Impôts
Ces dernières années en Europe, les grandes thématiques faisant et défaisant les plus importants scrutins sont très souvent lié à la sécurité et à l’immigration. L’Allemagne notamment voit les débats sur ces sujets s’intensifier, alors que sa chancelière durant plus de quinze ans a été à l’origine de l’énorme arrivé de migrants en Europe après […]
Ces dernières années en Europe, les grandes thématiques faisant et défaisant les plus importants scrutins sont très souvent lié à la sécurité et à l’immigration. L’Allemagne notamment voit les débats sur ces sujets s’intensifier, alors que sa chancelière durant plus de quinze ans a été à l’origine de l’énorme arrivé de migrants en Europe après qu’elle a décidé en 2015 d’ouvrir inconditionnellement les frontières de son pays. En quatre ans, son pays avait ainsi attiré plus d’un million et demi de migrants, au grand déplaisir de ses pays voisins qui subissaient les conséquences de la politique unilatérale d’Angela Merkel. Le peuple allemand, d’abord massivement partisan de l’ouverture de ses frontières, a fini par ne plus pouvoir ignorer les conséquences que cela a eu sur sa qualité de vie, finissant même par se tourner vers un nouveau parti anti-immigration. Or, aujourd’hui, peu de temps après une grosse victoire de l’AfD (Alternative pour l’Allemagne), le chancelier allemand commence à se préparer pour les élections législatives de l’année prochaine. Pour ce faire, il espère booster sa popularité catastrophique en tablant sur des allègements fiscaux pour presque tout. Sa stratégie consisterait à réduire les impôts des 95 % de contribuables aux revenus moyens, tout en augmentant ceux des 1 % des gros revenus «pour les responsabiliser davantage». Les revenus générés par la taxation des riches devant financer les allègements fiscaux promis aux 95 % de revenus moyens. Cette réforme fiscale est au cœur du concept que les stratèges du parti d’Olaf Scholz ont intitulé : «Nous luttons pour l’avenir de l’Allemagne : faire redémarrer l’économie, sécuriser les emplois, alléger l’impôt de ceux qui travaillent». Le SPD fait donc de l’économie et de la réforme fiscale le thème central de sa campagne pour la course à la chancellerie de l’automne prochain. Un pari risqué, estiment les analystes, au vu du maigre bilan de la coalition tripartite (SPD/Verts/Libéraux) qui gouverne depuis presque quatre ans. D’autant que les sondages indiquent qu’une majorité d’Allemands fait davantage confiance dans ce domaine à Friedrich Merz, chef des chrétiens-démocrates CDU et candidat officiel du camp conservateur pour la chancellerie. Friedrich Merz s’est empressé de vilipender ce projet qu’il juge «choquant» et qui, à ses yeux, pénaliserait encore davantage ceux qui travaillent dur. «Je n’ai rien contre, commentait Friedrich Merz, mais si cela signifie aussi que le SPD veut encore davantage imposer les’’meilleurs revenus’’, alors notre réponse est claire et nette : non ! Cela représenterait une charge pour les PME et elles n’en ont pas besoin en ce moment». Grand perdant aux européennes du mois de juin ainsi qu’aux trois élections régionales de septembre dans l’est de l’Allemagne, arrivant même au coude à coude ou derrière l’AfD, le SPD tente ainsi de refaire surface et de ramener au bercail ses électeurs traditionnels qui lui ont préféré d’autres partis. Olaf Scholz, dont la cote de popularité est au plus bas, ne cache pourtant pas qu’il a bien l’intention de se représenter pour un nouveau mandat l’an prochain. Ni les critiques qui pleuvent depuis des mois sur son style et ses compétences, ni les réticences au sein même de son propre parti ne semblent pouvoir freiner sa détermination. Un tiers seulement des adhérents du SPD souhaitent qu’il rempile pour quatre ans. Nombreux sont ceux en Allemagne qui lui préfèrent le très populaire ministre social-démocrate de la Défense, Boris Pistorius. Il faudra attendre le congrès du parti en juin prochain pour que celui qui défendra les couleurs du parti soit officiellement nommé. Reste à voir, toutefois, si cette stratégie sera payante, surtout lorsque l’on se doute bien que l’Afd fera son possible pour mener les discussions durant la campagne sur les questions régaliennes plutôt que fiscales. Les Allemands, au final, décideront eux de l’orientations des débats, grâce notamment aux sondages, et choisiront quelle thématique sera la plus vitale pour le prochain gouvernement, surtout qu’ils n’ont pas oublié les anciennes promesses électorales non tenues d’Olaf Scholz en matière d’impôts.
Quelle est votre réaction ?