Dakhla : une stratégie marocaine contestée mondialement

Le lancement par Ryanair de vols directs vers Dakhla, au Sahara Occidental, soulève des interrogations quant aux motivations réelles de cette initiative, alors que les taux d’occupation des vols restent fortement faibles et que la légitimité de ces liaisons est contestée sur la scène internationale.

Depuis janvier 2025, Ryanair opère deux liaisons hebdomadaires reliant Dakhla à Madrid et Lanzarote. Cependant, les taux d’occupation de ces vols sont très très bas : 21,7 % pour la liaison Madrid-Dakhla et seulement 6 % pour Lanzarote-Dakhla.
Ces chiffres sont inhabituels pour une compagnie low-cost, suggérant que ces routes pourraient être maintenues grâce à des accords spécifiques avec les autorités marocaines qui ont payé la compagnie rubis sur ongles pour lancer les deux lignes.

Le 13 novembre 2024, Ryanair et l’Office National Marocain du Tourisme (ONMT) ont signé un accord visant à promouvoir Dakhla en tant que destination touristique, en vain.

Ce partenariat prévoit le lancement de quatre nouvelles liaisons internationales vers Dakhla sur les quatre prochaines saisons touristiques. Bien que les détails financiers de cet accord n’aient pas été rendus publics, mais certaines indiscrétions évoquent des millions d’euros déboursés par le Makhzen, de telles collaborations incluent souvent des incitations pour les compagnies aériennes afin de développer de nouvelles lignes.

La Commission européenne a récemment clarifié que l’accord aérien euro-méditerranéen entre l’UE et le Maroc ne s’applique pas au Sahara Occidental, conformément à la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne. Cette position souligne que les vols entre l’UE et Dakhla ne sont pas couverts par les accords bilatéraux existants, remettant en question la légalité de ces liaisons, qui devrait voir prochainement leur arrêt.

Le Maroc occupant cherche à renforcer sa souveraineté sur le Sahara Occidental en développant des infrastructures et en attirant des investissements dans la région.
Cependant, cette approche est fortement critiquée par le peuple sahraoui qui exige son droit universel de l’autodétermination, qui y voient une tentative de normaliser une occupation contestée.

Le Front Polisario, représentant le peuple sahraoui, dénonce ces initiatives comme des violations du droit international et appelle à une solution pacifique et conforme aux résolutions des Nations unies.

L’initiative de Ryanair à Dakhla illustre les provocations et la multitude d’actions illégitimes persistantes du Makhzen qui veut bafoué les lois internationales pour persister dans sa stratégie de colonisation du Sahara.