Augmentation des bourses universitaires : Les étudiants attendent plus

Dans le cadre de sa stratégie visant à moderniser le système universitaire et répondre aux attentes des jeunes, tout en tenant compte des réalités économiques actuelles, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a confirmé son engagement en faveur des étudiants, et ce en installant une commission afin de concrétiser rapidement une augmentation des bourses universitaires.

Lors de la dernière réunion du Conseil des ministres, le président Tebboune a ordonné la création d’une commission chargée de l’augmentation des bourses universitaires. Conformément à ses instructions, cette commission, composée du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, du ministre de la Jeunesse et du ministre des Finances, soumettra son rapport sur l’augmentation des bourses lors de la prochaine réunion du Conseil des ministres. Le chef de l’Etat a également insisté sur l’impératif, pour le plan de réforme globale des œuvres universitaires, d’inclure la révision des systèmes de bourse et d’hébergement des étudiants universitaires.

Cette nouvelle initiative fait suite à une première mesure prise en octobre 2023, lorsque le chef de l’Etat avait décidé d’augmenter le montant des bourses universitaires de 1 300 DA à 2 000 DA par mois, une mesure entrée en vigueur lors de la rentrée universitaire 2023/2024. Cette augmentation a permis d’offrir un soutien financier immédiat aux étudiants, souvent confrontés à de fortes contraintes économiques.

Cependant, bien que cette initiative ait été accueillie favorablement, de nombreux étudiants estiment que ce montant reste insuffisant pour couvrir leurs besoins réels. Bilal, étudiant en licence d’anglais, a confié au Jeune Indépendant que, « certes, c’était une bonne initiative, mais avec le coût élevé des transports, du matériel universitaire et de la vie quotidienne, cette somme ne suffit toujours pas. Nous espérons que cette réforme ira plus loin et inclura une augmentation régulière et adaptée à l’inflation ».

Pour sa part, Racim, étudiant en droit, a estimé qu’« avec l’augmentation des frais de la vie, il est essentiel de revoir non seulement les montants des bourses, mais aussi les critères d’attribution pour que personne ne soit laissé de côté ». Sur ce point, il convient de souligner que le ministère de l’Enseignement supérieur avait également relevé le seuil des revenus parentaux éligibles à une bourse universitaire.

Les étudiants issus de familles dont les revenus ne dépassent pas dix fois le salaire national minimum garanti (SNMG), soit environ 200 000 DA, peuvent bénéficier de cette aide. Cette décision avait pour principal objectif de garantir une meilleure inclusion sociale et à élargir l’accès à cette aide financière pour un plus grand nombre d’étudiants. 

Si cette initiative a été globalement bien accueillie, les attentes des étudiants demeurent élevées. Beaucoup espèrent que cette réforme ne se limitera pas à une simple augmentation des bourses mais qu’elle apportera des solutions concrètes aux problèmes structurels du système universitaire.

Pour Dalila, étudiante en droit à Alger et résidente à la cité universitaire de Ben Aknoun, l’amélioration des infrastructures est impérative, révélant que « nous vivons dans des résidences surpeuplées, avec des chambres souvent mal entretenues. La réforme doit aussi toucher ces aspects pour que les conditions de vie soient dignes ». Les services de restauration sont également un point sensible, comme le relève sa camarade de chambre, Meriem, étudiante en journalisme, déplorant que « les repas servis dans les cantines universitaires manquent souvent de qualité et de variété. Ce serait bien qu’ils soient repensés pour répondre aux besoins nutritionnels des étudiants ».

Pour sa part, Amel, étudiante en sciences politiques, estime qu’« il est essentiel que les autorités prennent en compte les réalités du terrain ». Elle ajoute que les étudiants sont les mieux placés pour exprimer leurs besoins et proposer des solutions adaptées, rappelant que les syndicats étudiants ont déjà proposé une revalorisation graduelle des bourses, jusqu’à atteindre 10 000 DA par mois.

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