Demain, premier et dernier débat entre Trump et Harris ?
Demain se tient le premier débat, et peut-être le seul de la campagne présidentielle américaine, mettant aux prises la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, à un peu moins de deux mois du jour «J», programmé pour le 5 novembre. Le débat qui aura lieu sur ABC News sera d’autant plus suivi que […]
Demain se tient le premier débat, et peut-être le seul de la campagne présidentielle américaine, mettant aux prises la démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, à un peu moins de deux mois du jour «J», programmé pour le 5 novembre. Le débat qui aura lieu sur ABC News sera d’autant plus suivi que personne n’a oublié celui qui avait opposé le même Donald Trump au président sortant Joe Biden, lequel avait tourné nettement à l’avantage du premier, moins d’ailleurs parce qu’il avait écrasé son adversaire que parce que celui-ci n’était manifestement pas au meilleur de sa forme physique. Toujours est-il que la confrontation a constitué un tournant, la mauvaise prestation de Biden, s’ajoutant à des sondages de plus en plus défavorables, ayant accru la pression des caciques de son parti sur lui pour qu’il se retire de la course, de crainte qu’il ne les conduise à l’échec. Ce que, de fait, il devait faire quelque temps plus tard, mais non sans avoir au préalable choisi lui-même sa vice-présidente pour le remplacer, ce qui à ce moment n’était pas une évidence pour tous les démocrates.
Depuis, Trump n’a cessé de dire qu’en réalité Biden avait été victime d’un coup de force, et que si lui était un mauvais candidat, Harris le serait encore plus. Si bien qu’à coup sûr lui Trump ferait subir à cette dernière dans un débat un sort pire encore que celui qu’il avait réservé à Biden. Dès demain on saura s’il avait parlé vrai ou s’il n’avait fait que bluffer, ce qui dans ce deuxième cas ferait que ce soit lui, non pas Harris, qui s’en trouverait pulvérisée, anéantie, «bidenisée». Comme aucun autre débat n’est prévu, l’hypothèse qu’à la suite de celui de demain, l’un des deux candidats en sortira vraisemblablement très amoindri est apparemment prise au sérieux. De là d’ailleurs l’impression, probablement fausse, que le débat de demain est de nature à décider du sort de la présidentielle quelque deux mois avant que le scrutin ne se déroule. Qu’il n’y aura même pas besoin d’en organiser un autre. Cela dit, on ne peut totalement exclure qu’à la façon dont il tourne, le débat accroisse les chances de l’emporter du candidat dont la prestation aura été jugée meilleure, ce candidat a priori pouvant être aussi bien Trump que Harris, même si pour le moment le premier seul se montre sûr de son affaire. La candidate démocrate se prépare à la confrontation avec le sérieux qu’il convient, mais sans jamais affirmer, à la différence de Trump, qu’elle ne ferait de son compétiteur qu’une bouchée. Ce qui devrait inciter Trump à plus de prudence, ce sont les sondages qui depuis que Harris a pris la relève de Biden ont eu tendance à les placer au coude à coude. Ce n’aurait pas été le cas si sa concurrente était aussi nulle qu’il le dit. Dans une société aussi polarisée que le sont aujourd’hui les Etats-Unis, un candidat quel qu’il soit est assuré non seulement du soutien de son camp mais également de sa mobilisation derrière lui. Biden a abandonné la partie non pas parce qu’il s’est fait damé e pion par son rival au cours d’un débat, mais parce qu’il montrait des signes évidents de fatigue physique, ce qui faisait craindre le pire à son camp.
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