La guerre dans la guerre menée par Israël contre l’UNRWA
Depuis le 7 octobre 2023, Israël aura tout fait pour anéantir la résistance palestinienne, coupable à ses yeux de lui avoir infligé la plus grande défaite militaire de son existence, mais sans y parvenir pour autant, alors que la guerre est maintenant entrée dans son dixième mois. Il a tué des dizaines de milliers de […]
Depuis le 7 octobre 2023, Israël aura tout fait pour anéantir la résistance palestinienne, coupable à ses yeux de lui avoir infligé la plus grande défaite militaire de son existence, mais sans y parvenir pour autant, alors que la guerre est maintenant entrée dans son dixième mois. Il a tué des dizaines de milliers de civils, fait incomparablement plus de blessés, réduit presque tout Ghaza à des ruines, recouru à la famine, l’arme par excellence des génocidaires ; le tout sans avoir réalisé un seul des objectifs qu’il s’est fixés. Pire encore pour lui : sans même avoir réussi à se débarrasser du spectre de la défaite, qui plane encore sur lui. Du point de vue de son gouvernement tout au moins, la guerre est perdue si un accord est passé avec le Hamas, aux termes duquel une trêve est décrétée, occasion unique de procéder à un échange de prisonniers. Pourtant il ne lui reste que ce chemin à prendre, chacun voyant bien qu’une victoire complète, comme celle que continue de lui promettre Benyamin Netanyahou, est hors de sa portée, du moins à un horizon rapproché. Israël n’est plus ce qu’il était. Sa réputation est irrémédiablement entachée. Cela fait des mois qu’il ne reçoit plus de visites de responsables étrangers, sinon des officiels américains, qui viennent faire pression sur lui en vue d’un accord, dont il est vrai ils ont dans le court davantage besoin que lui, leur présidentielle arrivant à grands pas. Israël n’a pas perdu que sa réputation, il a perdu contre l’ONU également, en même temps que contre l’UNRWA, l’office onusien voué au secours de plusieurs millions de Palestiniens, lequel a vu le jour en même temps que lui, et dont l’existence seule est la preuve qu’il tient la sienne d’une injustice commise à leur encontre. Si les Palestiniens sont considérés des réfugiés par la communauté internationale, c’est qu’ils ont été chassés de leur terre. Israël a profité de cette guerre pour en finir une fois pour toutes avec l’UNRWA, et par là même avec le statut de réfugiés accordé aux Palestiniens. C’est à une véritable guerre dans la guerre qu’il s’est livré pour atteindre cet objectif. On estime à près de 200 les membres de l’UNRWA qu’il a tués depuis le début de la guerre. Il a mené des frappes aériennes contre ses bâtiments partout dans Ghaza. Il l’a accusé d’abriter dans ses rangs des éléments du Hamas qui auraient pris part à l’attaque du 7 octobre, sans apporter à ce jour de véritables preuves à l’appui de ses dires. En revanche, il a réussi pendant un temps à faire en sorte que 16 des pays donateurs suspendent leurs versements. Pendant un temps seulement toutefois, vu que 14 de ces pays, des Occidentaux, ont rétabli leurs liens avec l’office onusien, comme vient de l’indiquer Philippe Lazzarini, son commissaire général, lors d’une conférence de presse tenue à l’issue de la dernière réunion des pays donateurs. Seuls deux pays n’ont pas repris leur financement, qui comme par hasard sont les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, les plus grands alliés d’Israël. Et encore, leur intention est de les reprendre dans les meilleurs délais. Ainsi donc, Israël a perdu également sa guerre contre l’UNRWA, dont le monde par la bouche d’Antonio Gueterres vient de réaffirmer la nécessité absolue. M. H.
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