Cause palestinienne : Le cynisme de l’Occident à son paroxysme
Quel poids attribuer à la déclaration de New-York, si tout le monde pense à l’unanimité que sa portée demeure non contraignante ? Préparée par la France et l’Arabie saoudite, la résolution ne devrait pas peser sur la situation, qui prévaut aujourd’hui à Ghaza. Les 142 pays, qui l’ont adoptée, savent pertinemment qu’elle ne va pas changer […] The post Cause palestinienne : Le cynisme de l’Occident à son paroxysme first appeared on L'Est Républicain.

Quel poids attribuer à la déclaration de New-York, si tout le monde pense à l’unanimité que sa portée demeure non contraignante ? Préparée par la France et l’Arabie saoudite, la résolution ne devrait pas peser sur la situation, qui prévaut aujourd’hui à Ghaza. Les 142 pays, qui l’ont adoptée, savent pertinemment qu’elle ne va pas changer le sort réservé aux Palestiniens, soumis près de deux ans à une des opérations d’extermination la plus monstrueuse de l’histoire contemporaine. « L’histoire nous jugera non pas sur nos discours, mais sur nos actes. Lorsque Ghaza brûlait, que des enfants mouraient de faim, que des hôpitaux s’effondraient, avez-vous agi ? Aujourd’hui, et chaque jour, la communauté internationale a une nouvelle occasion de joindre le geste à la parole. Ne la laissez pas passer, car ce pourrait être la dernière », a déclaré Olga Cherevko, porte-parole du Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires à Ghaza lors d’un point de presse par visioconférence avec des journalistes à New York. Des propos contrastant fortement avec un texte dont les promoteurs y voient « un levier politique pour cadrer l’après-guerre et réinscrire le dossier dans un droit international réaffirmé ». « La ville de Ghaza a été condamnée à mort, les habitants sont obligés de choisir entre quitter ou mourir, alors que des centaines de milliers de civils sont épuisés », a alerté Cherevko. « Nous avons besoin de décisions urgentes pour ouvrir la voie à une paix durable avant qu’il ne soit trop tard ; des voix pour faire taire les bombes, des actions pour arrêter l’effusion de sang », a-t-elle rappelé à l’intention des représentants des pays, notamment les puissances occidentales, réunis à New-York. Les prochains jours ne vont pas tarder à montrer au grand jour l’insignifiance des annonces promises en marge de l’Assemblée générale de fin septembre. Des annonces condamnées à rester lettre morte, à l’inverse de la propagande lancée par des médias européens et arabes, consistant à convaincre l’opinion publique internationale qu’il s’agit d’un signal politique pouvant se traduire en « décisions exécutoires sur le terrain » ! De la diversion « pure » menée par certaines puissances occidentales entraînant sous leurs influences des pays du Golfe. Demain, le 15 septembre, à Doha, capitale du Qatar, débutera un sommet extraordinaire conjoint de l’Organisation de la coopération islamique et de la Ligue arabe. Et là également, les représentants des pays vont palabrer et discuter sans interruption sur l’option des « deux Etats ». Dans ce contexte, l’avocate palestinienne, Milena Ansari, a plus que raison, en posant cette question : « quelle Palestine reconnaissez-vous, celle qu’Israël extermine à Ghaza ou celle qu’Israël annexe en Cisjordanie » ? Dans un article publié hier sur le site Chronique de Palestine, la militante propalestinienne, Marie Schwab, exprime sa perplexité à propos de cette irrésolution internationale. « Plutôt que de reconnaître le génocide, de regarder en face les morts, le feu, le sang, la faim, les ruines, la France décide de reconnaître un Etat palestinien qui n’existe pas », écrit-elle. « Plutôt que de reconnaître sa complicité dans le génocide, d’imposer des sanctions, d’imposer un cessez-le-feu, la France mène une nouvelle opération de com et de diversion », accuse-t-elle, entamant une véritable mise à nu de la duplicité et du cynisme, érigés en ligne politique par Paris, mais également par de nombreux pays. « Reconnaître sur le papier un Etat inexistant, sans lui donner les moyens d’exister autrement qu’opprimé, occupé, colonisé », souligne-t-elle, « est en soi la démonstration que décidément le projet sioniste est le projet de l’Occident. Cela revient, ni plus ni moins, à normaliser la colonisation et l’occupation », soutient-elle avec une inébranlable conviction. « Qu’on m’explique dans quelle mesure un Etat sans frontières ni continuité territoriale, sans souveraineté ni armée, auquel on dicterait quels groupes ont le droit d’être élus ou non, représente une avancée pour les droits des Palestiniens », interroge-t-elle dans un contexte international où personne ne lui répondra. « L’UE ne cesse d’invoquer comme un mantra diplomatique la solution à deux Etats, dans un sempiternel contournement du problème, un éternel écran de fumée, qui permet à l’occupant de gagner du temps, et à ses soutiens de continuer à profiter du génocide et de l’occupation pour s’enrichir », accuse-t-elle, en concluant qu’il n’y a pas de solution incluant l’impunité de l’entité sioniste.
Mohamed Mebarki
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