A la recherche du « Je » : La lecture de Warsh d’après Nafi
Je me suis souvent interrogé : comment le peuple algérien a-t-il triomphé du colonialisme et l’a-t-il expulsé à jamais, malgré les pires formes de torture, de persécution et de criminalité pratiquées par ce colonialisme ? Et quel est le secret derrière l’échec retentissant de l’occupant français à dompter un peuple qui a vécu cent trente-deux […] The post A la recherche du « Je » : La lecture de Warsh d’après Nafi appeared first on Le Jeune Indépendant.
Je me suis souvent interrogé : comment le peuple algérien a-t-il triomphé du colonialisme et l’a-t-il expulsé à jamais, malgré les pires formes de torture, de persécution et de criminalité pratiquées par ce colonialisme ? Et quel est le secret derrière l’échec retentissant de l’occupant français à dompter un peuple qui a vécu cent trente-deux ans sous le joug de son injustice et de son arrogance ?
La réponse à laquelle je suis parvenu après de longues réflexions et contemplations est que la foi en Dieu est authentique et profondément enracinée dans le cœur de l’Algérien, étroitement liée au Saint Coran, et ce en plus du climat religieux qui prévaut dans toutes les régions d’Algérie.
Le pouvoir colonial a déployé des moyens considérables pour tenter d’ébranler les fondements de la société algérienne. Cela incluait des manœuvres militaires, politiques et culturelles, ainsi qu’une véritable guerre d’extermination contre l’homme et la terre. On a même assisté à la destruction de mosquées et d’écoles. Malgré tout cela, le peuple algérien a conservé son attachement indéfectible à ses valeurs religieuses et à sa foi islamique.
Le Saint Coran est resté une présence agissante et essentielle dans la vie quotidienne de chaque individu et de la communauté.
En effet, et pendant de longs siècles, les zaouïas ont profondément ancré chaque sourate, chaque verset, chaque mot et chaque lettre du Livre d’Allah dans le patrimoine génétique transmis de génération en génération en Algérie. Le Saint Coran est ainsi devenu une composante intrinsèque de l’identité algérienne. Parallèlement, les mosquées ont servi de centres dynamiques pour la mémorisation, la récitation et l’enracinement profond du Coran dans le cœur et l’esprit des Algériens.
Effectivement, l’Algérien entretient un lien profond et naturel avec le Saint Coran, y trouvant une source inépuisable de force spirituelle et un guide constant pour sa vie. Ses versets s’intègrent aisément dans le tissu de ses conversations quotidiennes, souvent de manière instinctive.
Cette proximité est palpable dès le début de la journée, marquée par la récitation coranique dans divers espaces de vie et de travail. Il n’est pas rare non plus de trouver le Saint Coran et un tapis de prière dans les véhicules des Algériens.
Ce fut une surprise pour moi, et je fus stupéfait la première fois que j’ai vu un clown animait la foule au rythme de musiques, il s’est adressé aux enfants et a inséré une citation coranique dans son discours avec une désinvolture surprenante…. Mon étonnement provenait peut-être du fait que je ne suis pas arabe et que je parle le persan, bien qu’il contienne de nombreux mots communs avec l’arabe.
J’ai souvent observé la manière dont les Algériens intègrent les versets coraniques dans leurs conversations de tous les jours. Loin d’être des références forcées, ces citations spontanées révèlent une intimité profonde avec le Livre d’Allah, dont le message semble naturellement tissé dans leur existence.
Le Saint Coran adopté en Algérie est selon la lecture de « Warsh d’après Nafi' », et moi, en tant qu’Iranien habitué à la lecture de « Hafs d’après ‘Asim » , bien que les six autres lectures existent – comme le dit « Hafez Shirazi », le célèbre poète et soufi iranien : « L’amour te sauvera si, comme moi, tu mémorises le Coran selon les sept lectures » – et parfois les différentes lectures sont adoptées lors des célébrations coraniques et enseignées dans les écoles spécialisées, mais la lecture la plus courante est celle de « Hafs », et en particulier les Corans qui viennent d’Arabie Saoudite pendant les jours du Hajj , que j’appréciais, que j’acquérais et que je lisais.
Et quand je suis arrivé en Algérie et que j’ai commencé à lire le Saint Coran selon la lecture de « Warsh », je me suis souvenu du premier Coran que j’ai vu avec cette lecture. J’étais jeune lorsque mon père a voyagé en Algérie pour la première fois, et à son retour, il m’a apporté un livre car il savait que j’étais passionné par la culture et les livres.
Le cadeau, très précieux, était le Saint Coran avec le ‘’script Magrébin’’ simple – comme je l’ai appris plus tard – orné de magnifiques miniatures andalouses aux couleurs très vives.
À l’époque, je n’imaginais pas qu’un jour je serais représentant de la culture iranienne en Algérie, quarante ans après le cadeau de mon père, et que je verrais quotidiennement et constamment la présence du Saint Coran dans la vie quotidienne normale des Algériens.
Je rends grâce à Allah, le Très-Glorifié et le Très-Haut, pour ma présence dans ce pays croyant, entouré de personnes au cœur pur, animées d’une foi véritable et sincère. Un de mes collègues de l’ambassade m’a confié un jour l’envie exprimée par certains de nos collègues du ministère iranien des Affaires étrangères : « Vous avez le privilège de servir dans un pays musulman, ami, combattant et révolutionnaire, et de vivre dans une atmosphère où le parfum du Coran et la lumière de la foi sont omniprésents. Félicitations pour cette grâce ! Que notre souhait serait d’être à vos côtés en Algérie ! »
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