Trump choisit pour vice-président l’auteur d’un best-seller
Donald Trump s’est montré aux délégués républicains dès le premier jour de la Convention, réunie à Milwaukee dans le Wisconsin, aux fins de le désigner candidat officiel de leur parti, moins de deux jours après avoir échappé, par une chance il est vrai extraordinaire, à une tentative d’assassinat survenue lors d’un meeting en Pennsylvanie. Ce […]
Donald Trump s’est montré aux délégués républicains dès le premier jour de la Convention, réunie à Milwaukee dans le Wisconsin, aux fins de le désigner candidat officiel de leur parti, moins de deux jours après avoir échappé, par une chance il est vrai extraordinaire, à une tentative d’assassinat survenue lors d’un meeting en Pennsylvanie. Ce n’est pas à la chance que Trump lui personnellement, ni non plus d’ailleurs le commun des républicains, attribuent le fait que l’une des balles tirées sur lui ait effleuré sa tempe droite au lieu de la pénétrer, mais à la main de dieu. L’un des orateurs, le sénateur Tim Scott, avait dit que depuis l’attentat, même celui qui ne croyait pas aux miracles, était désormais obligé d’y croire. Un autre, un pasteur, a lancé à l’adresse de Trump, qui était dans la salle, qu’il «allait être à ce point béni qu’il serait fatigué d’être béni». Trump lui par contre n’a pas fait de discours, mais il a désigné la personne qui serait son vice-président s’il était élu le 5 novembre prochain. C’est le jeune sénateur de l’Ohio, J.D Vance, élu depuis seulement 2022, quelqu’un dont l’ascension est d’un météorite. Vance a acquis la célébrité en publiant un livre «Hillbilly Elegie», une autobiographie relatant son expérience de membre d’une famille aux prises avec les dures réalités de la «Ceinture de Rouille», cette région du nord-est des Etats-Unis frappée de plein fouet par la désindustrialisation dans les années 1980. Du livre, un best-seller, a été tiré un film, qui lui aussi a connu le succès. Avant d’être un soutien de Trump, Vance appartenait à cette minorité de républicains pour qui la prise de contrôle de leur parti par Trump était une calamité. On ne peut s’empêcher de penser que celui qui a tiré sur Trump et qui l’a raté de peu était sur cette ligne. Mais ce n’est pas à la conversion de Vance aux idées dominantes au sein du parti qu’il doit d’être choisi par Trump pour figurer sur le même ticket que lui, mais pour avoir déclaré sans ambages que si en 2020 il avait été à la place de Mike Pence, le vice-président républicain de l’époque, il n’aurait pas laissé proclamer la victoire de Joe Biden. On ne peut espérer devenir vice-président de Trump sans avoir dénoncé l’élection de Biden comme le produit d’une fraude. Vance, cependant, n’est pas en phase avec Trump que sur ce point, mais sur tous les autres au cœur du débat politique tel qu’il se présente aujourd’hui aux Etats-Unis, et ce, de la guerre en Ukraine à la question de l’avortement, que pour lui aussi il faudrait laisser à l’appréciation, par définition différente, des Etats. Ce qui a fait dire à Joe Biden, interrogé sur cette désignation alors qu’il donnait une interview à NBC, que celle-ci ne l’étonnait pas du tout, car les deux hommes sont des clones l’un de l’autre. On dira tout ce qu’on voudra sur Vance, mais le fait est qu’il n’aurait pas été choisi par Trump s’il n’avait pas écrit un livre plébiscité par le public pour la vérité du tableau qu’il dressait de l’appauvrissement de millions d’Américains consécutif au démantèlement de la sidérurgie et de l’industrie automobile dans plusieurs Etats du Midwest, pour la plupart devenus aujourd’hui ces fameux «Swing States» qui décident de l’élection présidentielle parce que votant différemment d’une échéance à l’autre. L’un de ces Etats n’est d’ailleurs autre que l’Ohio, dont Vance est sénateur. Le choix qu’a fait de lui Trump vise à lui faire regagner certains de ses Etats ayant voté pour lui en 2016 mais qui lui avaient préféré Biden quatre ans plus tard.
M. H
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