Assemblées annuelles de la BAD : appel à une mobilisation renforcée du continent

ABIDJAN - Des chefs d’Etat et de gouvernements africains ont appelé, mardi à Abidjan (Côte d’Ivoire), à une mobilisation accrue des pays du continent pour faire face aux défis socio-économiques croissants dans un contexte mondial marqué par des turbulences et des incertitudes. S’exprimant lors de la séance du dialogue présidentiel, dans le cadre des Assemblées annuelles de la BAD, les dirigeants ont mis en exergue les tensions géopolitiques, le resserrement des conditions financières internationales, la baisse de l’aide publique au développement et l’intensification des tensions commerciales observées depuis le début de l’année. Dans son allocution inaugurale, le président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a estimé que "les tensions géopolitiques et économiques ont contribué à créer un environnement profondément instable, remettant en cause les fondements mêmes du multilatéralisme". Il a averti que ces évolutions risquent d’affaiblir davantage les pays en développement, notamment en Afrique, en accentuant la pression inflationniste, les risques de surendettement, les déséquilibres macroéconomiques et les inégalités sociales, alors même que le continent doit répondre aux besoins d’une population en forte croissance. "Même si nos taux de croissance dépassent légèrement ceux des pays développés, ils restent insuffisants au regard de l’accroissement rapide de notre population", a-t-il ajouté, appelant à des investissements massifs dans les secteurs sociaux et économiques. De son côté, le président du Ghana, John Dramani Mahama, a insisté sur la remise en cause actuelle du système commercial multilatéral établi après la seconde guerre mondiale, soulignant que "certains pays imposent désormais des droits de douane en fonction de leurs intérêts propres". Il a également plaidé pour un soutien accru de la BAD aux projets économiques africains afin d’accroître la part du continent dans l’exploitation de ses ressources naturelles, notamment à travers les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale. Pour sa part, le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a évoqué les défis multiples auxquels font face de nombreux pays africains, notamment les menaces climatiques et sécuritaires, appelant à mobiliser la diaspora africaine qu’il a qualifiée de "profondément patriotique malgré l’éloignement". La présidente du Conseil des gouverneurs de la BAD et ministre ivoirienne de l’Economie, Naile Kaba, a rappelé que ces Assemblées se tiennent dans un contexte mondial difficile, estimant que l’Afrique n’a d’autre choix que de "se rassembler autour d’elle-même et de ses institutions les plus fortes". Elle a réaffirmé l’engagement de la Banque en faveur de la transformation structurelle du continent, appelant à un dialogue renforcé sur les priorités africaines et à la consolidation d’un partenariat stratégique fondé sur "l’excellence, l’innovation et l’intégration". La séance du dialogue présidentiel s’est tenue en présence de plusieurs délégations officielles, dont des chefs d’Etat et de gouvernements africain, ainsi que des ministres des Finances des pays membres de la BAD. L’Algérie est représentée par le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, à la tête d’une délégation de son département ministériel.  

Mai 27, 2025 - 19:34
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Assemblées annuelles de la BAD : appel à une mobilisation renforcée du continent
Assemblées annuelles de la BAD : appel à une mobilisation renforcée du continent

ABIDJAN - Des chefs d’Etat et de gouvernements africains ont appelé, mardi à Abidjan (Côte d’Ivoire), à une mobilisation accrue des pays du continent pour faire face aux défis socio-économiques croissants dans un contexte mondial marqué par des turbulences et des incertitudes.

S’exprimant lors de la séance du dialogue présidentiel, dans le cadre des Assemblées annuelles de la BAD, les dirigeants ont mis en exergue les tensions géopolitiques, le resserrement des conditions financières internationales, la baisse de l’aide publique au développement et l’intensification des tensions commerciales observées depuis le début de l’année.

Dans son allocution inaugurale, le président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, a estimé que "les tensions géopolitiques et économiques ont contribué à créer un environnement profondément instable, remettant en cause les fondements mêmes du multilatéralisme".

Il a averti que ces évolutions risquent d’affaiblir davantage les pays en développement, notamment en Afrique, en accentuant la pression inflationniste, les risques de surendettement, les déséquilibres macroéconomiques et les inégalités sociales, alors même que le continent doit répondre aux besoins d’une population en forte croissance.

"Même si nos taux de croissance dépassent légèrement ceux des pays développés, ils restent insuffisants au regard de l’accroissement rapide de notre population", a-t-il ajouté, appelant à des investissements massifs dans les secteurs sociaux et économiques.

De son côté, le président du Ghana, John Dramani Mahama, a insisté sur la remise en cause actuelle du système commercial multilatéral établi après la seconde guerre mondiale, soulignant que "certains pays imposent désormais des droits de douane en fonction de leurs intérêts propres".

Il a également plaidé pour un soutien accru de la BAD aux projets économiques africains afin d’accroître la part du continent dans l’exploitation de ses ressources naturelles, notamment à travers les opportunités offertes par la Zone de libre-échange continentale.

Pour sa part, le président de l’Union des Comores, Azali Assoumani, a évoqué les défis multiples auxquels font face de nombreux pays africains, notamment les menaces climatiques et sécuritaires, appelant à mobiliser la diaspora africaine qu’il a qualifiée de "profondément patriotique malgré l’éloignement".

La présidente du Conseil des gouverneurs de la BAD et ministre ivoirienne de l’Economie, Naile Kaba, a rappelé que ces Assemblées se tiennent dans un contexte mondial difficile, estimant que l’Afrique n’a d’autre choix que de "se rassembler autour d’elle-même et de ses institutions les plus fortes".

Elle a réaffirmé l’engagement de la Banque en faveur de la transformation structurelle du continent, appelant à un dialogue renforcé sur les priorités africaines et à la consolidation d’un partenariat stratégique fondé sur "l’excellence, l’innovation et l’intégration".

La séance du dialogue présidentiel s’est tenue en présence de plusieurs délégations officielles, dont des chefs d’Etat et de gouvernements africain, ainsi que des ministres des Finances des pays membres de la BAD.

L’Algérie est représentée par le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, à la tête d’une délégation de son département ministériel.