JO – Charte olympique et reniement  : Merci Rajub de nous rappeler que nous sommes plus palestiniens que les … Palestiniens

Le COP, par la voix de son 1er responsable, a fait plus que surprendre par une déclaration invraisemblable dans un contexte géopolitique des plus chauds alors que les massacres à grande échelle commis par la soldatesque de Tsahal dépassent toutes les lignes rouges : « on demande à nos athlètes d’adhérer à la charte olympique et de ne pas se retirer face aux Israéliens lors des Jeux olympiques de Paris, pour éviter les sanctions du Comité international olympique (CIO). Clair, net et précis

« La Palestine ne donnera pas de consigne de retrait face aux Israéliens… » Quels sens  donner à la déroutante et inattendue sortie médiatique de Jibril Rajub, président en exercice du Comité olympique palestinien au moment, ou précisément la veille, le judoka algérien Driss Messaoud, potentiel médaillable, arrivé à Paris la tête pleine d’ambitions, allait jouer tout son avenir sur un rien, un non : accepter ou refuser (la question, de principe, ne se posait pas pour lui car tranchée bien avant le départ d’Alger) de combattre, pour son entrée en lice, contre un athlète de l’entité sioniste ? Driss, sans se poser de questions, était déjà, dans la tête, hors course dès lors que le tirage au sort avait mis justement, comble de malchance, sur sa route, un adversaire israélien.

En dépit d’un « sauvetage » de dernière minute nommé « surpoids », il s’en sort avec un retrait de la liste des engagés comme le veut le règlement mais pour autant avoir la certitude d’échapper à la sanction suprême (10 années de suspension de toutes les compétitions internationales) tant que l’enquête ouverte par la Fédération internationale de judo n’a pas encore statué ( on en saura un peu plus après les JO mais il faut s’attendre au pire) sur la suite à donner à son retrait du tableau des compétitions qui fait encore débat.

Rien d’étonnant dans le geste de l’athlète algérien qui s’inscrit dans la logique de ses prédécesseurs arabes, notamment Algériens, à l’exemple d’un autre judoka DZ, Fethi Nourine, qui a vu son parcours s’arrêter net en 2021 (JO Tokyo 2020 reportés) car banni des tatamis pour dix ans.  Attendu au tournant après ces précédents par cette même FIJ, l’Algérien a-t-il opté pour ce subterfuge de « surpoids » pour sortir des Jeux sans gros dégâts même si la cause semble entendue ? Pas surprenant que notre jeune athlète, sorti à peine de l’adolescence (22 ans) ait choisi cette extrême de « refuser le combat » au vu de l’insupportable pression qui pesait sur ses frêles épaules mais convaincu, au-delà des conséquences, à devoir assumer. Convaincu que la solidarité avec la cause palestinienne, de l’Algérie qui ne reconnaît pas l’État hébreu « ne se marchande pas ».

Mais que vaut cette position courageuse face à celle, officielle, de l’Etat palestinien représenté par le président du COP qui opte pour une démarche (pourquoi ?) diamétralement en opposition quand il appelle (Driss et tous les autres, par le passé et à l’avenir, devraient apprécier) ses athlètes, qui courent le risque de devoir retrouver sur leur chemin un israélien dans le cadre du présent tournoi olympique, à « suivre les principes du CIO. » Une précision de taille qui risque d’enfoncer un peu plus Driss Messaoud et bien sûr tous ceux qui seraient tentés de l’imiter.

Dur, n’est-ce pas Mr Rajub, de se montrer plus Palestinien que les Palestiniens. Ça laisse plutôt pantois comme message (leçon ?), non ? Nos représentants, convictions obligent, assument pleinement en attendant. Et si Rajub venait d’ouvrir une brèche dans ce qui s’apparente à une normalisation « décomplexée », le terme étant à la mode ? Faut jurer de rien !  

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