Revue de presse. Un rapport pointe les failles de l’économie algérienne
Le département de la recherche économique de Natixis a publié, en juillet dernier, une note dans laquelle il détaille les faiblesses de l’économie Algérienne. Les économistes Jésus Castillo et Yasmine Osman de Natixis, indiquent que l’Algérie connaît depuis le début des années 2000 une croissance dynamique (+3,6% par an en moyenne entre 2000 et 2012), […] L’article Revue de presse. Un rapport pointe les failles de l’économie algérienne est apparu en premier sur Algérie Focus.
Le département de la recherche économique de Natixis a publié, en juillet dernier, une note dans laquelle il détaille les faiblesses de l’économie Algérienne.
Les économistes Jésus Castillo et Yasmine Osman de Natixis, indiquent que l’Algérie connaît depuis le début des années 2000 une croissance dynamique (+3,6% par an en moyenne entre 2000 et 2012), portée par une demande intérieure vigoureuse.
Les initiatives du gouvernement en matière d’investissement et l’augmentation des dépenses publiques courantes pour faire face à la contestation née du Printemps arabe ont soutenu la demande intérieure, tandis qu’une demande mondiale déprimée et la hausse du prix des denrées alimentaires pesaient un peu plus sur les exportations nettes.
La croissance en Algérie devrait rester dynamique à court terme et même augmenter à 3,3% en 2013 (selon les prévisions du FMI) après une hausse de seulement 2,5% en 2012. A plus long terme, des doutes subsistent sur la capacité du pays à réduire sa dépendance au secteur des hydrocarbures.
La croissance algérienne est portée en grande partie par l’investissement public. Depuis 2001, le gouvernement algérien a mis en place trois plans quinquennaux successifs d’investissement public : 6,9 milliards de dollars entre 2001 et 2004, un programme Complémentaire de Soutien à la Croissance doté 155 milliards de dollars, entre 2005 et 2009 (25 milliards engagés; 130 reportés sur le prochain programme) et enfin un programme d’Investissements Publics de 286 milliards de dollars entre 2010 et 2014.
En plus des dépenses de capital, le gouvernement en Algérie a accru au cours de ces dernières années les dépenses courantes, qui constituent une part grandissante du PIB.
Comme pour les autres pays du Maghreb, pour répondre aux revendications sociales nées du Printemps arabe, le gouvernement a augmenté les rémunérations des employés du secteur public et le montant des subventions aux produits de base, dans un contexte d’augmentation des prix des matières premières.
En dépit des recommandations du FMI et face à la colère potentielle que pourrait susciter une telle mesure, le gouvernement algérien continue de repousser, sans l’exclure, la mise en place d’une réforme du système de subventions.
Il a récemment annoncé la mise en place d’une commission de réflexion sur les subventions des produits de base et l’introduction dans la prochaine loi de finances du montant des subventions implicites (sans les budgétiser pour autant). En attendant une telle réforme, l’effort en 2013 devrait porter avant tout sur les rémunérations des fonctionnaires (fin de l’impact de la hausse rétroactive des salaires de la fonction publique.
L’augmentation de la part des dépenses courantes dans le PIB, conjuguée au recul de la part des recettes de gaz et de pétrole, s’est traduite par une accentuation du déficit public (-2,9% du PIB en 2012 contre seulement -0,4% en 2011). La réduction des dépenses publiques, prévue par la loi de finances 2013, devrait toutefois permettre une amélioration du solde budgétaire à -0,7% du PIB en 2013.
DÉPENDANCE DES FINANCES PUBLIQUES AUX RECETTES DES HYDROCARBURES
Les finances publiques, comme le reste de l’économie en Algérie, sont largement dépendantes du secteur des hydrocarbures. Le déficit public hors hydrocarbures s’élevait ainsi à 45,6% en 2012 contre 2,9% pour le déficit public global.
La faiblesse des recettes fiscales hors hydrocarbures (30% seulement des recettes totales) et des dépenses publiques en hausse expliquent le niveau élevé du déficit hors hydrocarbures.
Pour réduire la vulnérabilité de ses finances publiques vis-à-vis du cours du pétrole, le gouvernement algérien a créé en 2000 le Fonds de Régulation des Recettes (FRR), alimenté chaque année par une partie des recettes pétrolières. En effet, les recettes fiscales liées au pétrole financent à la fois le budget de l’Etat et le FRR. La répartition est déterminée selon un prix seuil du baril fixé à 37 USD dans la LF 2013.
Les recettes dégagées au-dessous de ce prix-seuil sont allouées au budget de l’Etat, tandis que le reste (différentiel entre le prix de marché et le seuil de 37 USD) est versé au FRR. Cette règle ne permettant pas toujours un équilibre des finances publiques, une partie des fonds initialement alloués au FRR est éventuellement reversée au budget (une partie du déficit peut également être couverte par une émission de dette publique).
Un tel transfert pèse sur l’encours du FRR ; c’est pourquoi le FMI estime qu’un prix de 110,6 USD le baril en 2013 permettrait de générer des recettes budgétaires globales (budget et FRR) suffisantes pour assurer l’équilibre budgétaire et conserver l’encours du FRR constant. Depuis 2009, l’évolution du FRR révèle un recours accru des autorités au fonds pour financer leurs dépenses publiques.
Bien que l’encours du FRR (qui a atteint 5771 milliards de dinars, environ 78 milliards de dollars en 2012) soit en hausse, sa part dans le PIB est en baisse. Les ponctions du fonds effectuées par les autorités n’ont par ailleurs pas empêché le déséquilibre des finances publiques.
En effet, depuis 2009, le cours du pétrole a systématiquement été inférieur au prix qui en théorie permettrait d’assurer le double objectif équilibre des finances publiques et maintien du niveau du FRR. L’écart entre les deux prix devrait néanmoins diminuer en 2013 sous l’effet de la baisse des dépenses publiques promises par l’Etat.
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