Un grand nombre de généraux israéliens sont pour la fin de la guerre
Nombre de généraux israéliens, vient de faire savoir le New York times, sont d’avis qu’il faut arrêter dès à présent les opérations en cours dans Ghaza, même si dans l’immédiat cela implique l’abandon du principal objectif de la guerre, c’est-à-dire l’élimination de la résistance palestinienne. Benyamin Netanyahou a réagi à cet appel en déclarant qu’il […]
Nombre de généraux israéliens, vient de faire savoir le New York times, sont d’avis qu’il faut arrêter dès à présent les opérations en cours dans Ghaza, même si dans l’immédiat cela implique l’abandon du principal objectif de la guerre, c’est-à-dire l’élimination de la résistance palestinienne. Benyamin Netanyahou a réagi à cet appel en déclarant qu’il ne voyait pas qui pouvaient bien être ces «défaitistes» hauts gradés, et encore moins combien ils étaient en réalité, suggérant toutefois qu’ils ne devaient pas être bien nombreux. Ce n’est pas la première fois que des militaires israéliens isolés plaident pour l’arrêt des combats dans l’immédiat, et même souvent pour le retrait de Ghaza, d’une part parce que ce serait là le moyen le plus sûr d’obtenir la libération des captifs à Ghaza, et de l’autre parce que la partie ne serait tout simplement pas gagnable au regard des circonstances actuelles.
La nouveauté cependant, c’est que ces généraux ne sont pas des militaires à la retraite comme ce fut le cas dans le passé, mais des responsables encore en activité, qui par l’intermédiaire du journal américain, et à la veille d’un voyage de Netanyahou aux Etats-Unis, avec au programme un discours devant le Congrès, et probablement aussi une rencontre avec Joe Biden, se montrent opposés à la poursuite de la guerre. Leur prise de position serait inconcevable si l’armée israélienne faisait bloc derrière le pouvoir politique, assuré quant à lui de tomber à l’instant où il mettrait fin à la guerre. Israël est coupé en deux depuis maintenant 9 mois, entre ceux qui sont pour une trêve au cours de laquelle se produirait un échange de prisonniers, et ceux qui comme le gouvernement en place sont pour la poursuite de la guerre jusqu’à la réalisation de ses objectifs déclarés depuis le début, à savoir la libération de tous les détenus et l’élimination du Hamas. En fait, Israël est divisé entre ceux qui pensent que cette guerre n’est pas gagnable, et ceux qui croient qu’elle l’est encore malgré son étalement dans le temps. Le temps ne joue pas en faveur de ces derniers mais des premiers. Ceux qui se prononcent pour l’arrêt de la guerre, que ce soit à visage découvert ou non, prennent en compte non pas seulement ce qui se déroule à Ghaza depuis maintenant 9 mois, mais ce qui risque de se produire à la frontière avec le Liban dans le cas de la poursuite du massacre de la population de Ghaza. S’il n’est pas mis fin à des tueries qui sont quotidiennes, il y aura inévitablement une extension de la guerre, ce dont précisément ne veulent ni les Israéliens ni les Américains. Et pour cause, une guerre totale avec le Liban, c’est à coup sûr un affrontement direct avec l’Iran. Or le temps est passé où Israël croyait pouvoir détruire ce dernier en un temps record. Maintenant que son armée est tenue en échec à Ghaza malgré une énorme disproportion des forces en sa faveur, et qu’elle enregistre des pertes quotidiennes croissantes, Israël est revenu de
l’idée qu’il peut tout se permettre dans la région, qu’il est invincible, qu’il dispose d’une avance technologique irrattrapable sur ses ennemis. Les généraux qui se sont confiés au New York Times veulent d’autant plus la fin de la guerre qu’ils craignent pour l’existence d’Israël si elle finit par provoquer l’embrasement de la région. De là le conseil qu’ils donnent à Netanyahou d’arrêter la guerre dès à présent.
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