Israël attaqué à l’intérieur de la zone de séparation
Le fait important à relever, car il est déterminant pour la suite de la guerre à Ghaza, c’est bien sûr la reprise des opérations par la résistance palestinienne, que l’on croyait sinon finie du moins à ce point affaiblie qu’elle préfère réserver ce qui lui reste de forces à ce qui pourrait être de sa […]

Le fait important à relever, car il est déterminant pour la suite de la guerre à Ghaza, c’est bien sûr la reprise des opérations par la résistance palestinienne, que l’on croyait sinon finie du moins à ce point affaiblie qu’elle préfère réserver ce qui lui reste de forces à ce qui pourrait être de sa part le baroud d’honneur. Elle s’est manifestée par deux fois depuis samedi, une première fois à l’est de la ville de Ghaza, à Toufah plus précisément ; ensuite au nord, à Beit Hanoun, faisant subir à l’occupant israélien des pertes tant en soldats qu’en matériel. A Toufah, elle s’est attaquée à une unité de génie israélien, usant contre ses blindés le désormais fameux lance-roquette al Yacine. Ce dernier est une arme qui ne peut servir que dans la courte distance, ce que les commentateurs arabes appellent par exagération la distance zéro, mais qui en fait est moins de 130 mètres, la portée maximale d’al Yacine. A Beit Hanoun, elle s’est en est prise à un groupe de soldats, dont des soldates, tuant à tout le moins l’un d’eux, un officier, et en blessant plusieurs autres, cinq selon des sources israéliennes. Mais cette opération ne s’est pas arrêtée là, puisqu’une force de renfort est elle-même passée sur une charge explosive apprêtée à cet effet par Al Kassam.
Une opération qui en vaut deux par conséquent. Le plus remarquable dans cette reprise, survenant après plusieurs semaines d’inaction, n’est pas seulement dans le fait qu’elle témoigne de ce que la résistance en réalité n’est ni morte ni finie, mais dans ceci que ces opérations se sont déroulées dans la zone de séparation établie ces dernières semaines par l’armée israélienne à l’est, au nord et au sud de Ghaza, une zone s’étendant sur pas moins de 30% de la superficie de Ghaza. La moindre des choses pour une zone de séparation, c’est d’être une zone de sécurité complète ou quasiment. Les militaires qui s’y trouvent devraient pouvoir la parcourir sans protection particulière, hors de leurs blindés par exemple, et sans risquer pour cela de tomber dans une embuscade. Les stratèges israéliens l’ont conçue de manière à rendre impossible une invasion de même nature que celle du 7 octobre 2023. Mais là n’est pas sa seule utilité. Elle en a une deuxième, en effet, qui est qu’elle dispense les unités d’infanterie d’avoir à se déplacer dans la profondeur de Ghaza, dans le but non seulement de limiter les pertes mais de les réduire à zéro. Avec ce nouveau dispositif, l’armée israélienne s’est en quelque sorte retirée de Gahza mais tout en y demeurant cependant. A l’endroit précis de Beit Hanoun où a lieu l’attaque de samedi, il y avait un tunnel, que l’armée israélienne avait pris soin d’inspecter minutieusement. N’ayant rien trouvé de suspect, elle en a conclu qu’il était sans danger pour elle. Il se trouve que c’est par ce même tunnel que les combattants d’Al Kassam ont surgi, comme de nulle part, pour mener leur attaque. Israël a cru enserrer Ghaza dans une large ceinture vidée de tout, tenant par ce biais loin tout ce qui représente un danger pour lui. Les opérations menées contre lui ce samedi à l’intérieur même de la zone de sécurité sont la preuve qu’une fois de plus il s’est trompé sur Ghaza. Une première fois à la veille du 7 octobre, en pensant qu’il n’avait plus rien à craindre du Hamas, et maintenant, en croyant être à l’abri derrière une zone entièrement contrôlée par lui.