A une semaine de son élection, Trump n’est déjà plus tout à fait le même
Une semaine à peine après l’élection ou la réélection de Donald Trump, une illusion est déjà en train de tomber, si ce n’est déjà fait, celle de croire qu’il mettrait fin en un temps record à la guerre non seulement en Ukraine mais aux deux qu’Israël mène aujourd’hui au Moyen-Orient, l’une à Ghaza et l’autre […]
Une semaine à peine après l’élection ou la réélection de Donald Trump, une illusion est déjà en train de tomber, si ce n’est déjà fait, celle de croire qu’il mettrait fin en un temps record à la guerre non seulement en Ukraine mais aux deux qu’Israël mène aujourd’hui au Moyen-Orient, l’une à Ghaza et l’autre au Liban. Il y a tout lieu de croire en effet que ce sentiment irait se renforçant d’ici à sa prise de fonction. Probablement d’ailleurs on n’aurait même pas besoin d’attendre jusque-là pour qu’il ne reste rien de l’assurance dont il a fait montre à cet égard des mois durant, notamment en ce qui concerne la guerre en Ukraine. Car s’agissant des deux autres, on ne sait trop à vrai dire quel est son ou ses engagements, est-ce de les arrêter elles aussi, ou est-ce au contraire de les faire gagner rapidement par Israël, de préférence avant son accession au pouvoir, ou sinon dès après celle-ci ? Il reste plus que deux mois avant qu’il ne soit en capacité de mettre en œuvre sa politique dans ce domaine, pour autant qu’il en ait une de prête à l’emploi, un temps relativement long au regard de la rapidité à laquelle vont les évènements.
Dans deux mois, en effet, tout peut arriver : une trêve, un échange de prisonniers entre le Hamas et Israël, puis une reprise des hostilités comme si rien ne s’était passé. La même observation vaut pour la guerre en Ukraine, même si pour l’heure on s’attend plutôt à une offensive russe d’envergure, maintenant qu’il ne passe plus de jour sans que l’armée russe élargisse ses conquêtes, jusque-là, il est vrai, plutôt à doses homéopathiques. Ces dernières heures, Donald Trump et Vladimir Poutine auraient fini par se parler, et s’il faut en croire des indiscrétions, le premier aurait demandé au deuxième de se garder de se lancer dans quelque opération d’envergure que ce soit, mais plutôt de prendre en considération le fait que les forces américaines en Europe n’étant pas négligeables pourraient le cas échéant lui faire barrage. Voilà des paroles qui si elles étaient vraies (mais elles ne le sont pas car finalement démenties par le Kremlin) prouveraient à elles seules que le Trump d’après le 5 novembre n’est déjà plus perçu comme celui d’avant cette date, lequel pour sa part se faisait fort de faire la paix en seulement 24 heures, une rapidité dans l’exécution qui ne pourrait qu’avantager la Russie. Déjà il n’est plus question de paix mais d’empêcher que la guerre ne s’exacerbe à nouveau, ou pire encore qu’elle ne soit gagnée par la Russie avant que lui-même n’en devienne un protagoniste. Si Trump était cet isolationniste convaincu que certains ont dépeint, il ne penserait qu’à la meilleure manière de se désengager, c’est-à-dire en l’occurrence d’arrêter l’aide militaire à l’Ukraine, et qui dans le même temps ne nuise pas à l’image de marque des Etats-Unis. Il serait d’autant plus à l’aise pour aller dans cette direction qu’il n’a pas fait campagne contre la Russie, comme sa rivale démocrate. Toutefois le plus probable est qu’il n’en ferait rien, même s’il n’est pas porté comme Joe Biden à se saisir de toute occasion pour vilipender le président russe. Pour ce qui est maintenant des guerres d’Israël, on n’a même pas besoin d’attendre qu’il soit au pouvoir pour être sûr qu’il ne fera rien de nature à lui forcer la main, ni pour faire la paix, ni pour tuer moins de civils palestiniens, ni même pour laisser passer plus d’aide humanitaire à Ghaza. A cet égard, il ne faut s’attendre qu’au pire de sa part, même s’il n’est pas facile de deviner ce que celui-ci pourrait à voir ce qui se passe depuis maintenant plus d’une année.
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