Préoccupation

La peur panique de l’Occident vis-à-vis des espions chinois s’étend inexorablement, alors qu’aujourd’hui, quelques semaines seulement après Berlin, c’est au tour de Londres de sonner l’alarme et de dénoncer un supposé espionnage de Pékin. C’est ce qu’affirment en effet plusieurs médias britanniques comme Sky News ou la BBC. Les hackers s’en sont pris au système […]

Mai 8, 2024 - 22:05
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Préoccupation

La peur panique de l’Occident vis-à-vis des espions chinois s’étend inexorablement, alors qu’aujourd’hui, quelques semaines seulement après Berlin, c’est au tour de Londres de sonner l’alarme et de dénoncer un supposé espionnage de Pékin. C’est ce qu’affirment en effet plusieurs médias britanniques comme Sky News ou la BBC. Les hackers s’en sont pris au système de paie, géré par un prestataire externe au ministère. Concrètement, les noms, coordonnées bancaires, voire dans certains cas les adresses de plusieurs membres du personnel du ministère ont été piratés. Cela concerne des militaires en service et retraités. Selon Tobias Ellwood, député conservateur et ancien soldat, la Chine « s’intéressait probablement aux personnes financièrement vulnérables en pensant qu’elles pourraient être contraintes en échange d’argent ». En octobre 2022, la BBC révélait que d’anciens pilotes britanniques étaient approchés par la Chine contre d’importantes rémunérations afin d’apporter leur expertise. Le ministre de la Défense, Grant Shapps, doit s’adresser aux députés sur ce sujet. Mais hors de question pour lui de nommer l’auteur de cette cyberattaque. L’enquête pour déterminer qui est derrière cet acte n’est encore qu’à ses débuts, ont expliqué plusieurs sources à la BBC. Selon ces dernières, Grant Shapps devrait présenter «un plan multipoint qui comprendra des actions pour protéger les militaires concernés». Plusieurs responsables politiques ont exprimé leur inquiétude concernant le comportement de Pékin vis-à-vis de la Grande-Bretagne. Exemple avec le député Iain Duncan Smith : «Ne faites plus semblant, la Chine est un acteur malveillant, soutenant la Russie avec de l’argent et du matériel militaire, travaillant avec l’Iran et la Corée du Nord dans un nouvel axe d’États totalitaires». Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a qualifié ces remarques d’«absurdes». Ce n’est pas la première fois que les actions de la Chine outre-Manche suscitent l’émoi. En mars, le vice-Premier ministre Oliver Dowden avait affirmé que Pékin était lié à une attaque ayant permis d’accéder aux données personnelles de milliers de Britanniques. L’an dernier, le Premier ministre Rishi Sunak a partagé «sa profonde préoccupation» au sujet «d’interférences chinoises dans la démocratie parlementaire britannique». Cette affaire intervient alors que le président chinois, Xi Jinping, est actuellement en visite en France avant de se rendre en Serbie puis en Hongrie, et que les perquisitions des bureaux d’un eurodéputé de l’AfD à Bruxelles sont encore en cours. Après les États-Unis qui mettent depuis plusieurs années maintenant la pression sur l’Empire du Milieu, c’est ainsi visiblement au tour de l’Europe de pointer du doigt le régime chinois. Pourtant, la puissance économique est un partenaire essentiel de l’Occident qui a un besoin vital des fonds monétaires chinois. Durant les dernières crises financières qui ont frappé le monde, Pékin a été un allié indispensable pour les États-Unis comme pour l’Europe. Reste à voir si les Européens sont prêts à mettre une croix sur leurs relations avec la Chine, comme semble l’avoir fait Washington, ou s’ils essaieront bon gré mal gré de rafistoler des liens qui s’étiolent toujours plus au fil des polémiques.

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