L’explosion simultanée des milliers de bipeurs du Hezbollah

L’attaque menée par Israël contre le système de communication interne au Hezbollah était sans doute conçue à l’origine pour se solder par un bien lourd bilan que celui qui s’est réellement produit mardi dans l’après-midi sur une large portion du territoire libanais, lorsque des centaines de bipeurs ont explosé quasi simultanément, causant ce faisant la […]

Sep 23, 2024 - 16:20
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L’explosion simultanée des milliers de bipeurs  du Hezbollah

L’attaque menée par Israël contre le système de communication interne au Hezbollah était sans doute conçue à l’origine pour se solder par un bien lourd bilan que celui qui s’est réellement produit mardi dans l’après-midi sur une large portion du territoire libanais, lorsque des centaines de bipeurs ont explosé quasi simultanément, causant ce faisant la mort d’une dizaine de personnes dont celle d’une fillette et près de 3 000 blessés. Une attaque massive donc, dont on avait des raisons de penser qu’elle était le prélude à cette même offensive d’envergure que les dirigeants israéliens promettaient ces derniers jours au sud du Liban, pour permettre le retour des colons dans leurs établissements. Pour l’heure, d’ailleurs, on ne sait toujours pas si c’est effectivement le cas, ou si d’autres considérations ont présidé à une agression spectaculaire à bien des égards, et qui reste enveloppée de mystère. La grande question qui se pose est de savoir par quel procédé les appareils ont explosé : est-ce parce que des explosifs en petite quantité y étaient déposés au cours de leur fabrication, ou sinon, à une étape ou à une autre de leur transport.

On sait que leur fabricant est une société hongroise, qui les a produits sous licence d’une marque taïwanaise, dont le principal dirigeant s’est empressé de décliner toute responsabilité dans l’affaire. Si les bipeurs avaient été piégés, ç’aurait été quelque part en Europe, vraisemblablement en Hongrie. Il faut d’autant plus le dire que les premières informations désignaient l’Iran comme le pays de provenance. Cet appareil de communication, appelé aussi le pager, l’ancêtre du téléphone portable, a constitué une alternative provisoire pour le Hezbollah, qui a perdu beaucoup des siens, le dernier à tomber n’étant autre que Fouad Chokr, son principal dirigeant militaire, en raison des capacités israéliennes dans l’informatique. Il y a quelques mois, Hassan Nasrallah disait du téléphone portable, dont il conseillait l’abandon à ses troupes, qu’il était plus dangereux qu’un espion israélien en chair et en os. Il est prévu qu’il prenne la parole ce jeudi, ce qui prouve qu’il ne fait pas partie des victimes. Comme l’attaque est survenue quelques heures après qu’il a été question d’une tentative d’assassinat d’un ancien chef des services secrets israéliens déjouée par Israël, l’idée a circulé qu’elle était que la réponse logique. Mais quoi qu’il en soit, l’explosion des bipeurs commandée à distance, on ne sait d’ailleurs comment, n’est pas de nature à détendre l’atmosphère, ce que souhaiteraient Américains, mais à l’envenimer plus qu’elle ne l’est déjà. Avant même qu’elle n’intervienne, le plus probable était déjà qu’effectivement Israël allait lancer une opération à l’intérieur du Liban, la pression des déplacés du nord, estimés à une soixantaine de milliers d’individus, très désireux de retourner à leurs établissements, ne pouvant plus être supportée par ses dirigeants. L’étrange ici, c’est qu’il en existe aussi des déplacés du sud, mais qui eux, en comparaison des premiers en tout cas, semblent bien silencieux, comme s’ils avaient abandonné pour ce qui les concerne toute idée de retour, du moins dans l’immédiat. Ce serait pourtant à eux de revenir en premier, s’il était vrai que la guerre à Ghaza était en train de se terminer.

 

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