Coopération renforcée contre les menaces sécuritaires : L’Algérie et le Rwanda resserrent leurs liens militaires

Le général d’armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministre de la Défense nationale et chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a reçu ce mardi, au siège de l’état-major de l’ANP, à Alger, le général d’armée Mubarak Muganga, chef d’état-major de la Défense de la République du Rwanda, en visite de travail à la tête d’une délégation militaire de haut niveau. C’est ce qu’a indiqué un communiqué du ministère de la Défense nationale.

Le général d’armée Chanegriha a affirmé que les relations entre Alger et Kigali reposent sur des fondations solides, façonnées par une histoire de luttes communes et une convergence de principes. Lors du discours qu’il a prononcé dans la salle de réunions de l’état-major, en présence du secrétaire général du ministère de la Défense nationale, des commandants des forces, de plusieurs chefs de départements et de directeurs centraux, il a déclaré que « les relations algéro-rwandaises, depuis l’indépendance de nos pays, constituent un modèle de solidarité et de coordination politique pour défendre les intérêts fondamentaux de l’Afrique dans les fora internationaux ». Pour sa part, le général Muganga était accompagné de hauts responsables militaires rwandais, illustrant le caractère stratégique de cette mission.

Le chef d’état-major de l’ANP a également rappelé les étapes récentes de cette dynamique ascendante, citant la visite du général Muganga en Algérie en septembre 2022 ainsi que la sienne à Kigali en février 2024, qui ont permis de tisser des liens de confiance et de définir un agenda de coopération concret.

L’entretien entre les deux chefs militaires a porté sur les perspectives de coopération bilatérale, dans un monde de plus en plus confronté à des menaces asymétriques et complexes. L’Algérie et le Rwanda, chacune à partir de ses expériences et de sa doctrine de défense, entendent mutualiser leurs expertises pour relever les défis sécuritaires africains.

Les discussions ont notamment exploré les possibilités de formation, d’échange d’expériences, de soutien logistique et de coordination dans les instances multilatérales africaines. Les deux parties ont aussi partagé leurs lectures géostratégiques des menaces qui pèsent sur le continent, évoquant le terrorisme transfrontalier, la criminalité organisée et l’ingérence étrangère.

En outre, cette visite a été l’occasion pour le général Chanegriha d’exprimer la solidarité de l’Algérie avec le peuple rwandais, à l’occasion de la commémoration du 31e anniversaire du génocide de 1994, survenue le 7 avril dernier. Dans un geste empreint de compassion et de respect, il a salué le courage du Rwanda dans sa démarche de reconstruction nationale, déclarant : « Vous avez su, avec une admirable résilience, dépasser les blessures du passé et engager votre pays sur la voie d’une réconciliation exemplaire, qui constitue aujourd’hui une source d’inspiration pour l’ensemble du continent. »

Cet hommage, chargé d’émotion, a conforté les liens humains et moraux qui unissent les deux peuples, au-delà des seules considérations géostratégiques.

De son côté, le général Mubarak Muganga a exprimé sa vive reconnaissance pour l’accueil chaleureux et l’esprit de coopération manifesté par la partie algérienne. Il a salué la volonté partagée de bâtir une relation militaire fondée sur la confiance, le dialogue et la complémentarité, affirmant que « nous avons perçu chez nos frères algériens une ferme volonté d’œuvrer ensemble pour la sécurité de notre continent. C’est dans cette convergence que réside notre force commune ». Il a également fait savoir que le Rwanda attachait une grande importance à la coopération Sud-Sud, et voyait en l’Algérie un partenaire stratégique dans la construction d’une architecture africaine de sécurité inclusive et indépendante.

Il convient de noter qu’au-delà des discours officiels et des protocoles, cette visite vient consacrer une volonté politique forte d’œuvrer à une Afrique plus souveraine, plus solidaire et plus sûre. En faisant le choix du dialogue stratégique et du partenariat militaire, l’Algérie et le Rwanda rappellent que la paix sur le continent passe aussi par l’unité des armées africaines et la défense des intérêts africains par les Africains eux-mêmes. Dans un contexte mondial instable, marqué par la résurgence de conflits régionaux et la redéfinition des alliances, cette rencontre ouvre des perspectives nouvelles pour une diplomatie de défense ambitieuse, centrée sur la stabilité, la prévention et la coopération mutuellement bénéfique.

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