Diabète et ramadan : L’impératif d’un avis médical
A l’approche du mois de ramadan, les professionnels de santé multiplient les mises en garde à l’attention des personnes atteintes de diabète ; une pathologie qui peut être aggravée par le jeûne en raison des variations importantes de la glycémie. Lors d’une session de formation organisée à Alger au profit des journalistes, le Pr Samir Aouiche, […] The post Diabète et ramadan : L’impératif d’un avis médical appeared first on Le Jeune Indépendant.
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A l’approche du mois de ramadan, les professionnels de santé multiplient les mises en garde à l’attention des personnes atteintes de diabète ; une pathologie qui peut être aggravée par le jeûne en raison des variations importantes de la glycémie.
Lors d’une session de formation organisée à Alger au profit des journalistes, le Pr Samir Aouiche, chef d’unité du service de diabétologie au CHU Mustapha-Pacha, a assuré que la décision de jeûner ne doit jamais être prise à la légère et qu’il est primordial de consulter son médecin traitant afin d’évaluer les risques spécifiques à chaque patient.
Le spécialiste a également affirmé que « le jeûne est fortement déconseillé aux diabétiques dont l’état de santé présente des risques élevés. Parmi les complications potentielles, il a cité l’hypoglycémie, une baisse excessive du taux de sucre dans le sang, qui survient généralement en fin de journée, avant la rupture du jeûne, ainsi que l’hyperglycémie postprandiale, qui peut être causée par une alimentation inadaptée après l’iftar.
Le Pr Aouiche a également attiré l’attention sur les dangers spécifiques aux patients asymptomatiques, avertissant que « certains diabétiques ne ressentent pas immédiatement les signes d’une hypoglycémie ou d’une hyperglycémie, ce qui peut conduire à des situations critiques ». D’où l’importance d’un suivi médical rigoureux et d’un accompagnement personnalisé pour chaque patient souhaitant jeûner.
Selon l’expert, plusieurs facteurs doivent être pris en compte avant d’autoriser un patient diabétique à jeûner. Parmi eux, le type de diabète (type 1 ou type 2), les traitements médicamenteux en cours, la présence de complications ou de comorbidité, la nature du travail exercé ainsi que l’expérience des jeûnes précédents. Il a ainsi précisé qu’« un diabétique qui a connu des épisodes de décompensation sévère par le passé ou qui souffre de complications chroniques, comme des atteintes rénales ou cardiovasculaires, ne devrait en aucun cas jeûner ».
Pour les patients présentant des risques modérés et qui insistent pour observer le jeûne, il recommande une surveillance médicale étroite et une adaptation des traitements, sous contrôle du médecin traitant.
Afin de minimiser les risques, le spécialiste a insisté sur la nécessité d’une autosurveillance régulière de la glycémie tout au long de la journée, y compris pendant le jeûne et après l’iftar. Insistant sur le fait que « si un patient observe une chute excessive de sa glycémie ou, au contraire, une hyperglycémie importante, il doit immédiatement rompre son jeûne pour éviter des complications graves ».
L’éducation thérapeutique joue également un rôle important dans la prévention des déséquilibres métaboliques. Dans ce cadre, le Pr Aouiche a préconisé une alimentation équilibrée, privilégiant les fibres et réduisant les sucres rapides ainsi que les graisses saturées. Il a également recommandé d’éviter les repas trop copieux après le jeûne, qui peuvent entraîner des hausses brutales de la glycémie.
Enfin, il a rappelé l’importance d’une hydratation suffisante entre l’iftar et le shour, afin de prévenir les risques de déshydratation, particulièrement élevés chez les diabétiques.
Il convient de rappeler qu’aujourd’hui se clôture la troisième Semaine nationale de la prévention, lancée par le ministère de la Santé le 15 février dernier sous le slogan « Pour un ramadan sain et sécurisé, évitons les excès pour notre santé », avec pour objectif la promotion des bonnes pratiques alimentaires et des comportements préventifs durant le mois sacré. S’inscrivant dans une démarche globale, à travers un panel d’actions sur tout le territoire national, le ministère s’est attelé à mettre en avant l’importance de la prévention dans la lutte contre certaines maladies chroniques et les comportements à risque, particulièrement en cette période de jeûne où l’organisme subit des changements métaboliques importants et où les malades sont les plus vulnérables.
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