Lutte antiacridienne au sud : des drones et aéronefs mobilisés contre les criquets

Le ministre de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, Youcef Cherfa, a affirmé, samedi à Alger, que la situation relative aux essaims de criquets récemment apparus dans certaines zones frontalières du sud du pays n’était « pas inquiétante » et était « maîtrisée ».

Intervenant en marge d’une cérémonie célébrant la Journée mondiale de l’eau, organisée au Palais des expositions, M. Cherfa a déclaré à l’APS que « concernant l’évolution de la lutte antiacridienne, nous avons constaté quelques apparitions de criquets au niveau de certaines wilayas, il n’y a pas de situation inquiétante actuellement. La situation est maîtrisée ».

Le ministre a précisé qu’un dispositif renforcé de lutte avait été mis en place contre le criquet pèlerin, incluant notamment une lutte aérienne menée par des aéronefs de Tassili Airlines et du ministère de la Défense nationale, ainsi qu’un dispositif de surveillance par drones.

« Nous avons déployé un parc de drones qui assure actuellement la surveillance. Nous avons également mobilisé plus de 1,2 million de litres de pesticides et tous les moyens d’intervention nécessaires », a-t-il indiqué, insistant sur le fait qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter à ce sujet.

Expliquant que le dispositif mis en place visait aussi à intervenir dès l’apparition de tout foyer, le ministre a assuré que « les services concernés restent constamment vigilants, notamment dans les régions d’Illizi, d’Ouargla, ainsi que dans quelques points dans les wilayas d’El Oued et de Biskra ».

Dans le cadre du suivi de lutte contre les criquets, le Gouvernement avait entendu mercredi, lors de sa réunion hebdomadaire, une communication sur la situation de la propagation des criquets dans certaines régions frontalières du sud du pays et les mesures prises pour « mettre en œuvre rapidement et efficacement le dispositif de prévention et de lutte contre ce phénomène », à travers « la mobilisation de tous les secteurs concernés en coopération avec les pays voisins concernés ».

Le 18 mars, l’Institut national de protection des végétaux (INPV) a lancé une alerte concernant une possible invasion de criquets pèlerins en provenance des régions sahariennes de l’extrême-sud.

Le criquet pèlerin pourrait remonter du sud de l’Atlas saharien vers plusieurs wilayas du sud et des hauts plateaux. Ce mouvement est favorisé par de forts vents, a expliqué l’INPV sur sa page Facebook, selon des médias.

L’Institut a invité à « la vigilance et à signaler immédiatement l’apparition des premiers individus acridiens » aux directions régionales compétentes. Il a recommandé aussi de se rapprocher des stations régionales affiliées à l’INPV les plus proches.

Selon l’INPV, les wilayas qui pourraient être touchées sont Biskra, Ouargla, El Oued, Touggourt, El Menia, El Meghaier, Djelfa, Laghouat, Ouled Djellal, Tébessa, Khenchela, Batna, Souk Ahras et M’Sila. La présence de ces insectes pourrait avoir des conséquences sur les cultures agricoles et l’élevage.

Le criquet pèlerin peut causer des dégâts aux cultures et à la végétation. Selon la FAO, « cette espèce mange son propre poids par jour ». La même source explique qu’un essaim d’un kilomètre carré, pouvant contenir jusqu’à 80 millions d’adultes, consomme en une journée l’équivalent de la nourriture de 35.000 personnes.

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