Sénatoriales : Recul du FLN Des conditions

Les élections pour le renouvellement par moitié des membres du Conseil de la nation ont connu une forte participation, atteignant le taux de 96,31 %.  Le nombre de votants s’élève à 26 231 sur un corps électoral estimé à 27 241 (2 350 membres des Assemblées populaires de wilaya et 24 891 membres des Assemblées populaires communales).

Ces élections se sont déroulées dans des conditions d’organisation rigoureuses, selon le président par intérim de l’Autorité nationale indépendante pour les élections (ANIE), bien que certaines sources partisanes évoquent des dépassements qui ont lieu la veille du scrutin. Globalement, le scrutin s’est déroulé dans de bonnes conditions. Il s’est déroulé dans 101 bureaux de vote répartis à travers 58 wilayas, avec la disponibilité du matériel et des documents électoraux ainsi que la présence, au niveau des bureaux, des observateurs des partis et des indépendants, des superviseurs, des magistrats, des greffiers et des coordinateurs.

Après dépouillement, et en attendant un communiqué officiel de l’ANIE, les scores obtenus marquent un net recul du parti du Front de libération nationale. Ainsi, selon un premier bilan, le FLN a obtenu 19 sièges, perdant dix sièges, mais demeurant toujours en tête. Les sièges ont été arrachés dans les wilayas d’Alger, Blida, M’sila, Oran, El-Bayadh, Aïn Témouchent, Mostaganem, Mascara, In Guezzam, Djanet, In Salah, Tissemsilt, Aïn Defla, Tébessa, Jijel, Beni Abbas et Skikda.

Le FLN est talonné de près par le Rassemblement national démocratique (RND), qui a gagné 14 sièges répartis dans les wilayas de Chlef, Batna, Biskra, El-Tarf, Djelfa, Touggourt, Ouargla, Sidi Bel Abbès, Sétif, Tlemcen, Tipasa, Tiaret et Bordj Badji Mokhtar.

La surprise de ces élections est venue du Front El-Moustakbel, qui a remporté 10 sièges, notamment à l’Est. Ses victoires ont été réalisées à Constantine, Souk-Ahras, Mila, Oum El-Bouaghi, Béchar, Saïda, Bouira, El-Ménia et El-Meghaier.

Les indépendants ont obtenu six sièges à Ghardaïa, Boumerdès, Khenchela, Relizane et Ouled Djellal, alors que le MSP a arraché la victoire dans trois wilayas, à savoir Adrar, Timimoun et Bordj Bou Arréridj, tout comme le mouvement El-Bina qui s’est imposé à Médéa, Laghouat et Tamanrasset.

Comme prévu, le Front des forces socialistes a remporté les deux sièges en jeu à Tizi Ouzou et Béjaïa. Enfin, le Taj a gagné un seul siège à Nâama.

Pour rappel, sur les 54 sièges occupés par le FLN, 29 étaient concernés par le vote, alors qu’au RND, ils ne sont que onze sièges à être mis en jeu sur les 22 qu’il détient à l’issue des dernières élections de 2022.

Les huit autres sièges concernés par le vote étaient répartis comme suit : quatre détenus par des indépendants, deux par le Front des forces socialistes et deux autres par le Front El-Moustakbel.

Le mouvement El-Bina avec ses quatre sénateurs et le MSP avec un seul n’étaient pas concernés par ces élections. Leur score obtenu lors de ce vote est déjà qualifié de grande avancée et une progression notable par rapport aux résultats acquis en 2022.

Selon les observateurs, ces résultats confirment un net recul du FLN, qui a beaucoup perdu avec ces élections. Pour les militants du vieux parti, cet échec s’explique par l’effritement de la base, divisée et surtout acculée par les alliances tissées par les candidats rivaux. D’ailleurs, plusieurs mouhafadhas du parti ont signalé des campagnes menées contre les candidats du parti. Cet échec risque de créer un séisme organique au sein du FLN dans les prochains mois, en perspective des préparatifs aux élections locales. 

En demeurant la première force politique au sein de la Chambre haute du Parlement, le FLN devrait, toutefois, composer avec la montée en puissance du RND et du Front El-Moustakbel, qui ont su galvaniser et mobiliser leurs élus, tout en nouant des alliances cruciales avec des élus APC et APW d’autres partis ainsi qu’avec des indépendants.

Avec la clôture de ce scrutin, reste la nomination des membres du tiers présidentiel par le président de la République, selon les dispositions de l’article 121 de la Constitution. Cette fois, elle concerne 16 sièges. L’annonce devrait se faire avant l’installation des nouveaux membres vainqueurs du Conseil de la nation, dont la date de la cérémonie n’a pas été communiquée.

Enfin, la question qui se pose actuellement après la fin de ces élections est : qui remplacera Salah Goudjil au poste de président du Sénat ?

Ce remplaçant devrait être connu certainement parmi le tiers présidentiel. Aucun nom d’une personnalité n’émerge pour le moment. Le choix du personnage est éminemment politique et devrait être un poids lourd, en raison du caractère délicat du poste (deuxième personnage de l’Etat). Certains milieux pensent que le profil devrait être parmi les anciens moudjahidine, combattants de la guerre de libération. 

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