Aquaculture marine : l’Algérie affiche un potentiel de production de 120.000 tonnes

L’Algérie ambitionne d’accroître sa production halieutique afin de garantir la disponibilité du poisson à des prix abordables. Pour concrétiser cette vision, la stratégie du secteur de la pêche s’appuie sur la pêche en mer et l’immense potentiel de l’aquaculture. Lors de son intervention ce mercredi sur les ondes de la radio chaîne 3, l’Inspecteur général […] The post Aquaculture marine : l’Algérie affiche un potentiel de production de 120.000 tonnes appeared first on Algerie Eco.

Juin 5, 2024 - 20:35
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Aquaculture marine : l’Algérie affiche un potentiel de production de 120.000 tonnes

L’Algérie ambitionne d’accroître sa production halieutique afin de garantir la disponibilité du poisson à des prix abordables. Pour concrétiser cette vision, la stratégie du secteur de la pêche s’appuie sur la pêche en mer et l’immense potentiel de l’aquaculture.

Lors de son intervention ce mercredi sur les ondes de la radio chaîne 3, l’Inspecteur général au ministère de la Pêche et de la Production Halieutique, Farid Harouadi, a dévoilé des informations prometteuses concernant l’aquaculture en Algérie.

Selon ses déclarations, l’Algérie dispose d’un énorme potentiel en matière d’aquaculture, avec des objectifs ambitieux pour l’avenir. M. Harouadi distingue deux types d’aquaculture : l’aquaculture marine et l’aquaculture continentale.

Pour l’aquaculture marine, l’Algérie affiche un potentiel de production de 120 000 tonnes. Cependant, malgré les efforts consentis par les autorités, la production actuelle oscille entre 6 000 et 7 000 tonnes. Des projets sont néanmoins en cours pour booster cette production, avec l’objectif de la doubler d’ici 2030 pour atteindre 100 000 tonnes.

Cet objectif de production est possible, car, selon M. Harouadi, il y a 196 projets aquacoles inscrits, dont 70 sont en cours de réalisation. On recense entre 1 et 3 projets par wilaya, et jusqu’à 5 dans certaines d’entre elles, précise-t-il.

Les projets déjà entrés en production ont permis de faire passer la production aquacole marine de 3 000 tonnes en 2022 à 6 000 tonnes aujourd’hui. « En deux ans, nous avons doublé la production, ce qui est un bon signe », souligne M. Harouadi, qui ajoute : « L’objectif est d’atteindre 10 000 tonnes en 2024 et 100 000 tonnes en 2030. »

« C’est une stratégie opérationnelle », affirme l’Inspecteur général. « Nous avons le nombre de projets inscrits, en cours et pour lesquels les investisseurs ont mis le paquet. Pourquoi ? Parce que les projets aquacoles sont les projets les plus rentables au monde. Il y a 500 milliards de dollars de bénéfices dans l’activité aquacole dans le monde. L’Algérie, avec ce potentiel, doit aller dans ce sens. »

L’aquaculture continentale

Concernant l’aquaculture continentale, M. Harouadi mentionne les établissements aquacoles et l’aquaculture intégrée à l’agriculture. 103 000 bassins d’irrigation pouvant faire l’objet de développement de l’activité aquacole intégrée à l’agriculture ont été recensés.

L’élevage dans ces bassins permet d’économiser les engrais et d’augmenter le rendement (+30 %). Depuis 2024, l’État octroie une aide de 5 millions de centimes (50 000 dinars) par tonne de production de tilapia, le poisson le plus répandu dans l’aquaculture continentale. Ces mesures ont permis d’identifier une centaine d’inscrits en trois mois.

Invitant les agriculteurs disposant de bassins à se rapprocher des services du secteur pour bénéficier d’encadrement et d’orientation, M. Harouadi a annoncé la mise en place d’une carte de développement par wilaya, incluant les écloseries, la production d’aliments et le dispositif de remboursement. Il a également assuré que la production aquacole sera commercialisée.

« D’après notre étude, nous pouvons atteindre une production de 600 000 tonnes en aquaculture », estime M. Harouadi, qui souligne la dynamique croissante des fermes aquacoles dans le sud du pays. « La première ferme d’élevage de crevettes est à Ouargla et à In Salah aussi. A Tamanrasset, à Adrar… Là où il y a la ressource en eau, là où il y a l’agriculture, on peut trouver l’aquaculture. »

« C’est pour cela que développer l’aquaculture avec l’agriculture et comme outil de diversification économique, c’est un grand défi pour l’Algérie mais c’est réalisable », affirme M. Harouadi. « Nous sommes en train de mettre les piliers sûrs pour que dans les prochaines années, l’Algérie exploite ce potentiel qui n’est pas encore valorisé comme il faut. L’Algérie commence à faire ce travail là avec une stratégie claire et un plan opérationnel bien ficelé. »

Citant une étude visant à atteindre l’objectif de 6,2 kg par an et par habitant, un seuil fixé par le Fond alimentaire mondial (FAO), M. Harouadi a indiqué que l’Algérie a besoin d’une production annuelle de 300 000 tonnes de produits halieutiques.

Production halieutique nationale

Concernant la pêche en mer, M. Harouadi a déploré la stagnation de la production halieutique nationale depuis plus de 30 ans, alors que la demande ne cesse d’augmenter. « La production halieutique nationale est figée depuis les années 90, avoisinant les 100 000 tonnes par an, selon une étude menée, en 2023, par un comité d’experts », a-t-il déclaré. « Malgré le doublement du nombre de navires de pêche en vingt ans, passant de 2 550 en 2000 à 6 200 en 2020, la production n’a pas connu d’augmentation significative. »

Cette situation s’explique, selon lui, par le fait que l’activité de pêche en Algérie s’est essentiellement concentrée sur les zones côtières, où la biomasse « pêchable » est estimée à 187 000 tonnes. Les professionnels ne sont pas équipés pour exploiter les zones de haute mer, pourtant riches en poissons.

Face à ce constat, l’Algérie mise sur la prospection et l’exploitation de nouvelles zones en haute mer en introduisant des navires adaptés et équipés pour la pêche hauturière. M. Harouadi a évoqué à cet effet « l’instruction du président de la République d’importer des navires de plus de 40 mètres capables de naviguer de 15 à 30 jours au large des côtes algériennes. Ce qui nous permettra d’augmenter la production nationale de 50% à l’horizon 2026 ».

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