Conseil aux anciens

Par A. Boumezrag – La récente reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara Occidental a ravivé des tensions palpables entre le Maroc et l’Algérie, mettant en lumière un conflit vieux de plusieurs décennies. Cette décision, qui s’écarte des principes d’autodétermination soutenus par l’ONU, a provoqué une réaction vive de l’Algérie. Dans ce contexte tumultueux, les interventions des anciens ministres algériens, bien qu’empreintes de sagesse, illustrent parfaitement la métaphore : «Avoir la main dans l’eau n’est pas comme de l’avoir dans le feu.»

Les anciens ministres algériens, désormais éloignés de la vie politique active, offrent leurs conseils avec une perspective qui peut sembler détachée. Leur expérience leur permet de voir les enjeux sous un angle global, mais leur distance par rapport aux crises quotidiennes les rend moins sensibles aux pressions immédiates. Comme quelqu’un ayant la main dans l’eau, ils sont relativement éloignés des réalités brûlantes auxquelles sont confrontés les décideurs actuels.

A l’opposé, les ministres en fonction sont plongés dans le feu de l’action. Ils doivent faire face à des décisions urgentes et des crises en temps réel, chaque mouvement pouvant avoir des conséquences immédiates et significatives. Pour eux, la situation est comparable à avoir la main dans le feu : chaque décision est cruciale et chaque erreur peut être coûteuse. Ils sont directement confrontés aux défis et aux complexités du moment, naviguant entre les pressions internes et internationales.

La reconnaissance par la France de la marocanité du Sahara Occidental est perçue par l’Algérie comme une violation des principes internationaux et une menace pour la stabilité régionale. L’Algérie soutient le Front Polisario et le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, considérant cette reconnaissance comme un affront à la légitimité des résolutions de l’ONU. Cette réaction souligne l’écart entre les principes diplomatiques et les réalités de terrain.

Les conseils des anciens ministres, bien que fondés sur une expérience précieuse, peuvent sembler déconnectés des réalités pressantes que vivent les ministres actuels. Leur perspective, enrichie par des années de service, est parfois difficile à appliquer directement à des situations où la réponse immédiate et l’adaptation rapide sont nécessaires.

La dynamique entre les conseils des anciens et les réalités des actuels est un exemple frappant de la complexité des décisions politiques. La métaphore «avoir la main dans l’eau n’est pas comme l’avoir dans le feu» illustre bien cette différence cruciale : les anciens ministres, à distance des urgences quotidiennes, peuvent offrir des conseils basés sur une vision globale, tandis que les ministres actuels doivent gérer les crises brûlantes avec des choix immédiats. Pour avancer vers une solution durable, il est essentiel de reconnaître et de comprendre ce décalage entre théorie et pratique.

«L’expérience est le nom que chacun donne à ses erreurs.» Cette citation d’Oscar Wilde met en lumière le fait que les conseils basés sur l’expérience peuvent être précieux, mais qu’ils ne remplacent pas la compréhension directe des défis contemporains. Les anciens ministres, malgré leur sagesse, peuvent ne pas saisir entièrement les urgences immédiates auxquelles font face les responsables actuels.

A. B.

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