Sahara Occidental occupé : Goudjil dénonce le soutien de la France

La dernière décision de la France concernant le conflit au Sahara occidental continue de susciter des réactions en Algérie, mais aussi en France. Cette position de l’Elysée, que le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé jeudi dernier, est un soutien franc et direct à l’occupation par le Maroc de ce territoire. Après une vive […] The post Sahara Occidental occupé : Goudjil dénonce le soutien de la France appeared first on Le Jeune Indépendant.

Jul 29, 2024 - 01:55
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Sahara Occidental occupé : Goudjil dénonce le soutien de la France

La dernière décision de la France concernant le conflit au Sahara occidental continue de susciter des réactions en Algérie, mais aussi en France. Cette position de l’Elysée, que le ministère algérien des Affaires étrangères a dénoncé jeudi dernier, est un soutien franc et direct à l’occupation par le Maroc de ce territoire.

Après une vive indignation de plusieurs partis politiques algériens, comme le FLN et le RND, c’est au tour du président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, de dénoncer ce soutien, qualifié de « dérive » et d’une « fuite en avant ».

 « La décision du gouvernement français concernant la cause juste du Sahara occidental est un dérapage et une prise de risque non assurable… Nous tenons à exprimer notre profonde inquiétude et notre indignation face à cette décision », écrit le président du Sénat, qui ajoute que cette décision « n’est rien d’autre qu’une mauvaise évaluation et un assassinat des efforts onusiens qui placent ce dossier sur la table de la décolonisation ».

Dans un communiqué publié ce dimanche, la Chambre haute du Parlement algérien a considéré que « cette position représente le désaveu flagrant de la France des résolutions de l’ONU et des avis consultatifs de ses organes, sans compter qu’il s’agit d’une bénédiction et d’une légitimation explicites d’une occupation contre un Etat membre fondateur de l’Union africaine »,

Le texte a noté que « cette décision constitue une violation par la France de ses obligations officielles en sa qualité de membre permanent du Conseil de sécurité, en violation de la légitimité internationale liée à la responsabilité du Conseil de sécurité et de ses membres permanents de mettre en œuvre l’accord de 1991, conformément aux résolutions des Nations unies et aux exigences du droit international ».

 « La décision du gouvernement français de reconnaître l’occupation du Sahara occidental et de soutenir la thèse marocaine cherche, en vain, à saper les efforts des organisations internationales et régionales visant à donner au peuple sahraoui son droit légitime à l’autonomie, et constitue une tentative désespérée du néocolonialisme de donner une légitimité à l’idéologie coloniale marginalisée », souligne encore le communiqué du Conseil de la nation, qui rappelle le « passé colonial de la France, dont l’horreur des tragédies est encore préservée dans la mémoire nationale et internationale, et dont les répercussions douloureuses témoignent encore de ses crimes contre l’humanité en Algérie, en Afrique et dans le monde ».

L’institution présidée par Salah Goudjil a également réaffirmé la position de principe de l’Algérie, en déclarant que « l’Algérie, qui a combattu le colonialisme et l’a rejeté ce dimanche, le rejette encore et continuera à le rejeter, quelles que soient ses formes et quelle que soit son origine. De même qu’hier elle faisait la différence entre le peuple français et le régime colonial français, elle fait aujourd’hui la différence entre le peuple français et le régime colonial français, entre le peuple marocain et le régime occupant du Makhzen ».

Enfin, le Conseil a également rappelé « les positions fermes de la nouvelle Algérie, établies par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, sur les questions justes, dont la question du Sahara occidental, et réaffirme également son soutien au droit inaliénable de peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance, ainsi qu’à son droit de défendre sa patrie et ses richesses par tous les moyens possibles, garantis par le droit international ».

« Grave dérive »

Par ailleurs, le membre du secrétariat national du Front Polisario et président du Conseil national sahraoui, Hamma Salama, a précisé que cette nouvelle position de la France constituait « une grave dérive qui contraste avec le rôle de la France au Conseil de sécurité des Nations unies et en tant que membre des Amis du Sahara occidental au sein du Conseil, lequel rôle est censé l’engager à respecter les résolutions et la Charte des Nations unies et à œuvrer à trouver une solution juste à la question du Sahara occidental, qui figure sur la liste des territoires en attente de décolonisation depuis 1963 ».

Salama a ajouté que cette dérive française « torpille les efforts de l’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies au Sahara occidental, Staffan de Mistura, et menace la paix et la sécurité internationales ».Selon le même responsable, cette position intervient « alors que s’accentuent les souffrances du peuple sahraoui en lutte depuis plus de 50 ans pour son droit à l’autodétermination et à l’indépendance, pourtant garanti par la légalité internationale ». Cela étant, cette décision n’entame en rien la volonté du peuple sahraoui, « qui reste déterminé à arracher son droit par la lutte armée, l’unité nationale et la résistance », a-t-il soutenu.

De son côté, le membre du bureau permanent du secrétariat national du Front Polisario et ministre conseiller à la présidence de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), Bachir Mustapha Sayed, a estimé que cette dangereuse position hostile au peuple sahraoui « foule aux pieds la légalité internationale et cautionne l’occupation marocaine des territoires du Sahara occidental ».

Selon lui, cette décision marque « la fin du mirage du dialogue et des négociations avec la partie marocaine » et appelle « le resserrement du rang sahraoui et la poursuite de la lutte jusqu’au recouvrement, par le peuple sahraoui, de son droit inaliénable à l’autodétermination et à l’indépendance ».

Le représentant du Front Polisario en Suisse ainsi qu’auprès de l’ONU et des organisations internationales à Genève a, lui aussi, déploré cette dangereuse position du gouvernement français, assurant toutefois qu’elle n’aura aucune incidence sur le statut juridique du territoire ni sur le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance.

Enfin, le Collectif pour la coordination des associations sahraouies en France a dénoncé la décision du gouvernement français la qualifiant d’« erreur politique, économique et diplomatique » dont les conséquences seraient « nuisibles » aussi bien pour la région que pour l’Europe.

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