Verdict

Alors que Donald Trump commence à voir son avance dans les sondages pour la prochaine présidentielle américaine diminuer graduellement, il s’inquiète également de voir ses ennuis juridiques entraver sa campagne. Si avec Joe Biden il pouvait jouer sur le fait qu’un président possédant toutes ses fonctions cognitives, même avec des condamnations judiciaires, restait un meilleur […]

Aou 16, 2024 - 21:40
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Verdict

Alors que Donald Trump commence à voir son avance dans les sondages pour la prochaine présidentielle américaine diminuer graduellement, il s’inquiète également de voir ses ennuis juridiques entraver sa campagne. Si avec Joe Biden il pouvait jouer sur le fait qu’un président possédant toutes ses fonctions cognitives, même avec des condamnations judiciaires, restait un meilleur choix qu’un président mentalement diminué, il ne peut plus compter sur cette ligne d’attaque avec Kamala Harris, sa nouvelle adversaire. Donald Trump, premier ex-président des États-Unis à avoir été condamné au pénal, fin mai à New York, voudrait donc que le prononcé de sa peine soit repoussé de mi-septembre à l’après-présidentielle du 5 novembre, selon une requête de son avocat, son but ultime étant de faire annuler ce verdict. L’ancien président a été reconnu coupable de 34 délits de falsifications de documents comptables, destinées à cacher, juste avant sa victoire à la présidentielle de 2016, un paiement de 130 000 dollars à une actrice de films X pour qu’elle taise une relation sexuelle qu’elle dit avoir eue avec lui en 2006, ce que l’intéressé a toujours nié. Un avocat de l’ex-président, Todd Blanche, dans un courrier daté de mercredi au juge new-yorkais Juan Merchan, avance qu’il «n’y a aucun fondement légal pour continuer à se précipiter» vers la date de la sentence le 18 septembre, sauf à «poursuivre des objectifs qui sont proprement de l’ingérence politique». «Le prononcé de la peine est prévu lorsque débutera le vote anticipé à la présidentielle, et en l’ajournant jusqu’après cette élection, le tribunal réglerait, voire éliminerait, les interrogations relatives à l’intégrité des procédures», a argumenté Todd Blanche. Dans une autre démarche mercredi, des avocats de Donald Trump ont demandé que le juge Merchan se récuse lui-même au motif que sa fille est liée au Parti démocrate, ce qui alimente «la perception d’un conflit d’intérêts». Le magistrat, qui avait transmis son cas personnel à un comité
d’éthique de ses pairs, a rejeté les arguments «sans substance» du milliardaire républicain. Sa peine, avec un risque infime de prison ferme, aurait dû être prononcée le 11 juillet, mais a été reportée au 18 septembre grâce à la Cour suprême des États-Unis. À majorité conservatrice, la plus haute juridiction a, le 1er juillet, élargi le champ de l’immunité pénale présidentielle. L’ancien locataire de la Maison-Blanche (2017-2021) estime que son procès n’avait pas lieu d’être. Mais le procureur de Manhattan, Alvin Bragg, qui l’a traîné en justice, a argué fin juillet qu’il n’y avait «pas d’immunité dans le cas d’actes non officiels» d’un président américain. Cette question de l’immunité, et donc de l’annulation du procès de New York, sera tranchée le 16 septembre par le juge Merchan. S’il la rejette, il prononcera la peine contre Donald Trump deux jours plus tard, le 18. À moins de trois mois du scrutin présidentiel, le camp républicain s’inquiète de la nouvelle mobilisation autour de la personne de Kamala Harris. Car si Joe Biden était un repoussoir pour beaucoup de progressistes, surtout chez les plus jeunes, Harris suscite plus d’enthousiasme. Toutefois, le débat du 10 septembre prochain sera crucial pour elle, Donald Trump pourrait ainsi réussir à regagner des points en cas d’une mauvaise prestation de la démocrate. Si elle venait à s’effondrer comme l’avait fait Joe Biden lors de son débat avec Trump fin juin, ce dernier pourrait même faire passer ses condamnations au second plan.

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