Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) : Une pathologie des yeux invalidante   

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et la rétinopathie diabétique sont parmi les pathologies qui entraînent la cécité, ce qui requiert leur prise en charge précoce. C’est ce qu’ont affirmé les professeurs Soraya Mouaki Benani, chef de service d’ophtalmologie au CHU Mustapha-Bacha, et Djabour Mustapha, chef de service ophtalmologie au CHU de Bab El Oued, à l’occasion de la Journée mondiale de la vue.

La diminution de la vue est le troisième handicap humain après l’anémie et la perte de l’audition. C’est ce qu’ont tenu à expliquer les deux éminents professeurs intervenant lors de la nouvelle session média training des laboratoires Roche Algérie, au profit des journalistes. « La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la principale cause de malvoyance chez les personnes âgées. C’est une maladie chronique de l’œil, qui atteint la zone centrale de la rétine et évolue à partir de l’âge de 50 ans, fréquente chez les femmes », a fait savoir le Pr Mouaki Benani, soulignant que l’âge, le tabagisme, la prédisposition génétique, l’obésité et l’hygiène de vie sont les principaux facteurs de risque pouvant entraîner cette pathologie.

«La DMLA atteint la région centrale de la rétine (la macula) qui est responsable de la vision fine, grâce à laquelle nous pouvons lire, écrire, coudre, reconnaître un visage, etc. Elle peut donc provoquer la perte de la vision centrale», a-t-elle expliqué. Précisant qu’il existe deux stades : la maculopathie liée à l’âge (MLA) et la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) atrophique ou exsudative).

Parmi les premiers symptômes de la DMLA, la spécialiste cite, principalement, la déformation des images, l’ondulation des lignes droites, la baisse de l’acuité visuelle et la gêne de vision nocturne.

Pr Mouaki Benani tient à préciser que la DMLA se manifeste sous deux formes, sèche (atrophique) et humide (exsudative), rappelant que seule la forme humide de la DMLA bénéficie aujourd’hui d’un traitement (injection d’anti-VEGF) permettant de stopper la progression de la maladie dans 95% des cas. Les patients atteints de la forme sèche ne bénéficient malheureusement d’aucun traitement pour le moment. Mais sur cette dernière, la recherche avance.

Pour la prévention de la DMLA, Pr Mouaki insiste sur une bonne alimentation riche en vitamines E, C et Omega 3, telles que les épinards, les poivrons, les noix, les amandes et la sardine.

De son côté, le professeur Djabour Mustapha, chef de service ophtalmologie au CHU de Bab El Oued, a relevé l’impact sociétal et le coût économique de la prise en charge de ces deux pathologies visuelles entraînant «une dépendance vis-à-vis d’autrui, une baisse de la productivité au travail et un mal-être mental».

Selon lui, ces deux pathologies touchent des régions très importantes de l’œil, à savoir la macula qui représente la région de vision par excellence. « Quand cette région est touchée, elle s’accompagne d’une baisse de la vision. S’il y a augmentation, donc il y a un vieillissement de la population dans le monde », a-t-il indiqué.

En Algérie, estime le spécialiste, la population est jeune, et vu l’amélioration des conditions socio-économiques et l’amélioration de la qualité des soins, on s’attend à ce qu’il y ait plus de vieux à traiter, à l’avenir. Concernant la rétinopathie diabétique, elle est reliée essentiellement à l’augmentation du taux de diabète.

En guise de prévention, il a conseillé d’effectuer «régulièrement des examens ophtalmologiques», tout en « rééquilibrant le diabète », assurant que « les pouvoirs publics ont mis à la disposition des malades des traitements modernes » préconisés pour cette pathologie. Il a fait également part, à cet égard, de «la disponibilité des moyens de diagnostic et de la qualité de la formation continue ».

Il préconise d’aller vers la sensibilisation notamment les personnes non atteintes du diabète afin de modérer leur consommation de sucre et éviter d’être diabétique et aussi la vernaculaire diabétique. La sensibilisation peut être faite, selon lui, dans les écoles, les mosquées et à travers les médias.

Le Pr Djabour suggère aussi de mettre en place des médecins référents dans les établissements de santé de proximité, qui auront le rôle de conseiller leurs malades, surtout les diabétiques, de ne pas négliger le contrôle chez l’ophtalmologue, en leur expliquant les complications dont ils peuvent faire objet avec le temps.   

The post Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) : Une pathologie des yeux invalidante    appeared first on Le Jeune Indépendant.