Ce geste à forte teneur symbolique du pape François 1er envers l’Algérie

De Rome, Mourad Rouighi – Le pape François 1er, dans sa liste annoncée des 21 nouveaux cardinaux qui seront officiellement proclamés le 8 décembre prochain, a eu un geste hautement amical vis-à-vis de notre pays, en y incluant le nom de l’archevêque d’Alger, Jean-Paul Vesco. En effet, c’est la première fois depuis l’indépendance et précisément depuis le mandat de Mgr Etienne Duval, que l’évêque de la capitale est fait cardinal, ce qui, selon les normes vaticanes, lui permettra d’élire le prochain souverain pontife.

Le pape, qui a toujours eu des mots respectueux envers notre pays, lance ainsi un message sans équivoques à l’attention de l’Algérie, un pays dont il admire l’histoire et un peuple qui a forgé le respect de beaucoup d’Argentins, du temps de la répression des années 70 et qui, souvent, trouvèrent refuge dans notre pays.

Quant à Jean-Paul Vesco, il s’est dit immensément honoré de ce choix et promet de continuer à avancer au service de la fraternité constructive en Algérie et dans le monde.

Ce dominicain, né à Lyon en 1962, a eu un parcours assez diversifié. Tout d’abord avocat, puis le choix de la vocation religieuse et prêtre en 2001. Il est en Algérie depuis 2002, d’abord au couvent dominicain de Tlemcen. Le pape Benoît XVI le nomme à la tête du diocèse d’Oran, le 1er décembre 2012. Son successeur, François 1er le choisit pour le poste d’archevêque d’Alger en 2021.

«Je pense que l’Algérie sera fière de cette décision papale», a-t-il confié à un média romain. «Il y a la mémoire du cardinal Léon-Etienne Duval qui est restée très forte. J’avoue que ma première pensée a été pour Mgr Henri Teissier qui a été un immense archevêque d’Alger et dont on s’est toujours dit qu’il aurait dû être cardinal. Je lui offre volontiers cet honneur qui m’est fait, et je crois que c’est une bonne chose pour l’Eglise algérienne», a-t-il ajouté. «Je suis convaincu qu’en Algérie on saluera cette distinction, je crois que c’est important pour les Algériens et je suis Algérien. Et, donc, c’est aussi en tant qu’Algérien que je reçois cet honneur qui m’est fait», a-t-il conclu.

Un choix qui a également été commenté à Rome, où l’idée d’une visite du pape François 1er en Algérie fait son chemin et où beaucoup de voix d’experts saluent la politique de tolérance religieuse entreprise par l’Algérie ces dernières décennies. L’Algérie a su isoler les extrémistes de tout bord et le prosélytisme suspect de certaines chapelles, et instaurer, avec des hommes de bonne volonté, comme le pape François 1er, un climat de confiance à même de construire des ponts de respect mutuel et de témoignage commun.

Un chantier prometteur que le cardinal Jean-Paul Vesco saura inscrire dans son action future.

M. R.

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