Tebboune lors de son entrevue avec les médias : «L’économie, une priorité»

Le second mandat présidentiel sera économique. C’est la promesse du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors de la campagne électorale, qu’il compte mettre en œuvre. Cet engagement a été réitéré par le Chef de l’Etat lors de sa première entrevue avec les médias depuis sa réélection. Les réalisations, les chantiers ouverts et les objectifs fixés ont été passés en revue par le Président, qui place la construction d’une économie nationale solide comme la priorité des priorités.

Le maintien de la politique sociale de l’Etat a été de prime abord souligné par le Président. Il a ainsi réitéré son engagement à préserver le pouvoir d’achat des citoyens, qui passe par la lutte contre l’inflation, le renforcement de la production nationale et la poursuite de la révision des salaires et des allocations jusqu’à 100 % d’augmentation d’ici à 2027 au plus tard.

« Telles sont nos priorités pour parachever les projets de développement créateurs d’emploi », a-t-il dit, précisant que ces projets concernent les produits chimiques, la métallurgie ainsi que divers secteurs, avec pour objectif d’atteindre 20 000 projets, dont 9 000 ont déjà été concrétisés à ce jour, ce qui augmentera les capacités financières permettant d’équilibrer le marché.

Après avoir rappelé les étapes parcourues par l’Algérie dans le domaine de la production des biens de consommation essentiels et stratégiques, comme la semoule, le sucre, dont la production dépasse de 150 % les besoins du pays, et l’huile, dont la production dépasse de près de 200 % la demande intérieure, le président de la République a affirmé que l’année prochaine verra la mise en œuvre d’une politique visant à rendre le prix de la viande à la portée des citoyens.

En attendant la mise en œuvre de cette mesure, l’importation de viandes reste ouverte et ne cessera pas, a assuré le Président, insistant sur le fait que « l’Algérie est un Etat social et le restera ».

Construire une économie solide

Le Président n’a pas manqué d’évoquer les réalisations accomplies durant les dernières années dans plusieurs secteurs. Dans l’agriculture, il a mis en avant les avancées enregistrées, citant le fait d’avoir « atteint 80 % d’autosuffisance dans la production de blé dur ». Cela signifie que le pays « est capable d’atteindre 100 % ».

Nuisible à l’économie nationale, le phénomène de la contrebande doit cesser, a indiqué le président de la République, selon lequel cela va se réaliser, entre autres, par la création des zones franches avec les pays voisins. Il a ainsi souligné la détermination de l’Etat à lutter contre ce phénomène et celui de la spéculation.

« L’Etat va lutter inlassablement contre les lobbies de l’argent facile et les lobbies compradores qui provoquent la pénurie de certains produits, à l’instigation d’individus cherchant à déstabiliser le pays », a-t-il dit, mettant en avant l’importance de la numérisation pour garantir plus de transparence.

Le processus de la numérisation sera achevé d’ici la fin 2024, dont le data center, a affirmé Abdelmadjid Tebboune, promettant un accompagnement aux exportateurs. Pour faire face aux mutations mondiales, le président de la République a insisté sur l’importance de construire une économie nationale solide. Sur la question de l’adhésion aux BRICS, il a encore une fois souligné la position de l’Algérie. « Pour le moment, nous n’envisageons pas d’adhérer à cette organisation et notre intérêt se porte sur l’adhésion à la Banque des BRICS, qui est tout aussi importante que la Banque mondiale », a-t-il précisé.

Révision de l’accord d’association avec l’UE

Interrogé sur le projet du gazoduc transsaharien TSGP, Abdelmadjid Tebboune a affirmé que « le travail se poursuit et il ne reste plus que 700 à 800 km à parachever », et ce sur les 4 000 km du projet. Face à ce « projet économique », il y a « un projet politique fictif devant traverser 14 pays, dont les territoires sahraouis occupés, nécessitant des dizaines de milliards », a-t-il dit. Il a tenu à préciser que les analystes intègres dans le domaine de l’énergie « savent séparer le bon grain de l’ivraie ».

La révision de l’accord d’association avec l’Union européenne a également été abordée lors de cette rencontre. Longtemps évoquée et surtout réclamée par la partie algérienne, « lésée par ce partenariat », la révision se fera à partir de l’année prochaine, selon le Président. Cette dernière sera menée « avec souplesse et dans un esprit amical, sans entrer en conflit », a-t-il indiqué, d’autant plus que l’Algérie entretient « des relations normales avec les Etats de l’UE, y compris la France ».

« Aujourd’hui, nous demandons une révision, car l’essence même de l’accord avec l’UE repose sur le libre-échange, et nous souhaitons le faire dans un esprit amical, sans entrer en conflit », a-t-il ajouté, signalant la volonté des Etats membres de l’UE, qui ne s’opposent pas à une révision de l’accord, d’entretenir de bonnes relations économiques avec l’Algérie. Cette révision est dictée par le fait que la donne a changé.

« L’accord a été conclu à une époque où l’Algérie était bien différente de celle d’aujourd’hui », a souligné le président de la République, qui a rappelé l’évolution qu’a connue l’Algérie dans différents secteurs mais aussi ses capacités à l’export.

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