Duel
Si en 2020 Donald Trump avait fait de l’état de santé de Joe Biden son argument favori lors de la dernière campagne présidentielle, cette fois-ci il n’a pas besoin d’en faire trop sur le sujet, tant les signes d’altération cognitive du président démocrate de 81 ans sont aujourd’hui apparents et inquiètent jusqu’à son propre camp. […]
Si en 2020 Donald Trump avait fait de l’état de santé de Joe Biden son argument favori lors de la dernière campagne présidentielle, cette fois-ci il n’a pas besoin d’en faire trop sur le sujet, tant les signes d’altération cognitive du président démocrate de 81 ans sont aujourd’hui apparents et inquiètent jusqu’à son propre camp. Les médias qui n’en parlaient pas il y a quatre ans, sont également de plus en plus nombreux à évoquer les difficultés du locataire de la Maison-Blanche qui a enchaîné les bourdes et les chutes durant son mandat. Certains démocrates ont même tenté d’alerter sur les risques de laisser Biden se représenter, mais ils ont rapidement été forcés au silence. Aujourd’hui, la campagne poursuit donc son cours et les deux candidats se sont accordés cette semaine sur les modalités du premier débat prévu le 27 juin par CNN, la chaîne américaine qui en assurera l’organisation. Le duel aura lieu à Atlanta, en Géorgie, à une date beaucoup plus anticipée que d’ordinaire. Dès l’annonce faite en mai, la chaîne avait précisé que le débat se déroulerait sans public, un format privilégié par Joe Biden. CNN a également révélé que les équipes de campagne des deux candidats avaient approuvé plusieurs autres mesures, notamment l’utilisation de pupitres identiques et de microphones pouvant être désactivés. «Les microphones seront mis en sourdine pendant toute la durée du débat, sauf pour le candidat dont c’est le tour de parler», précise CNN, qui ajoute que les présentateurs, Jake Tapper et Dana Bash, «utiliseront tous les outils à leur disposition pour faire respecter le timing et garantir une discussion civilisée». Le débat de quatre-vingt-dix minutes sera interrompu par deux coupures publicitaires et les équipes de campagne ne pourront pas interagir avec les candidats au cours de ces pauses. Les notes écrites à l’avance seront, par ailleurs, interdites sur le plateau, mais «les candidats se verront remettre un stylo, un bloc de papier et une bouteille d’eau». Le deuxième débat sera organisé par la chaîne ABC le 10 septembre. Les deux aspirants à un second mandat se sont mis d’accord pour débattre deux fois avant le scrutin présidentiel du 5 novembre, le 27 juin et le 10 septembre. «Il dit qu’il veut à nouveau débattre avec moi. Dans ce cas, fais-moi plaisir, mon gars. Je le ferai même deux fois», avait lancé mi-mai Joe Biden dans un message vidéo offensif. Donald Trump, qui réclamait depuis longtemps un duel télévisé, avait immédiatement riposté : «Dis-moi quand, je serai là. C’est parti pour la bagarre !» L’ex-président républicain et ses soutiens attendent surtout ce premier débat pour mettre en évidence les diminutions cognitives de l’ex-vice-président de Barack Obama. Ce dernier avait été filmé, il y a encore quelques jours, guidant un Biden totalement absent hors d’une scène lors d’un gala de charité. Dans le camp démocrate, même si l’on veut se montrer confiant, l’on anticipe avec anxiété ce duel télévisé en direct. Un dérapage de leur candidat, qui semble oublier souvent ces derniers temps où il se trouve lors d’événements officiels, pourrait ruiner la campagne Biden et convaincre les plus indécis de ne pas remettre les clés de la Maison-Blanche une seconde fois à un candidat incapable d’exercer son mandat aux mieux de ses capacités.
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