Obstacle

Il y a quelques jours, l’Italie annonçait l’ouverture effective de son nouveau système de tri des migrants arrivant sur son sol, Rome ayant passé un accord avec l’Albanie pour y installer des infrastructures d’accueil des demandeurs d’asile, suivant les pas du Danemark et du Royaume-Uni. Mais tout comme ces deux pays, l’Italie rencontre aujourd’hui des […]

Oct 21, 2024 - 20:58
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Obstacle

Il y a quelques jours, l’Italie annonçait l’ouverture effective de son nouveau système de tri des migrants arrivant sur son sol, Rome ayant passé un accord avec l’Albanie pour y installer des infrastructures d’accueil des demandeurs d’asile, suivant les pas du Danemark et du Royaume-Uni. Mais tout comme ces deux pays, l’Italie rencontre aujourd’hui des difficultés à la dernière étape de son projet. Mais la Cheffe du gouvernement n’est elle aussi pas prête à capituler. Le gouvernement italien alliant la droite et la droite populiste, s’est réuni hier pour adopter un décret visant à contourner l’opposition des tribunaux pour faire appliquer l’accord controversé sur les migrants conclu avec l’Albanie. Meloni a accusé de parti pris politique les juges du tribunal de Rome ayant décidé vendredi que les 12 premiers migrants originaires d’Égypte et du Bangladesh envoyés en Albanie devaient être reconduits en Italie. Un camouflet pour la dirigeante qui entend donner son plan en «exemple» à l’Europe. Le décret visant à contourner cet obstacle juridique sera discuté lors d’un Conseil des ministres. Il devrait inscrire dans la loi la liste de 22 pays considérés comme «sûrs» par le gouvernement, ce qui signifie que Rome pourrait traiter en urgence depuis l’Albanie les demandes d’asile de migrants originaires de ces pays. Alors que le droit européen prime sur le droit national, les juges italiens ont invoqué une décision récente de la Cour européenne de justice stipulant que les États membres ne peuvent désigner comme «sûrs» que des pays entiers, et non certaines régions de ces pays. Or, la liste établie par l’Italie comprend des régions considérées comme non sûres. «Je ne pense pas qu’il revienne aux juges de dire quels pays sont sûrs, mais au gouvernement», a fustigé vendredi Giorgia Meloni. «Je suis désolée qu’alors que toute l’Europe regarde avec intérêt quelque chose que l’Italie est en train de faire, on essaie comme toujours de nous mettre des bâtons dans les roues», a-t-elle ajouté devant des journalistes. L’Italie est en première ligne face aux arrivées de migrants traversant la Méditerranée depuis les côtes nord-africaines. Meloni, élue en 2022, avait promis d’arrêter les débarquements de migrants, d’accélérer les rapatriements et de contraindre ses voisins européens à davantage aider la péninsule. Le gouvernement s’est déjà heurté à la justice lorsqu’il a voulu s’opposer au sauvetage de migrants en mer par des ONG. La tension est montée d’un cran dimanche, quand Meloni a divulgué sur les réseaux sociaux des extraits du courrier d’un juge du parquet à une association de magistrats. Il met en garde contre Meloni, «plus forte et plus dangereuse» que l’ancien Premier ministre Silvio Berlusconi. «Nous devons y remédier», affirme le juge Marco Patarnello dans ce courrier interne, preuve selon Meloni que les juges agissent contre son gouvernement. L’opposition italienne a dénoncé la publication tronquée de cet extrait et souligné que Meloni n’avait pas publié le reste du texte, où le juge ajoute : «Nous ne devons pas faire de l’opposition politique, mais nous devons défendre les tribunaux et le droit des citoyens à une justice indépendante». Toutefois, le peuple italien justement a bien élu largement Meloni pour son programme et notamment pour son volet anti-immigration, mais comme cela est devenu coutumier, l’«État de droit» sert de prétexte aux idéologues de gauche présents dans le système judiciaire pour bloquer des mesures qui sont, par ailleurs, approuvées par une majorité de citoyens.

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