Contrôle des armes chimiques en Syrie : de quel arsenal parle-t-on ?
Le contrôle des armes chimiques de Damas, une solution diplomatique à la crise proposée par Moscou, est approuvée par Barack Obama. Le 14 septembre, les deux chefs de la diplomatie russe et américaine, John Kerry et Sergueï Lavrov s’accordent sur un plan d’élimination de cet arsenal. Les occidentaux en ont une évaluation approximative et attendent de […] L’article Contrôle des armes chimiques en Syrie : de quel arsenal parle-t-on ? est apparu en premier sur Algérie Focus.
Le contrôle des armes chimiques de Damas, une solution diplomatique à la crise proposée par Moscou, est approuvée par Barack Obama. Le 14 septembre, les deux chefs de la diplomatie russe et américaine, John Kerry et Sergueï Lavrov s’accordent sur un plan d’élimination de cet arsenal. Les occidentaux en ont une évaluation approximative et attendent de la Syrie une liste dans la semaine qui suit. A quoi s’attendre ?
Walid Mouallem, le ministre des Affaires étrangères syrien avait déclaré le 10 septembre : « Nous sommes prêts à annoncer où se trouvent les armes chimiques, à cesser la production et à montrer les installations aux représentants de la Russie, et d’autres pays de l’ONU ». Même si la culpabilité du régime d’Al Assad dans l’attaque du 21 août n’est toujours pas avérée, son arsenal est sans conteste un des plus importants du Moyen-Orient. Il dispose selon Washington d’environ 1000 tonnes de différents agents chimiques.
Le pays a entrepris de développer un programme secret d’armes chimiques après les défaites contre Israël. Il a investi d’importantes ressources pour se construire une puissance militaire : armes non conventionnelles chimiques et biologiques, des systèmes d’attaque à longue portée et des systèmes de reconnaissance. Un programme conçu en étroite relation avec l’Iran et la Corée du Nord.
La Syrie n’a pas signé la Convention pour l’interdiction des armes chimiques (CIAC) de 1993, contrairement à 189 autres Etats. C’est également le cas de l’Egypte, la République démocratique de Corée, l’Angola et le Soudan du Sud. L’Etat d’Israël, à quant lui signé la CIAC, mais ne l’a pas ratifié. Impossible donc d’évaluer avec exactitude l’arsenal chimique de la Syrie.
Le pays a adopté depuis les années 1970-1980 une production nationale autonome et massive. Il possède selon Washington et Paris, plusieurs centaines de tonnes d’ypérite, plusieurs dizaines de tonnes de XV (le plus toxique des agents de guerre chimique connu) et plusieurs centaines de tonnes de sarin, qui constituerait l’essentiel du stock.
Le sarin et le VX sont des neurotoxiques conservés sous la forme de deux produits chimiques mélangés avant leur utilisation. Ils sont utilisés via des vecteurs, c’est-à-dire des bombes ou des missiles. La Syrie possède un important commandement où les vecteurs sont stockés et sécurisés sous la supervision des forces armées dans la région d’Alep.
Le Centre d’Etudes et de Recherches Scientifiques (CERS) est chargé de la production des agents toxiques, une des branches est notamment responsable des opérations de remplissages des munitions, de la sécurité des sites et des stocks. Bachar Al Assad et certains membres de son clan sont les seules habilités à donner l’ordre d’utilisation.
Les missilles SCUD C, SCUD B, M600 ou SS21 sont les vecteurs des agents toxiques, dont la portée varie entre 500 et 70 kilomètres. Ils sont capables d’emporter plusieurs centaines de litres des trois agents : ypérité, gaz sarin et VX. A ceux-là, s’ajoutent les bombes aériennes et les roquettes d’artillerie qui ont la capacité de transporter des centaines de litres d’agents chimiques.
L’ultime solution à la crise syrienne : la neutralisation de son arsenal chimique vient d’être amorcée, elle est prévue selon l »accord russo-américain pour la mi-2014. Une mission qui peut se révéler délicate sur le terrain.
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