Prise en charge des brûlés : La fin de la dépendance à l’étranger

Avec des capacités largement supérieures aux normes internationales et un réseau d’établissements spécialisés en pleine expansion, l’Algérie se positionne, aujourd’hui, comme un modèle régional en matière de prise en charge des grands brûlés. C’est ce qu’a affirmé, jeudi dernier, Abdelhak Saïhi, ministre de la Santé M. Saïhi a affirmé, devant les députés de l’Assemblée populaire […] The post Prise en charge des brûlés : La fin de la dépendance à l’étranger appeared first on Le Jeune Indépendant.

Avr 26, 2025 - 02:51
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Prise en charge des brûlés : La fin de la dépendance à l’étranger

Avec des capacités largement supérieures aux normes internationales et un réseau d’établissements spécialisés en pleine expansion, l’Algérie se positionne, aujourd’hui, comme un modèle régional en matière de prise en charge des grands brûlés. C’est ce qu’a affirmé, jeudi dernier, Abdelhak Saïhi, ministre de la Santé

M. Saïhi a affirmé, devant les députés de l’Assemblée populaire nationale (APN), que « l’Algérie dispose aujourd’hui de toutes les capacités humaines et matériels nécessaires pour assurer une prise en charge optimale des brûlés, en conformité avec les standards les plus exigeants », et ce lors d’une plénière consacrée aux questions orales adressées à des membres du gouvernement,

Le ministre a expliqué que, selon les recommandations internationales, un lit spécialisé pour brûlés est requis par million d’habitants. Avec ses 46 millions d’habitants, l’Algérie devrait en compter 46. Or, elle en dispose déjà de plusieurs centaines. Il a conforté ses propos en précisant que l’hôpital de Zéralda, considéré comme l’établissement de référence à l’échelle nationale, offre à lui seul 160 lits. Oran suit avec une capacité de 120 lits, tandis que Sétif et Annaba disposent chacune de 12 lits spécialisés.

A cela s’ajoutent les nouveaux établissements en cours de finalisation, à l’instar de celui de Ouargla avec 45 lits et Tiaret avec 60 lits. D’autres projets sont en cours dans les wilayas de Ghardaïa, Skikda, Adrar, Béjaïa et, de nouveau, dans la wilaya de Sétif, afin de consolider une couverture sanitaire équilibrée et stratégique sur tout le territoire national.

Le premier responsable de la santé a ajouté que la quantité ne fait pas tout. Ce qui marque une rupture qualitative, c’est l’évolution du modèle de soin, relevant que les hôpitaux spécialisés ne se limitent plus à traiter l’urgence vitale. Ils entrent aujourd’hui dans une phase plus avancée de prise en charge : celle de la chirurgie plastique et reconstructrice. Il a affirmé que « nous avons franchi une étape importante. Nous ne nous contentons plus de sauver des vies, nous accompagnons les patients dans leur reconstruction physique et psychologique ». Une démarche holistique qui transforme le parcours de soins des brûlés en un processus de réhabilitation complet, à la fois médical et humain.

Interrogé sur les éventuelles difficultés d’accès dans les régions éloignées, le ministre a tenu à rassurer que « la prise en charge est fluide, y compris pour les patients du Sud ». Il a notamment cité les cas de malades venus de Ouargla ou d’El-Meghaier, transférés et traités à Béjaïa sans le moindre obstacle. Il a souligné que cette fluidité repose sur un travail de coordination renforcé entre les établissements, qui permet de diriger les patients vers les structures disposant des capacités disponibles. Les mêmes protocoles de soins, médicaments et interventions sont ainsi appliqués à travers le pays, assurant une homogénéité dans la qualité de prise en charge.

En outre, le ministre a ajouté que la preuve la plus éclatante de la performance de cette prise en charge est la fin totale des évacuations médicales à l’étranger. « Pendant des années, plus de 60 brûlés étaient envoyés chaque année en Turquie. Depuis deux ans, ce n’est plus nécessaire. Tous les cas sont désormais traités en Algérie », s’est félicité le ministre, soulignant le rôle structurant de l’hôpital de Zéralda dans cette autonomie retrouvée.

M. Saïhi a tenu à ajouter qu’« aujourd’hui, nous sommes prêts. Le pays est en mesure de faire face à toutes les situations, où qu’elles se présentent ». Il a souligné que la dynamique actuelle autour de la prise en charge des brûlés s’inscrit dans un projet plus large de modernisation du système de santé, avec pour objectif d’anticiper les besoins, notamment en cas de crises, à l’image des feux de forêts où les victimes de brûlures sont nombreuses.

Par ailleurs, face aux préoccupations exprimées par les députés concernant la situation du secteur de la santé dans plusieurs wilayas, notamment en matière d’infrastructures et de personnel médical, le ministre Saïhi a exposé les grandes lignes de la stratégie nationale engagée depuis 2023 pour redynamiser un système à bout de souffle dans certaines régions.

Selon lui, cette feuille de route repose principalement sur la levée du gel des projets hospitaliers et médicaux qui, bien que lancés avant 2019, étaient restés inachevés. Ces chantiers, pour la plupart à un stade avancé de réalisation, ont été réactivés afin de répondre plus rapidement aux besoins croissants des populations locales. Le ministère s’est également attelé à prendre en charge les projets inscrits après 2023, souvent lancés sans qu’aucune mesure concrète n’ait été prise pour leur mise en œuvre effective.

Mais la relance des infrastructures ne suffit pas à elle seule à améliorer durablement la qualité des soins. C’est pourquoi le ministère a misé sur un vaste programme de formation destiné à combler le déficit en personnel qualifié, notamment dans les spécialités les plus critiques. Pas moins de 1 050 médecins sont ainsi formés chaque année, répartis à parts égales entre la gynécologie-obstétrique, la radiologie et la réanimation.

Un effort particulier est accordé aux régions les plus défavorisées, à l’image des wilayas du Sud, qui bénéficient chaque année de l’affectation de 146 spécialistes dans l’objectif de réduire les inégalités territoriales en matière d’accès aux soins, tout en assurant une meilleure couverture médicale.

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