Solidarité
Si l’Allemagne d’Angela Merkel a brillé durant plus d’une décennie sur la scène internationale, depuis son départ et l’arrivée du discret Olaf Scholz, la puissance européenne s’est faite plus discrète. Concernant la guerre en Ukraine, si Berlin s’est montré totalement solidaire avec l’Ukraine et n’a pas lésiné sur l’aide financière, les Allemands préfèrent pour leur […]
Si l’Allemagne d’Angela Merkel a brillé durant plus d’une décennie sur la scène internationale, depuis son départ et l’arrivée du discret Olaf Scholz, la puissance européenne s’est faite plus discrète. Concernant la guerre en Ukraine, si Berlin s’est montré totalement solidaire avec l’Ukraine et n’a pas lésiné sur l’aide financière, les Allemands préfèrent pour leur part éviter de provoquer frontalement Vladimir Poutine comme l’ont fait les Français. Pourtant, depuis quelques mois, le chancelier allemand s’est lancé dans une querelle diplomatique avec la nouvelle administration américaine, ne cessant de critiquer Donald Trump et son plus grand soutien, Elon Musk. Ce qui a poussé ce dernier à s’impliquer dans les prochaines élections législatives anticipées en soutenant et même finançant ouvertement le parti anti-immigration Alternative pour l’Allemagne (AfD). Aujourd’hui, le dirigeant allemand continue son offensive contre la nouvelle administration américaine et reçoit cette semaine à Berlin son homologue danoise, affirmant que les frontières ne devaient être modifiées «par la force», alors que Donald Trump parle d’annexer le Groenland, territoire autonome danois. Lors d’une conférence de presse, aucun des deux dirigeants n’a mentionné directement le nouveau président américain ou la grande île située dans l’Arctique. Mais après avoir parlé de la guerre en Ukraine, Olaf Scholz a néanmoins souligné que «les frontières ne doivent pas être déplacées par la force», et a ajouté en anglais : «To whom it may concern» (à qui de droit). Le Danemark et l’Allemagne sont «de proches amis» et ont «une vision du monde très similaire», a également assuré le chancelier. «Notre continent repose sur l’idée que la coopération, plutôt que la confrontation, mènera à la paix, au progrès et à la prospérité», a ajouté la cheffe du gouvernement danois, Mette Frederiksen. Le président américain Trump a assuré, pour sa part, samedi à des journalistes, que les États-Unis «obtiendront» le Groenland, une «nécessité absolue» pour «la sécurité nationale et la liberté à travers le monde», selon lui. Outre son emplacement stratégique, le Groenland est aussi convoité pour ses vastes réserves minières et pétrolières inexploitées, dont l’accès demeure compliqué. Mais l’île a répété ne pas être à vendre et vouloir décider seule de son avenir. Samedi, la Première ministre danoise a ainsi réuni ses homologues scandinaves et le président finlandais pour afficher leur «solidarité» face aux visées américaines. Reste à voir si cette solidarité mise en scène sera efficace face à Donald Trump, ou si elle ne fera qu’exacerber la détermination de son allié, Elon Musk, d’aider l’AfD à s’imposer au prochain scrutin de février. Surtout que le parti anti-immigration ne cesse de grimper dans les sondages et semble plus populaire désormais, d’après les études d’opinions en tout cas, que le parti dont est issu le chancelier Scholz.