Vindicative
La France Insoumise a choisi de mener sa campagne des élections européennes en misant sur la thématique du conflit au Proche-Orient. Un pari qui s’avère perdant si l’on en croit les sondages. En effet, en plaçant la militante franco-palestinienne Rima Hassan en septième position sur sa liste pour les élections européennes, LFI a fait de […]
La France Insoumise a choisi de mener sa campagne des élections européennes en misant sur la thématique du conflit au Proche-Orient. Un pari qui s’avère perdant si l’on en croit les sondages. En effet, en plaçant la militante franco-palestinienne Rima Hassan en septième position sur sa liste pour les élections européennes, LFI a fait de la guerre à Ghaza la thématique principale de sa campagne des élections européennes, au risque de voir sa tête de liste, Manon Aubry, éclipsée, et de subir les contrecoups des sorties médiatiques de son chef de file, Jean-Luc Mélenchon. D’ailleurs, depuis plusieurs semaines, le candidat des socialistes a réussi à éclipser les Insoumis et à se positionner au même niveau que la candidate de la majorité présidentielle, Valérie Hayer. Toutefois, à trois semaines du scrutin, les Insoumis continuent de défendre leur programme. Pour la députée insoumise Clémence Guetté, coordinatrice du programme de LFI, cette stratégie se justifie «parce que ça se déroule aujourd’hui et parce que c’est un enjeu européen». «L’Union européenne pourrait rompre son accord d’association avec Israël. C’est un enjeu européen de diplomatie», a-t-elle expliqué il y a quelques jours. «Ce n’est pas nous qui en faisons un enjeu électoral, c’est une urgence humaine», a-t-elle ajouté. Dans ce contexte, «la voix de Rima Hassan compte énormément pour nous et pour porter la voix de la paix». Toutefois, malgré les résultats très décevants des sondages, les cadres LFI continuent à faire montre d’optimisme, mais les dérapages incontrôlés de Mélenchon nuisent plus qu’autre chose à la campagne du parti d’extrême-gauche. Ce dernier s’est notamment emporté le 18 avril en faisant un parallèle entre le président de
l’université de Lille et le nazi Adolf Eichmann, en raison de la décision du premier d’interdire une conférence sur la Palestine que l’ancien candidat à la présidentielle devait donner avec Rima Hassan. Jean-Luc Mélenchon a depuis contesté une quelconque outrance, expliquant que ses mots faisaient référence au livre de Hannah Arendt, «Les Origines du totalitarisme». Il s’en est également pris au socialiste Jérôme Guedj, qui avait questionné le logo de l’association étudiante organisatrice de l’événement, Libre Palestine, dont le dessin représente une carte d’Israël et des Territoires palestiniens mais sans frontières. D’abord lors de son discours du 18 avril, en le traitant sans le nommer de «lâche» et de «délateur», mais aussi dans une tribune, publiée le 29 avril sur L’insoumission (un site de La France Insoumise), dans laquelle il décrit son ancien camarade comme «s’agit(ant) autour du piquet où le retient la laisse de ses adhésions». De quoi prêter à nouveau le flanc aux accusations d’antisémitisme et rendre impossible tout espoir d’union de la gauche après les européennes. Raphaël Glucksmann, accusé de «voler» des voix à la liste des Insoumis a également pour sa part subi des attaques physiques lorsqu’il a tenté de se joindre à une manifestation le 1er mai dernier. L’ambiance à gauche en France est ainsi devenue des plus délétère et après Fabien Roussel, cible de LFI pendant plusieurs années, c’est aujourd’hui au tour de Glucksmann de devenir le meilleur ennemi des Insoumis qui sont visiblement insupportés par sa popularité grandissante. Visiblement, la stratégie de LFI, non pas la thématique du Proche-Orient, mais plutôt sa manière agressive, vindicative et pleine de suffisance de dialoguer avec quiconque ne partage pas le moindre de ses points de vue, rebute les électeurs de gauche qui préfèrent se tourner vers le candidat des socialistes, plus «classique». F. M.
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