Demande d’explications suite à leurs réactions à la décision de la CJUE: L’Algérie met à nu la complicité de pays européens avec le Maroc
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a infligé un revers majeur au Maroc. L’institution de Luxembourg a donné raison, vendredi 4 octobre, au Front Polisario qui réclamait l’annulation de deux accords commerciaux conclus entre le Maroc et l’UE en 2019 sur la pêche et l’agriculture incluant les territoires du Sahara occidental occupé. Par […]
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) a infligé un revers majeur au Maroc. L’institution de Luxembourg a donné raison, vendredi 4 octobre, au Front Polisario qui réclamait l’annulation de deux accords commerciaux conclus entre le Maroc et l’UE en 2019 sur la pêche et l’agriculture incluant les territoires du Sahara occidental occupé.
Par Meriem B.
L’Algérie a demandé des explications à certains pays de l’Union européenne suite à leurs réactions à l’arrêt de la Cour de justice européenne (CJUE) contre le Maroc, selon l’agence officielle de presse. Cette dernière, qui cite des sources bien informées au ministère des Affaires étrangères, a affirmé que des ambassadeurs d’Etats européens, dont les noms n’ont pas été précisés, «ont tous été reçus au siège du ministère, où il leur a été demandé de fournir des explications sur les communiqués émis par leurs pays». «La plupart d’entre eux ont souligné que ces communiqués ne signifiaient nullement leur opposition aux décisions de la Cour ou leur volonté de ne pas en tenir compte à l’avenir, comme veut le faire croire le Makhzen marocain, insistant sur le fait que leurs pays sont des Etats de droit et qu’ils respecteront les décisions de la Cour européenne», a ajouté la même source. «Certains de ces ambassadeurs ont même affiché leur étonnement du contenu du communiqué de la Commission européenne, un communiqué qui a fait prévaloir le principe du ‘’pacta sunt servanda’’ sur les jugements prononcés par la plus haute instance juridique européenne», a souligné l’APS. Selon la même source, la Commission européenne a pris acte des trois décisions, s’appuyant sur le principe du «pacta sunt servanda», tandis que les communiqués de la France et de l’Espagne étaient en cohérence avec leur parti pris pour le Maroc. Les déclarations des autres pays européens ont salué le partenariat euro-marocain sans aucune explication.
Des associations françaises dénoncent le soutien au prétendu plan d’autonomie marocain
Des représentants d’associations françaises ont dénoncé hier, à Bilbao en Espagne, le soutien apporté par la France au prétendu plan d’autonomie marocain au Sahara occidental. «La décision du président français, Emmanuel Macron, ne fait qu’officialiser et clarifier l’action de la France en faveur du Maroc et montre encore une fois que l’occupation du Sahara occidental qui est injuste, illégale et inhumaine, est soutenue par les plus grandes puissances impérialistes de ce monde», a indiqué Assyl Benachi, membre du Front de libération décolonial, en marge des travaux de la 3e édition du Forum international de la jeunesse pour la solidarité avec le peuple sahraoui. Tout en dénonçant cette décision, Assyl Benachi a rappelé que «la France a toujours soutenu le Maroc à tous les niveaux depuis 1975, que ce soit politiquement, militairement ou diplomatiquement, en usant plusieurs fois de son droit de veto au Conseil de sécurité de l’ONU pour empêcher la question sahraouie d’être mise sur la table». Dans ce contexte politique, il a souligné que le Front de libération décolonial, qui est une organisation anti-impérialiste et anticolonialiste visant à faire les liens entre différentes luttes contre le colonialisme notamment en Palestine et au Sahara occidental, considère qu’il «faut absolument se tenir aux côtés du peuple sahraoui dans sa lutte pour l’indépendance à travers différentes actions visant à faire connaître la cause sahraouie sur les réseaux sociaux et briser le blocus médiatique autour de cette question qui est méconnue en France par les jeunes et les moins jeunes». Concernant les travaux de la 3e édition du Forum international de la jeunesse pour la solidarité avec le Sahara occidental, Assyl Benachi a dit avoir eu l’occasion de rencontrer «une jeunesse organisée et déterminée à soutenir la lutte pour l’indépendance du peuple sahraoui». De son côté, Alex Bourgeat, de l’association Jeunes communistes du Val-De-Marne (banlieue parisienne), a déclaré que le Forum de la jeunesse internationale pour la solidarité avec le Sahara occidental permet d’avoir un «vrai point de vue» sur la question sahraouie, regrettant le fait que le peuple français soit peu informé médiatiquement par rapport à l’importance de cette juste cause. Il a fait savoir que les membres de cette association française ont concocté un programme militant en faveur du Sahara occidental pour sensibiliser les gens sur cette cause, que ce soit dans les lycées ou dans les universités. Evoquant également la décision de la France de soutenir le «prétendu» plan d’autonomie marocain au Sahara occidental, Alex Bourgeat regrette le fait que son pays agisse en faveur du Maroc et a dit souhaiter que les actions des associations en France puissent infléchir la politique nationale concernant la dernière colonie en Afrique.
M. B.
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