Témoin immuable de la succession de plusieurs civilisations à Mila, la mosquée Abou Al-Mouhadjir Dinar en cours de restauration
MILA - La restauration de la mosquée Abou Al Mouhadjir Dinar, appelée aussi mosquée Sidi Ghanem, située au cœur du vieux Mila, se poursuit minutieusement pour redonner tout son lustre à cet inestimable patrimoine, témoin immuable de la succession de plusieurs civilisations. Les services locaux du secteur de la culture entendent, à travers le projet de restauration, valoriser un repère ayant une structure archéologique propre à lui, "afin qu'il serve de centre d'interprétation muséale où les visiteurs pourront apprendre davantage sur plusieurs étapes importantes de l'histoire de l'Algérie", a indiqué, à l'APS, le chef du service du patrimoine culturel à la direction du secteur, Lezghad Chiaba. Le responsable a rappelé que la construction de ce monument remonte soit l'an 670, soit l'an 59 de l'Hégire. Edifiée par l'émir (ou général) de l'Ifrikia, Abou Al-Mouhadjir Dinar sur les ruines d'une église byzantine, cette mosquée est la première construite en Algérie et la deuxième en Afrique du Nord après celle de Kairouan en Tunisie. La mosquée a été réalisée au moyen de matériaux introduits par les civilisations Romaine et Byzantine (pierres de taille polies de grandes dimensions, marbre, briques réfractaires et autres), tout en respectant consciencieusement les caractéristiques de l'architecture islamique de cette époque. A son achèvement, la mosquée avait une forme rectangulaire et comprenait 42 colonnes, 7 plateformes décorées de carreaux stylisés et 4 corridors. On y accédait par une porte massive en bois de deux battants, placée dans le mur Est de l'édifice, et surmontée d'un arc en briques décoré d'écritures arabes en caractères coufiques (ou Kûfi). La mosquée, intégrée dans le vieux Mila, lui-même entouré de la muraille byzantine, a conservé sa forme jusqu'à l'année 1839. Les sources historiques traitant de la période islamique dans la région avant cette date n'indiquent pas, selon M. Chiaba, que des modifications ou des travaux aient été effectués au niveau de la mosquée. Cependant, dès l'arrivée à Mila des forces d'occupation françaises, le minaret a été démoli et le toit remplacé. Et, des ouvertures et de nouvelles annexes ont été ajoutées, notamment au premier étage qui fit office d'hôpital, le reste ayant servi de caserne et le sous-sol d'écurie, selon la même source. Après l'indépendance, le site de la mosquée a été utilisé, durant un certain temps, comme annexe d'école avant d'être abandonné, ce qui a entraîné des détériorations causées par des facteurs naturels et humains. La situation a ainsi perduré jusqu'au classement de la mosquée (par le secteur de la culture de l'époque) en tant que "bien culturel dans un secteur protégé de la vieille ville de Mila". La multiplication des efforts pour protéger cette mosquée à valeur archéologique, a abouti à l'inscription d'une opération de restauration pour laquelle une étude technique a été lancée après la désignation, en 2019, d'un bureau d'étude qualifié. La première phase des travaux "urgents", lancés pour consolider la structure de l'édifice, a donné lieu au traitement des fissures, à la reconstruction de certains murs et à la réparation de la toiture. Les travaux de restauration proprement dits, entamés en 2024 pour durer 27 mois, se déroulent à un "bon rythme" et conformément aux normes exigées en matière de remise en état d'édifices historiques à préserver Aujourd'hui, les travaux connaissent un taux d'avancement de l'ordre de 50 %, selon Nadir Kahla, représentant du bureau d'études chargé du suivi du projet de restauration de la mosquée Abou Al-Mouhadjir Dinar, et spécialiste en archéologie. Il a expliqué que les travaux en cours comprennent la restauration des murs intérieurs du monument, la modification des colonnes et la réparation de la toiture à l'aide de pierres, de briques et de différents matériaux semblables à ceux utilisés à l'origine. Le pari, en passe d'être gagné, consiste à redonner toute sa splendeur à l'édifice tout en lui faisant conserver sa beauté et ses particularités d'origine pour que les visiteurs se trouvent, à l'avenir, plongés dans la période durant laquelle la mosquée a été édifiée.


