Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’Etranger, Ahmed Attaf, a indiqué, jeudi soir à Dakar, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est «personnellement attentif à la qualité des relations algéro-sénégalaises, tout comme il est particulièrement soucieux de leur contenu et de leur substance». «J’ai eu le privilège d’être reçu en audience par le président de la République sénégalaise auquel j’ai remis une lettre de son frère le président de la République Abdelmadjid Tebboune», a précisé le ministre dans une déclaration à la presse à l’issue de l’audience que lui a accordée le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye. En outre, «le Président Abdelmadjid Tebboune est également attentif à l’impératif d’une concertation politique soutenue, régulière et permanente entre nos deux pays, tant que les défis auxquels ils sont confrontés sont les mêmes dans toutes leurs aires d’appartenance commune». M. Attaf a ajouté à l’adresse du président sénégalais que «dans l’accomplissement de la grande destinée de votre grand pays, une nouvelle ère est en train de s’ouvrir. Compte tenu de l’histoire de nos deux pays, compte tenu des relations particulières qu’ils ont pu tisser et entretenir entre eux, en dépit parfois des épreuves et des adversités, et compte tenu, enfin, des aspirations et des ambitions communes qu’ils nourrissent, l’Algérie a à cœur d’être aux côtés du Sénégal à un moment où il entame l’écriture d’une nouvelle page de son histoire multiséculaire».
Algérie-Sénégal :
côte à côte face aux
nombreux défis
Par ailleurs, M. Attaf a souligné que «l’Algérie entend aussi être aux côtés du Sénégal dans cette phase à travers une plus grande mobilisation de nos ressources pour la concertation politique, eu égard aux nombreux défis qui s’imposent à nous dans cette aire d’appartenance commune, la région sahélo-saharienne qui connaît une montée des périls ayant pour noms : le terrorisme, la criminalité internationale organisée, la traite des êtres humains, les reculs économiques autant que sociaux et des instabilités politiques récurrentes». M. Attaf a rappelé, d’autre part, que «sur la période récente, l’Afrique a enregistré de belles victoires», citant notamment «la mise en place de la zone de libre-échange, l’adhésion au G20, une unanimité internationale qui se forme pour corriger l’injustice historique et permettre à notre continent d’avoir une meilleure représentation au Conseil de sécurité, l’appropriation africaine en cours des Missions de maintien de la paix». Mais «ces belles victoires ne peuvent à elles seules cacher les échecs tragiques. Ces échecs concernent toutes les cinq régions de notre continent insécurisées, déstabilisées et fragilisées par un grand nombre de foyers de crises, de tensions et de conflits», a-t-il déploré. Au niveau de l’environnement international, a-t-il ajouté, «ses signes distinctifs actuels ne sont pas rassurants non plus. Il y a le système de sécurité collective qui montre ses limites, il y a le multilatéralisme qui s’essouffle, le tissu de l’interdépendance qui s’effiloche et les Nations unies qui voient se perdre la confiance des peuples et des Etats en elles. Là aussi, il y a un vaste chantier qui nous attend». «Voilà les tâches que nos deux pays doivent prendre à bras le corps. Voilà les défis qu’ils doivent relever et les perspectives qui s’ouvrent à eux», a-t-il conclu.
Amel N.