Economie nationale : L’Algérie prend le train du progrès logistique

La logistique est souvent perçue comme un simple maillon de la chaîne économique, mais pour Mahfoudh Kaoubi, analyste et expert en économie, elle constitue un facteur clé de la productivité et du développement. L’expert a mis en lumière l’importance de la logistique pour l’économie nationale, insistant notamment sur la modernisation du secteur des transports, avec un accent particulier sur le rail.

Selon Mahfoudh Kaoubi, l’Algérie accuse un retard considérable dans la réalisation de ses infrastructures ferroviaires et portuaires. « Le rail est l’un des éléments fondamentaux de la chaîne logistique indispensable à toute opération de développement économique », a-t-il souligné lors de son intervention ce lundi sur les ondes de la Radio algérienne. L’analyste a rappelé que pour accompagner la dynamique de l’industrie extractive, notamment dans les régions reculées comme Tindouf et Gara Djebilet, il est impératif d’achever dans les plus brefs délais les projets de lignes ferroviaires.

Kaoubi n’a pas hésité à comparer la situation algérienne à celle de pays développés comme la Chine ou les Etats-Unis, pour qui le rail est un pilier du développement. Il insiste sur la nécessité de rattraper ce retard pour permettre un acheminement rapide et économique des produits vers les sites de transformation et d’exportation. « Si on produit, c’est pour acheminer le produit, et ce dans les meilleurs délais et à moindre coût », a-t-il déclaré.

Au-delà du rail, l’expert a également évoqué le secteur maritime qui, selon lui, souffre, lui aussi, d’une insuffisance d’infrastructures adaptées. Il a cité le retard significatif du projet du port de Cherchell, dont l’entrée en service était prévue pour 2017. « Le développement économique escompté est freiné par cette lenteur dans la réalisation des infrastructures », a-t-il insisté.

L’Algérie, qui ambitionne de renforcer sa compétitivité, doit investir massivement dans ses ports, qu’il s’agisse de ceux en cours de développement, comme Djendjen ou des infrastructures existantes telles que celles d’Oran, Annaba et Béjaïa. « Un grand travail de rattrapage nous attend », a-t-il conclu.

Dans cette dynamique de modernisation, Mahfoudh Kaoubi a également insisté sur la numérisation de la logistique, soulignant qu’elle est désormais indissociable du développement de ce secteur. « La transformation numérique est indispensable à l’efficacité de la logistique et, plus largement, à la compétitivité de l’économie nationale », a-t-il affirmé.

Le Data center, dont la réalisation est en cours et qui atteint actuellement 70 % de son avancement, doit, selon lui, être finalisé rapidement pour soutenir cette révolution numérique. « La transformation digitale est une clé de réussite pour l’Algérie. Les pays qui ont réussi leur développement sont ceux qui ont su s’adapter à la numérisation », a-t-il poursuivi, appelant les autorités à accélérer le processus.

Enfin, M. Kaoubi a souligné la nécessité d’une réforme administrative profonde pour accompagner ces évolutions, en encourageant les opérateurs économiques à investir sans perdre de temps.

Pour Mahfoudh Kaoubi, l’urgence est claire : l’Algérie doit rattraper son retard en matière de logistique, notamment à travers la mise en place d’infrastructures modernes et l’accélération de la numérisation. Les enjeux sont multiples : compétitivité, attractivité des investissements étrangers, et surtout la concrétisation des ambitions économiques du pays. Un défi de taille qui exige une action rapide et cohérente à tous les niveaux.

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