Quand Jeune Afrique joue au maître chanteur !

Dans une tournure inédite des événements politiques et médiatiques, le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte militaire du Burkina Faso, a récemment refusé une demande financière formulée par le groupe médiatique Jeune Afrique, réclamant plusieurs millions de dollars pour redorer l’image du gouvernement burkinabè. Cette demande a été rejetée par le leader burkinabè, qui […]

Mars 25, 2025 - 13:54
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Quand Jeune Afrique joue au maître chanteur !

Dans une tournure inédite des événements politiques et médiatiques, le capitaine Ibrahim Traoré, chef de la junte militaire du Burkina Faso, a récemment refusé une demande financière formulée par le groupe médiatique Jeune Afrique, réclamant plusieurs millions de dollars pour redorer l’image du gouvernement burkinabè.

Cette demande a été rejetée par le leader burkinabè, qui a affirmé qu’il n’avait pas besoin de l’aide de ce média pour promouvoir l’image de son pays. Ce refus, loin de calmer les tensions, a provoqué une réaction violente de la part de Jeune Afrique, qui a réagi en dénigrant l’image du capitaine Traoré et de son gouvernement.

Jeune Afrique a longtemps été accusé de jouer un rôle clé dans la propagation de certains discours politiques et économiques au service d’intérêts spécifiques, notamment français et marocains. Selon plusieurs sources proches du gouvernement burkinabè, Jeune Afrique aurait proposé des services de communication visant à améliorer l’image de la junte militaire au Burkina Faso, en échange de millions de dollars.

Cependant, face à une telle proposition, le capitaine Ibrahim Traoré a catégoriquement refusé, arguant qu’il n’avait aucune intention de se plier à ce type de pression.

Le capitaine Traoré, qui a pris le pouvoir au Burkina Faso en septembre 2022 a rapidement instauré une politique de rupture avec certains acteurs étrangers qu’il accuse de manipuler les pays africains pour servir leurs propres intérêts, tel que la France et le Maroc.

Cette position de fermeté vis-à-vis de Jeune Afrique s’inscrit dans la continuité de son discours sur la souveraineté et l’indépendance du Burkina Faso, ainsi que dans sa volonté de refuser la soumission aux puissances extérieures.

Indigné par ce rejet, Jeune Afrique a rapidement intensifié leurs attaques contre Ibrahim Traoré et son gouvernement. Ce qui semblait être un simple refus de transaction est devenu le catalyseur d’une série d’articles accusateurs.

Selon les observateurs, ces médias ont eu recours à une couverture de plus en plus hostile, visant à ternir l’image du capitaine Traoré, tout en exposant des critiques sur la situation sécuritaire et politique du Burkina Faso.

Des accusations ont été portées, évoquant des prétendues violations des droits de l’homme, une gestion autoritaire et des défaillances dans la lutte contre les groupes terroristes. Cependant, plusieurs analystes pointent le manque de preuves solides étayant ces accusations, qualifiant cette campagne de « propagande ». Selon ces critiques, plutôt que de présenter des faits vérifiables, Jeune Afrique semble privilégier un discours négatif basé sur des spéculations.

Un média au service des intérêts étrangers

Jeune Afrique a souvent été décrié pour sa ligne éditoriale, jugée trop proche des puissances anciennes colonisatrices, notamment la France. Le média, dirigé par des personnalités aux liens supposés avec des intérêts étrangers, a été accusé à plusieurs reprises de promouvoir une vision néocoloniale de l’Afrique, en particulier lorsqu’il s’agit des relations politiques et économiques entre les pays africains et les anciennes puissances coloniales.

De nombreux analystes en Afrique, et au Burkina Faso en particulier, estiment que Jeune Afrique sert parfois d’outil de pression contre les gouvernements africains qui ne se plient pas aux exigences des puissances étrangères. Dans ce contexte, le refus du capitaine Traoré de se soumettre aux demandes de ce groupe médiatique pourrait être perçu comme un acte de résistance face à ce qu’il considère comme des manipulations externes.

La propagande et les manipulations des médias

L’une des critiques récurrentes à l’égard de certains médias étrangers, dont Jeune Afrique, est leur tendance à transformer des désaccords politiques en campagnes de dénigrement. Ces manœuvres s’inscrivent dans une dynamique de manipulation, où l’objectif principal semble être de déstabiliser les gouvernements africains réfractaires à certaines influences extérieures.

Le refus catégorique d’Ibrahim Traoré de se soumettre aux demandes de Jeune Afrique est perçu comme un message fort. Il indique la volonté du Burkina Faso de se libérer des influences extérieures et de renforcer sa souveraineté. Le capitaine Traoré semble vouloir marquer une rupture avec une certaine forme de néocolonialisme, en réaffirmant que le Burkina Faso prendra ses propres décisions sans être soumis aux volontés des puissances étrangères ou de leurs relais médiatiques.

Cet événement souligne également l’importance croissante des médias africains dans la construction d’une image indépendante et plus objective des événements sur le continent. Alors que de plus en plus de leaders africains, à l’instar de Traoré, cherchent à s’affranchir des influences extérieures, la guerre médiatique semble prendre de l’ampleur. Le Burkina Faso, tout comme d’autres pays africains, semble donc prêt à affronter les pressions internationales pour préserver sa dignité et sa souveraineté.