Concessions

Durant sa campagne présidentielle, Donald Trump a, à de nombreuses reprises, affirmé avec beaucoup d’assurance qu’une fois à la Maison-Blanche il serait en mesure de régler la guerre en Ukraine en 24h. Une affirmation qui était régulièrement moquée par ses adversaires démocrates, qui pensaient la victoire de Kamala Harris acquise. Aujourd’hui toutefois, après sa victoire, […]

Nov 10, 2024 - 20:20
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Concessions

Durant sa campagne présidentielle, Donald Trump a, à de nombreuses reprises, affirmé avec beaucoup d’assurance qu’une fois à la Maison-Blanche il serait en mesure de régler la guerre en Ukraine en 24h. Une affirmation qui était régulièrement moquée par ses adversaires démocrates, qui pensaient la victoire de Kamala Harris acquise. Aujourd’hui toutefois, après sa victoire, le monde attend de voir comment le président élu va gérer la crise ukrianienne. Bien que l’ancien président n’ait pas encore pris ses fonctions, un de ses anciens conseillers a révélé des pistes potentielles pour un plan de paix, qui pourrait bien se dessiner sous sa future administration. Bryan Lanza, stratège républicain et ancien membre de l’équipe de campagne de Trump, a déclaré à la BBC que la priorité du nouveau gouvernement serait avant tout de «favoriser la paix en Ukraine», sans accorder une importance capitale à la récupération des territoires occupés par la Russie, y compris la Crimée. Selon lui, si le président ukrainien Volodymyr Zelensky a insisté pour que la Crimée soit restituée comme condition préalable à la paix, cela démontre un manque de sérieux de sa part. «La Crimée n’existe plus», a-t-il insisté, soulignant que la péninsule, annexée par la Russie en 2014, est désormais sous contrôle russe. Cette déclaration a provoqué de vives réactions en Ukraine, où la question de la Crimée est perçue comme un symbole fort de la souveraineté ukrainienne. Dmytro Lytvyn, conseiller principal de Zelensky, a réagi en qualifiant cette position de «pression» sur l’Ukraine pour accepter un accord de paix désavantageux. Selon lui, «c’est Poutine, et non l’Ukraine, qui cherche à prolonger la guerre». Lytvyn a également souligné que l’Ukraine avait, depuis 2022, proposé des solutions concrètes pour mettre fin au conflit, et que la Russie devait être amenée à reconnaître la nécessité d’une paix véritable et stable, et non pas un cessez-le-feu temporaire. Alors que la guerre en Ukraine dure désormais depuis près de trois ans, l’attitude du président américain élu demeure ambivalente. Son principal objectif, selon ses conseillers, est de «mettre fin à la guerre», tout en limitant les coûts pour les États-Unis, notamment en termes d’aide militaire. Cependant, Trump a jusqu’ici évité de préciser les contours de son plan de paix, et s’est montré évasif lorsqu’il a été question de la restitution des territoires ukrainiens, notamment la Crimée. Certains de ses alliés, dont Bryan Lanza, défendent des propositions qui, pour leurs détracteurs, pourraient conduire à une «domination» prolongée de la Russie sur des régions ukrainiennes, ce qui contrevient à la position traditionnelle des États-Unis et de leurs alliés européens, qui insistent sur la nécessité de préserver l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Ce débat soulève de nouvelles questions sur la place des concessions territoriales dans la diplomatie internationale, et sur les choix que fera Trump dans les négociations futures. Toutefois, personne ne s’attend à ce que la solution à ce conflit satisfasse les deux pays en guerre, mais plutôt à ce que les concessions nécessaires pour un accord de paix soient assez tolérables pour qu’un accord de paix soit enfin mis en place entre Kiev et Moscou. Reste à voir si Trump réussira à convaincre les deux pays en question, qui se vouent une animosité depuis de longues années déjà, d’accepter des compromis douloureux et de tourner la page d’une guerre qui aurait déjà occasionné près d’un million de morts.

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