MILA - La restauration de la mosquée Abou Al Mouhadjir Dinar, appelée aussi mosquée Sidi Ghanem, située au cœur du vieux Mila, se poursuit minutieusement pour redonner tout son lustre à cet inestimable patrimoine, témoin immuable de la succession de plusieurs civilisations.
Les services locaux du secteur de la culture entendent, à travers le projet de restauration, valoriser un repère ayant une structure archéologique propre à lui, "afin qu'il serve de centre d'interprétation muséale où les visiteurs pourront apprendre davantage sur plusieurs étapes importantes de l'histoire de l'Algérie", a indiqué, à l'APS, le chef du service du patrimoine culturel à la direction du secteur, Lezghad Chiaba.
Le responsable a rappelé que la construction de ce monument remonte soit l'an 670, soit l'an 59 de l'Hégire. Edifiée par l'émir (ou général) de l'Ifrikia, Abou Al-Mouhadjir Dinar sur les ruines d'une église byzantine, cette mosquée est la première construite en Algérie et la deuxième en Afrique du Nord après celle de Kairouan en Tunisie.
La mosquée a été réalisée au moyen de matériaux introduits par les civilisations Romaine et Byzantine (pierres de taille polies de grandes dimensions, marbre, briques réfractaires et autres), tout en respectant consciencieusement les caractéristiques de l'architecture islamique de cette époque.
A son achèvement, la mosquée avait une forme rectangulaire et comprenait 42 colonnes, 7 plateformes décorées de carreaux stylisés et 4 corridors. On y accédait par une porte massive en bois de deux battants, placée dans le mur Est de l'édifice, et surmontée d'un arc en briques décoré d'écritures arabes en caractères coufiques (ou Kûfi).
La mosquée, intégrée dans le vieux Mila, lui-même entouré de la muraille byzantine, a conservé sa forme jusqu'à l'année 1839. Les sources historiques traitant de la période islamique dans la région avant cette date n'indiquent pas, selon M. Chiaba, que des modifications ou des travaux aient été effectués au niveau de la mosquée.
Cependant, dès l'arrivée à Mila des forces d'occupation françaises, le minaret a été démoli et le toit remplacé. Et, des ouvertures et de nouvelles annexes ont été ajoutées, notamment au premier étage qui fit office d'hôpital, le reste ayant servi de caserne et le sous-sol d'écurie, selon la même source.
Après l'indépendance, le site de la mosquée a été utilisé, durant un certain temps, comme annexe d'école avant d'être abandonné, ce qui a entraîné des détériorations causées par des facteurs naturels et humains. La situation a ainsi perduré jusqu'au classement de la mosquée (par le secteur de la culture de l'époque) en tant que "bien culturel dans un secteur protégé de la vieille ville de Mila".
La multiplication des efforts pour protéger cette mosquée à valeur archéologique, a abouti à l'inscription d'une opération de restauration pour laquelle une étude technique a été lancée après la désignation, en 2019, d'un bureau d'étude qualifié.
La première phase des travaux "urgents", lancés pour consolider la structure de l'édifice, a donné lieu au traitement des fissures, à la reconstruction de certains murs et à la réparation de la toiture. Les travaux de restauration proprement dits, entamés en 2024 pour durer 27 mois, se déroulent à un "bon rythme" et conformément aux normes exigées en matière de remise en état d'édifices historiques à préserver
Aujourd'hui, les travaux connaissent un taux d'avancement de l'ordre de 50 %, selon Nadir Kahla, représentant du bureau d'études chargé du suivi du projet de restauration de la mosquée Abou Al-Mouhadjir Dinar, et spécialiste en archéologie.
Il a expliqué que les travaux en cours comprennent la restauration des murs intérieurs du monument, la modification des colonnes et la réparation de la toiture à l'aide de pierres, de briques et de différents matériaux semblables à ceux utilisés à l'origine.
Le pari, en passe d'être gagné, consiste à redonner toute sa splendeur à l'édifice tout en lui faisant conserver sa beauté et ses particularités d'origine pour que les visiteurs se trouvent, à l'avenir, plongés dans la période durant laquelle la mosquée a été édifiée.