Dépenses de consommation des Algériens: L’ONS fait part de «disparités notables»

Après une évaluation de la dépense annuelle moyenne par personne, un rapport de l’Office national des statistiques (ONS) montre «des disparités notables dans la dépense de consommation des ménages entre les différentes catégories de population», plaçant les mieux nantis dans la catégorie qui dépense et consomme le plus. Dans un rapport de vingt quatre pages, l’ONS a rendu public sur son site internet les résultats de «l’Enquête légère sur les dépenses de consommation des ménages (ELCM) en 2022». Une enquête réalisée en 2022, sur un échantillon représentatif de 3 500 ménages «ordinaires» et dont la collecte des données sur le terrain a duré deux mois et a concerné plus de 350 produits alimentaires et non alimentaires, a précisé l’ONS. A ce titre, indiquant que les dépenses de consommation des ménages pour l’année 2022 ont été de l’ordre de 8 016 milliards DA, soit une dépense moyenne de 72 500 DA par ménage et par mois, le rapport de l’ONS dans son volet consacré aux dépenses totales annuelles et niveau de vie, et après une évaluation de la dépense annuelle moyenne par personne, montre clairement «des disparités notables dans la dépense de consommation des ménages entre les différentes catégories de population». «En effet, souligne l’ONS, les ménages du premier décile, c’est-à-dire la population la plus défavorisée qui représente 10 % de la population ciblée, dépensent 3 % du total des dépenses, tandis que cette part est dix fois plus importante dans le dernier décile, en l’occurrence celle la plus aisée qui elle aussi représente 10 %, qui s’accaparent plus de 55 % des dépenses, alors que les 3 premiers déciles (classe moyenne) n’en consomment que 13 %». Une disparité qui sera confirmée dans l’analyse dédiée à l’évolution des dépenses annuelles selon le niveau de vie entre 2011 et 2022, dans laquelle «toutes les catégories ont vu leurs dépenses augmenter, avec une hausse plus marquée pour les ménages les plus aisés, dont la dépense est passée de 1 167,2 mds DA en 2011 à 2 414,2 mds DA en 2022». Toutefois est-il souligné, «la dépense nationale a connu une baisse hormis le dernier décile dont la part passe de 26 % en 2011 à plus de 30 % en 2022».

Evolution des
dépenses annuelles des ménages
En outre, les données de l’ONS concernant l’évolution annuelle des dépenses des ménages algériens qui en 2022 ont été de l’ordre de 8 016 Mds de DA, contre 4 489,5 Mds de DA en 2011, indiquent qu’elles «ont presque doublé durant la décennie au niveau national». Ainsi par ménage, «la dépense annuelle moyenne est de
870 279 DA en 2022 contre
716 591 DA en 2011, soit une augmentation de 21,4 %, tandis que la dépense individuelle annuelle passe de 122 274 DA à 175 461 DA en 2022, avec une augmentation plus élevée égale à 43,5 %», est-il précisé.

Dépenses totales annuelles et groupes de produits
Sur ce chapitre, l’ONS indique que «l’alimentation et les boissons constituent le poste de dépenses le plus important pour les ménages algériens, représentant 34 % du total des dépenses». Suivront ensuite les dépenses pour «logement et charges» qui enregistrent une part égale à 29 %. Quant aux dépenses consacrées aux «transports & communications», elles occupent la troisième position avec une part égale à 11,4 %.

Evolution des dépenses totales annuelles selon les groupes de produits
Quant au graphique et au tableau décrivant cette partie, ils ont fait ressortir «des changements significatifs dans les habitudes de dépenses des ménages algériens entre 2011 et 2022», faisant que «la part de la dépense alimentaire dans le budget des ménages algériens a considérablement baissé durant cette période et enregistre un écart de 7,5 points». En revanche, avec une hausse de 8,6 points, les dépenses liées aux «logements & charges» ont considérablement augmenté. Une hausse que l’ONS a expliquée par «la souscription de différents ménages aux programmes de logement (AADL, LPP, etc.)». Pour ce qui est des dépenses pour le «transport & communications», celles-ci selon l’ONS «restent relativement stables, avec une légère baisse et eur permettant de garder la troisième place». Enfin, concernant les dépenses de «santé et hygiène corporelle», elles ont enregistré une hausse de 3,4 points par rapport à l’année d’avant, ce qui, pour l’ONS, «montre une tendance accrue à investir dans la santé, peut-être en raison d’une sensibilisation accrue à cause de la pandémie de Covid-19». Lynda Naili