correctement enveloppés avant d'être cuits, d'où le nom du plat, le "Boulfaf"

L'assaisonnement du "Boulfaf" se limite au sel, à une petite quantité de piment rouge en poudre et à une gousse d'ail, même si certaines ménagères préfèrent aujourd'hui ajouter d'autres épices pour exalter davantage le goût.

Mais tout le monde s'accorde à affirmer que le "Boulfaf" ou "Melfouf", comme on l'appelle dans certaines régions, reste un mets traditionnel populaire par excellence sans lequel la joie de l'Aïd El Adha n'est pas complète.