Remplacement
Si la candidature de Joe Biden à sa propre réélection était critiquée par l’opinion publique et par les républicains, elle ne semblait pas soulever trop de résistance du côté du Parti démocrate où l’on soutenait mordicus que non seulement les attaques visant l’acuité cognitive du président américain étaient ridicules, mais surtout qu’il était le meilleur […]
Si la candidature de Joe Biden à sa propre réélection était critiquée par l’opinion publique et par les républicains, elle ne semblait pas soulever trop de résistance du côté du Parti démocrate où l’on soutenait mordicus que non seulement les attaques visant l’acuité cognitive du président américain étaient ridicules, mais surtout qu’il était le meilleur candidat du camp progressiste. Ce dernier pensant certainement que jouer la sécurité en gardant le candidat l’ayant emporté contre Donald Trump il y a quatre ans était la meilleure chose à faire. Pourtant, ces dernières années, le président américain n’a cessé de montrer ses défaillances en multipliant les chutes, les bafouillages, les oublis et erreurs. Mais jusqu’au premier débat opposant les deux candidats à la présidentielle, les progressistes avaient continué à soutenir religieusement leur candidat. Le duel télévisé du 27 juin dernier a toutefois tout changé. Jamais Joe Biden n’était apparu aussi visiblement diminué, désorienté et incapable de maintenir un discours cohérent plus de 30 secondes de suite. La retenue inhabituelle de Donald Trump n’a fait que mettre en exergue la détérioration de la santé mentale du président-candidat. Tout de suite après le débat, des dizaines de responsables démocrates se sont exprimés sur les réseaux sociaux pour appeler à un changement de candidat, provoquant la panique au sein du mouvement et d’un électorat qui commence à comprendre qu’une défaite sera probablement inévitable si Biden se maintient jusqu’en novembre. Et coup de théâtre dans la campagne de l’élection présidentielle, le comité de rédaction du prestigieux journal américain New York Times a appelé, dès le lendemain de la rencontre entre Trump et Biden, le président américain à se retirer de la course à la Maison-Blanche après son calamiteux débat. Dans un éditorial intitulé «Pour servir le pays, le président Biden doit quitter la course» à la Maison-Blanche, le quotidien a décrit Joe Biden comme étant «l’ombre d’un dirigeant», après que le président de 81 ans a «échoué à son propre test». Méconnaissable, le président démocrate a en effet avalé des mots, n’a pas fini certaines phrases et a regardé dans le vide lors du duel télévisé face à son prédécesseur républicain. «Monsieur Biden a été un président admirable. Sous son commandement, la nation a prospéré et a commencé à relever une série de défis à long terme, et les plaies ouvertes par Monsieur Trump ont commencé à se refermer. Mais le plus grand service public que pourrait rendre aujourd’hui M. Biden serait d’annoncer qu’il ne se représentera pas à l’élection», peut-on lire dans les colonnes du New York Times. Le comité de rédaction rassemble des éditorialistes de renom et est censé refléter les valeurs du média le plus réputé du pays. Mais Joe Biden a insisté depuis qu’il pouvait «faire le boulot», recevant dans la foulée le soutien de deux de ses prédécesseurs, Barack Obama et Bill Clinton. Deux camps s’affrontent ainsi chez les progressistes et le camp de ceux souhaitant un remplacement de Biden avant qu’il ne soit trop tard pourrait grossir rapidement, alors même que la campagne s’accélère et que les apparitions publiques du président-candidat seront autant de possibilités pour le chef de l’État de faire de nouvelles erreurs.
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