Mascara : le camp de "Sidi M'barek", témoin des atrocités infligées par la France coloniale aux habitants des zones rurales

MASCARA - Le camp de "Sidi M'barek", dans la wilaya de Mascara, édifié par les forces d'occupation françaises durant la glorieuse Guerre de libération nationale, révèle à ce jour les horreurs et les atrocités commis par la France coloniale à l'encontre des habitants des zones rurales de la région. Selon la direction des Moudjahidine et des Ayants-droit, ce camp de sinistre mémoire, situé près du village de Sidi M'barek, dans la commune de Aouf, a été construit en 1958 par l'armée coloniale française. L'objectif du colonisateur français était de déporter les habitants des douars environnants afin de les isoler du Front de libération nationale (FLN) et d'empêcher tout soutien à ce dernier. "Les autorités coloniales ont regroupé les habitants des zones rurales dans ce camp, où les conditions de vie étaient déplorables, sans aucun respect des normes sanitaires ou humanitaires", a indiqué la même source, ajoutant que cette situation a conduit à la mort de femmes, d'enfants et de personnes âgées, en raison de la propagation d'épidémies et du manque de nourriture. Surnommé "le site de la mort", ce camp était le théâtre d'actes barbares, notamment lors des interrogatoires, les forces coloniales françaises ne manquant pas d'imagination lorsqu'il s'agit de torturer des Algériens démunis, a fait savoir la même source, rappelant que les habitants des zones rurales environnantes ont été contraints de rester dans ce camp pendant quatre ans, jusqu'à l'Indépendance de l'Algérie. Néanmoins, les tentatives de l'armée d'occupation française pour isoler la population de la Révolution ont échoué et les opérations des Katibates de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN) dans la région se sont poursuivies jusqu'à la victoire finale. Ce camp illustre la peur de l'armée coloniale française du lien solide entre les habitants des zones rurales et les Moudjahidine de l'ALN, alimenté par un soutien continu et sans faille des populations locales, a-t-on souligné. La direction des Moudjahidine et des Ayants-droit a fait observer, par ailleurs, que bien que les structures du camp de "Sidi M'barek" aient disparu, son souvenir demeure encore vif dans la mémoire des anciens détenus et des Moudjahidine, dont beaucoup souffrent encore aujourd'hui des séquelles des sévices subies lors de leur détention prolongée dans ce lieu.         -- Les camps : un autre visage de la répression coloniale --   Lahcen Djaker, enseignant d'histoire moderne et contemporaine à l'Université Mustapha Stambouli de Mascara, a, dans une déclaration à l'APS, relevé que l'objectif des camps installés par le colonisateur français, durant la Guerre de libération, était de "réprimer les habitants des zones rurales et de couper le soutien matériel et moral destiné à la lutte pour l'Indépendance". Il a expliqué que cette méthode n'était pas nouvelle et avait déjà été employée par l'armée française, en 1845, lors de la résistance populaire, pour à la fois regrouper et isoler les populations. "Entre 1955 et 1961, pas moins de 2.600 camps ont été recensés à l'échelle nationale, déportant plus de 2 millions de personnes, principalement des habitants des zones rurales, dans le but d'isoler l'ALN de son soutien stratégique, qui est le peuple, et d'affaiblir la Révolution", a-t-il fait observer. Djaker a souligné que ces camps, appelés "zones sécurisées" par le colonisateur français, permettaient une surveillance rigoureuse de toute tentative de rapprochement ou contact entre l'ALN et la population. Cela s'accompagnait de déplacements forcés, de destructions de villages et de la concentration des populations dans de vastes "prisons à ciel ouvert". A travers ses recherches, Lahcen Djaker a mis en lumière, grâce à des témoignages d'anciens détenus, que de nombreux jeunes et personnes âgées incarcérés dans le camp de "Sidi M'barek" ont été contraints de travailler pour les colons et de participer à la construction d'autres camps dans l'Ouest du pays. "Malgré la création de ces camps, la Guerre de libération nationale a continué de progresser dans les régions rurales des zones 4 et 6 de la wilaya V historique. Des batailles et embuscades, comme celle de Djebel Stamboul en août 1958, ont infligé de lourdes pertes aux forces coloniales dans la région d'El-Guetna", a-t-il souligné. Djaker a, en outre, appelé à la réalisation d'un documentaire sur l'histoire de ce camp, en collaboration avec des spécialistes et des Moudjahidine, ainsi qu'à approfondir les recherches pour mettre à nu la politique répressive de la France coloniale dans la région.

