Usine Renault d’Oran : Les révélations de Ferhat Aït Ali

« En 2017 déjà, alors que Renault prétendait avoir atteint un taux d’intégration de 28 %, j’ai personnellement fait le calcul en tant que consultant, et j’ai découvert que le taux d’intégration était de seulement 6,5 %. Et j’ai été très indulgent avec eux ». Les propos sont de Ferhat Aït Ali, ancien ministre de […] The post Usine Renault d’Oran : Les révélations de Ferhat Aït Ali first appeared on L'Est Républicain.

Mars 22, 2025 - 10:54
 0
Usine Renault d’Oran : Les révélations de Ferhat Aït Ali

« En 2017 déjà, alors que Renault prétendait avoir atteint un taux d’intégration de 28 %, j’ai personnellement fait le calcul en tant que consultant, et j’ai découvert que le taux d’intégration était de seulement 6,5 %. Et j’ai été très indulgent avec eux ». Les propos sont de Ferhat Aït Ali, ancien ministre de l’Industrie, qui a occupé ce poste de janvier 2020 à février 2021. Lors d’une récente sortie médiatique, celui-ci est revenu sur la période d’activité de Renault en Algérie, en révélant pour la première fois que le constructeur automobile français avait failli à ses engagements contractuels. « Renault s’était engagé en 2014 à assurer un taux d’intégration de 30 % dans le montage après cinq ans d’exercice », a rappelé l’ancien ministre de l’Industrie, soutenant que les résultats obtenus par cette entreprise étaient en deçà de ce qu’attendait le gouvernement algérien. Ferhat Aït Ali a affirmé avoir eu accès à des rapports officiels confirmant l’énorme écart entre les déclarations des responsables de Renault et la réalité du terrain. Selon lui, le taux d’intégration réel atteint par l’usine d’Oran n’a pas dépassé en vérité les 4,7% en 2019.  Le taux de 6,5% était en effet gonflé ! « C’était le cas aussi pour les autres constructeurs », a-t-il soutenu. Pour rappel, inaugurée en grande pompe le 10 novembre 2014, en présence de Sellal alors Premier ministre, de Bouchouareb, ministre de l’Industrie à l’époque, côté algérien, de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères, Emmanuel Macron, ministre de l’Economie et du PDG du groupe Renault, côté français, l’usine de Oued Tlelat à Oran n’a jamais donné l’impression de vouloir concrétiser ses engagements. Au niveau de certains cercles, on commençait même à parler d’une véritable « arnaque », appelée hypocritement industrie automobile. A l’arrêt pratiquement depuis 2020, le constructeur automobile français espère toutefois obtenir l’autorisation du gouvernement pour pouvoir reprendre l’assemblage de ses modèles et aussi reprendre l’importation. Renault Algérie Production est une joint-venture constituée par le partenariat de la Régie française et la SNVI. La société Renault Algérie, qui a été constituée dans des circonstances marquées par l’opacité a ainsi récolté les fruits amers de l’improvisation, mais aussi des faux calculs. En refusant d’intégrer dans son plan de développement l’implantation d’au moins un des sous-traitants traditionnels, prétextant l’impact pénalisant de la règle 51/49, la firme française avait carrément hypothéqué sa présence en Algérie, mais après avoir ramassé des milliards. Il est à rappeler qu’en 2022, après la mise en place d’une nouvelle réglementation régissant l’activité automobile en Algérie, la marque française avait déposé une demande d’agrément auprès du ministère de l’Industrie. En mai 2024, le directeur général de Renault Algérie Production avait déjà plaidé pour la relance de l’usine d’Oran. « Nous sommes prêts et impatients de pouvoir redémarrer », avait-il souligné. « Avec déjà près de 15 milliards de dinars investis pour la réalisation de l’usine et des travaux de mise en conformité avec la législation en vigueur, Renault Algérie Production est prête pour redémarrer et servir ses clients au plus vite », a-t-il indiqué.

Mohamed M

The post Usine Renault d’Oran : Les révélations de Ferhat Aït Ali first appeared on L'Est Républicain.