Effondrement d’un immeuble à Béchar: Une enquête pour déterminer les responsables du drame

Une délégation du ministère de l’Habitat s’est rendue, ce samedi, dans la wilaya de Béchar, sur instruction du ministre de l’Habitat, Mohamed Tarek Belaribi, suite au tragique effondrement d’un immeuble de quatre étages survenu, vendredi soir, dans la cité des 770 logements dans la commune de Lahmar. Une enquête a été immédiatement ouverte pour déterminer les causes exactes de cet incident dramatique et désigner les responsables directes.

La délégation, dirigée par Mohamed Mardjani, directeur général du logement, a inspecté, hier, le lieu du sinistre, accompagné du wali de Béchar, et d’un expert du contrôle technique des constructions (CTC). Ce groupe a pour mission d’évaluer les dommages, d’enquêter sur les circonstances de l’accident et de suivre les mesures nécessaires pour soutenir les victimes.

« Selon les premières informations recueillies, des indices suggèrent que des commerçants ont effectué des aménagements et des transformations au sein de leurs locaux, ce qui pourrait être à l’origine de cet incident », a déclaré M. Mardjani,  ajoutant  qu’il est «  important de préciser que ces éléments ne constituent que des données préliminaires. Nous attendons la conclusion de l’enquête pour établir les causes exactes de ce sinistre. »

Le responsable a, également, souligné qu’« en attendant, nous tenons à rassurer les habitants des maisons adjacentes que les experts du CTC procéderont à un contrôle approfondi de tous les immeubles afin de garantir leur sécurité, conformément à la feuille de route établie par le ministre ».

Des experts en habitat ont par ailleurs indiqué que selon les premières constations, les logements ont  été construits sur de faibles fondations et avec des matériaux de mauvaise qualité notamment le bêton.

Il convient de noter que dès les premières heures après l’effondrement de l’immeuble, le ministre de l’Habitat a convoqué une réunion d’urgence en contactant le wali de Béchar, Mohamed Saïd Benkamou, pour faire le point sur la situation et s’assurer de la sécurité des résidants de l’immeuble.

Lors de cette réunion, il a été rapporté que des fissures avaient été signalées dans l’immeuble avant l’effondrement. Cette alerte rapide a permis aux services du (CTC) d’intervenir à temps. Grâce à cette réactivité, 32 familles ont pu être évacuées en toute sécurité, évitant ainsi des pertes humaines tragiques.

Les autorités ont rapidement sécurisé le site de l’effondrement. La Protection civile a mis en place un cordon de sécurité pour protéger les riverains et faciliter le travail des équipes d’intervention. Il est important de souligner qu’aucune victime n’est à déplorer parmi les seize habitants présents dans l’immeuble au moment de l’accident, apportant un certain soulagement à la communauté choquée par les images terribles de l’effondrement de cet immeuble.

Face à cette tragédie, le ministre Belaribi a également ordonné la création d’une commission technique spécialisée, composée d’experts du CTC ainsi que d’autres responsables. Cette commission aura pour tâche de mener une inspection approfondie non seulement de l’immeuble effondré, mais aussi des structures adjacentes, afin de déterminer les causes de cet incident. L’objectif étant d’identifier les éventuelles défaillances dans la conception des travaux qui auraient pu contribuer à l’effondrement.

Le ministre a également souligné la nécessité d’assurer la transparence de l’enquête. Il a donné des instructions claires pour que des plaintes soient déposées contre « X » auprès des autorités compétentes dès que l’expertise de l’Autorité nationale de contrôle technique des travaux sera finalisée. Cette démarche vise à établir des responsabilités et s’assurer que les éventuels manquements soient sanctionnés.

Construit entre 2013 et 2016, l’immeuble soulève de nombreuses interrogations quant à la qualité des matériaux utilisés et au respect des normes de sécurité en vigueur. Cette situation met en lumière les enjeux liés à la construction urbaine dans la région, où le développement rapide doit être accompagné de contrôles rigoureux pour éviter de telles tragédies.

Par ailleurs, pour apaiser les préoccupations des habitants, le wali de Béchar a promis que les locataires sinistrés seront relogés dans de nouveaux logements situés dans la zone urbaine de Tighaliine, au nord-est de Béchar. Cette mesure vise à rassurer les familles touchées et à leur offrir un environnement plus sécurisé.

En parallèle, une campagne de sensibilisation a été lancée pour encourager la population à signaler toute anomalie dans leurs bâtiments. L’objectif étant d’améliorer la sécurité des constructions urbaines et de prévenir d’éventuels incidents similaires à l’avenir.

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