Juin 7, 2025 - 19:02
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Mascara : le camp de "Sidi M'barek", témoin des atrocités infligées par la France coloniale aux habitants des zones rurales

MASCARA - Le camp de "Sidi M'barek", dans la wilaya de Mascara, édifié par les forces d'occupation françaises durant la glorieuse Guerre de libération nationale, révèle à ce jour les horreurs et les atrocités commis par la France coloniale à l'encontre des habitants des zones rurales de la région.

Selon la direction des Moudjahidine et des Ayants-droit, ce camp de sinistre mémoire, situé près du village de Sidi M'barek, dans la commune de Aouf, a été construit en 1958 par l'armée coloniale française.

L'objectif du colonisateur français était de déporter les habitants des douars environnants afin de les isoler du Front de libération nationale (FLN) et d'empêcher tout soutien à ce dernier.

"Les autorités coloniales ont regroupé les habitants des zones rurales dans ce camp, où les conditions de vie étaient déplorables, sans aucun respect des normes sanitaires ou humanitaires", a indiqué la même source, ajoutant que cette situation a conduit à la mort de femmes, d'enfants et de personnes âgées, en raison de la propagation d'épidémies et du manque de nourriture.

Surnommé "le site de la mort", ce camp était le théâtre d'actes barbares, notamment lors des interrogatoires, les forces coloniales françaises ne manquant pas d'imagination lorsqu'il s'agit de torturer des Algériens démunis, a fait savoir la même source, rappelant que les habitants des zones rurales environnantes ont été contraints de rester dans ce camp pendant quatre ans, jusqu'à l'Indépendance de l'Algérie.

Néanmoins, les tentatives de l'armée d'occupation française pour isoler la population de la Révolution ont échoué et les opérations des Katibates de la glorieuse Armée de libération nationale (ALN) dans la région se sont poursuivies jusqu'à la victoire finale.

Ce camp illustre la peur de l'armée coloniale française du lien solide entre les habitants des zones rurales et les Moudjahidine de l'ALN, alimenté par un soutien continu et sans faille des populations locales, a-t-on souligné.

La direction des Moudjahidine et des Ayants-droit a fait observer, par ailleurs, que bien que les structures du camp de "Sidi M'barek" aient disparu, son souvenir demeure encore vif dans la mémoire des anciens détenus et des Moudjahidine, dont beaucoup souffrent encore aujourd'hui des séquelles des sévices subies lors de leur détention prolongée dans ce lieu.

 

      -- Les camps : un autre visage de la répression coloniale --

 

Lahcen Djaker, enseignant d'histoire moderne et contemporaine à l'Université Mustapha Stambouli de Mascara, a, dans une déclaration à l'APS, relevé que l'objectif des camps installés par le colonisateur français, durant la Guerre de libération, était de "réprimer les habitants des zones rurales et de couper le soutien matériel et moral destiné à la lutte pour l'Indépendance".

Il a expliqué que cette méthode n'était pas nouvelle et avait déjà été employée par l'armée française, en 1845, lors de la résistance populaire, pour à la fois regrouper et isoler les populations.

"Entre 1955 et 1961, pas moins de 2.600 camps ont été recensés à l'échelle nationale, déportant plus de 2 millions de personnes, principalement des habitants des zones rurales, dans le but d'isoler l'ALN de son soutien stratégique, qui est le peuple, et d'affaiblir la Révolution", a-t-il fait observer.

Djaker a souligné que ces camps, appelés "zones sécurisées" par le colonisateur français, permettaient une surveillance rigoureuse de toute tentative de rapprochement ou contact entre l'ALN et la population. Cela s'accompagnait de déplacements forcés, de destructions de villages et de la concentration des populations dans de vastes "prisons à ciel ouvert".

A travers ses recherches, Lahcen Djaker a mis en lumière, grâce à des témoignages d'anciens détenus, que de nombreux jeunes et personnes âgées incarcérés dans le camp de "Sidi M'barek" ont été contraints de travailler pour les colons et de participer à la construction d'autres camps dans l'Ouest du pays.

"Malgré la création de ces camps, la Guerre de libération nationale a continué de progresser dans les régions rurales des zones 4 et 6 de la wilaya V historique. Des batailles et embuscades, comme celle de Djebel Stamboul en août 1958, ont infligé de lourdes pertes aux forces coloniales dans la région d'El-Guetna", a-t-il souligné.

Djaker a, en outre, appelé à la réalisation d'un documentaire sur l'histoire de ce camp, en collaboration avec des spécialistes et des Moudjahidine, ainsi qu'à approfondir les recherches pour mettre à nu la politique répressive de la France coloniale dans la région.